I. Hayley débarque à Wusashan

258 22 62
                                    


Jour 1.

La dernière chose qu'elle a vu, avant d'en être séparée, c'est ses amis qui fuyaient. De peur.

Elle se souvient avoir été tellement affaiblie après une simple course qu'elle s'est évanouie quand son capitaine a usé malgré lui d'un coup de Haki.

Elle se souvient avoir voulu sauver Usopp, même si c'était inutile.

C'était égoïste. Elle avait voulu être la prochaine à s'envoler, pour ne pas voir ses amis disparaître avant elle et se sentir impuissante. Elle savait très bien qu'Usopp n'avait pas été épargné.

Elle avait volé quelques jours à travers le ciel, elle ne savait pas trop combien, faible comme elle était, elle avait perdu toute notion du temps.

Elle se trouvait maintenant sur une plage, où elle gisait dans un trou béant en forme de coussinet.

Elle respirait faiblement, expirait des gouttelettes de sang, ne parvenait pas à se relever et voyait, interdite, son chemisier couvert de sang... Ses blessures s'étaient rouvertes ! Elle était trop fatiguée pour paniquer, pour penser à Chopper ou à sa vie...

Avant de s'évanouir, elle vit deux silhouettes se pencher vers elle. Puis elle sentit qu'on la soulevait.

Et ce fût tout.


Jour 2.

Hayley se réveilla à cause de cris d'enfants qui chahutaient. Elle avait le cou, le buste, les bras et les pieds couverts de bandages. Elle regarda autour d'elle. Elle était dans une petite maison à un étage, allongée dans un lit de paille. Elle se redressa.

- C'est que... Qu'elle est encore très faible, messieurs... Nous n'allions pas la laisser... Mais... N'a pas l'air dangereuse...

Égarée, Hayley ne prêta pas attention aux paroles et aux bruits de pas qu'elle entendit derrière la porte, ni à ses blessures. Elle semblait méditer.

Un groupe de chevaliers entra sans s'annoncer, suivit d'un villageois. C'était le maître des lieux. Les chevaliers portaient tous la même armure, qui les recouvraient des pieds à la tête. Ils se postèrent devant Hayley, tous en même temps, dans un alignement parfait.

- Lève-toi, étrangère, et suis-nous !

En temps normal, l'instinct d'Hayley l'aurait poussé à s'enfuir par la fenêtre, grimper sur les toits et adieu les gens ! Mais elle se sentait si flegmatique qu'elle obéit sans résistance. Elle ouvrit la couverture, un chevalier lui tendit sa cape. Le villageois suppliait les gardes de la laisser manger ne serait-ce qu'un bol de soupe, ils l'ignorèrent. Hayley comprit que c'était lui qui l'avait ramenée de la plage et l'avait soignée. Enveloppée dans la cape, elle lui fit une révérence en guise de remerciements et suivit les chevaliers.

Dehors, elle remarqua qu'elle se trouvait dans une charmante ville aux milles couleurs, où toutes les habitations se ressemblaient. Même si elle avait voulu s'échapper, elle était au centre du groupe des chevaliers. Tous de la même carrure, ils avaient l'air robustes et sur-entraînés. Ils passèrent devant des champs, des plantations en tous genres. A chaque passage, les citoyens dégageaient le chemin et saluaient humblement. Ce doit être l'armée de ce pays, pensa Hayley. Tous ceux qui aperçurent Hayley étaient persuadés de l'avoir déjà vue quelque part... Ils marchèrent longtemps, Hayley ne s'en rendit pas compte. C'était un jour ensoleillé. C'est quand les habitations se firent rares qu'elle l'aperçut. Le palais impérial.

Hayley en resta bouche bée. Il était si grand qu'il devait faire la taille de son île natale, si beau qu'il lui sembla qu'on avait déversé tous les joyaux du monde sur ses toits.

Ce qu'il s'est passé durant l'ellipse : les deux années d'HayleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant