CAPHARNAÜM : chapitre 2

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Une semaine est passée, nous sommes vendredi soir, mais je ne sais toujours pas quel thème aborder pour le devoir de photographie. Il faut dire qu'Emma ne me donne pas envie de travailler avec elle... Elle est trop souriante, enjouée et incroyablement sociable.
C'est simple, elle est tout mon contraire.

~

En me réveillant ce matin, un doux soleil illumine ma chambre, mais de terribles frissons traversent tout mon corps, ce qui me forçe à regarder mes jambes dévêtues. Je prends presque peur, me rendant compte de la blancheur de celles-ci. Je ne me fais décidemment pas au changement brutal de saison. Depuis la rentrée, la température a bien vite chuté : en août, on a atteint les 35ºc alors que maintenant, il fait constament moins de 15ºc.

Perdue dans mes pensés, j'observe l'hostilité de ma chambre. C'est affreux comme on a l'impression que c'est celle d'une toute autre personne. Les meubles sont neufs, je n'ai pas choisi les cadres qui sont accrochés et la couleur blanc imaculé des murs me donne une certaine envie de vomir. En effet, ma mère ne m'a pas concerté pour la décoration quand nous avons emménagé il y a 3 ans. Il faut dire qu'elle a voulu que tout soit parfait dès notre arrivée afin qu'elle puisse repartir en voyage d'affaire tranquillement. Si bien qu'elle a "oublié" de me demander mon avis. Sombre connerie.

Au bout d'un long moment, mon téléphone me sort de mes pensées. Emma m'appelle ; mais je ne répond pas. Je n'ai pas une particulière envie de décrocher.

Aussi, mon ventre se manifeste de plus en plus, pour me rappeller de me nourrir. Je dessends alors dans ma cuisine, habillé d'un simple short et d'un vulgaire t-shirt d'un groupe de rock qui m'est tout bonnement inconnu. Je crois même que je l'ai embarqué quand j'étais saoule en repartant d'une soirée.

D'ailleurs, ça fait bien une bonne semaine que je suis pas sortie. Je vais y remedier ce soir, tiens...

~

Je suis assise sur un tabouret, au bar d'une boîte de nuit. L'ambiance bat son plein tandis que je bois une bière d'un air monotone. Je n'arrive pas à me lacher ; Ce putain de devoir de photographie me bouffe la conscience. Et si je n'y arrivais pas... Mon école d'art ne m'ouvrirait peut être pas ses portes... Oh et puis merde, hein ! Je finis d'une traite ma boisson, mais le barman me fixe, interloqué par mon changement d'humeur soudain.
Je lui lance :

- Quelque chose de fort s'te plaît

Surpris, il attend quelques secondes avant de me donner un verre plein.

- T'as besoin d'oublier ? À un si jeune âge, c'est bien triste... me dit-il avec un sourire moqueur
- Oh s'il y a bien une chose que j'aimerai oublier, c'est la sale gueule des mecs ici ! réponds-je
- Je dois le prendre comment ?

Je lève mon shot à son intention et l'avale rapidement avant de le claquer contre le bar, d'un son sec. Un grand sourire aux lèvres.

- Tu finis ton service quand ? je lui demande, d'un regard ravageur
- Dans 2h environ, pourquoi ?
- À tout à l'heure... finis-je en lui faisant un clin d'oeil

Je pars danser, à la recherche de quelques mecs pour faire passer le temps. Certains me collent parfois, mais ce soir, je n'ai pas le courage de leur faire un long discour sur le consentement et ce genre de choses.

~

Une première heure est passée, et je commence à m'ennuyer... Je sors donc fumer une cigarette.
En sortant, le videur me regarde.
Il me lance :

- Pas trop emmerdant la vie ?

J'hausse les sourcils en guise réponse, ce qui laisse entrevoir de multiples possibillités.
Il rigole doucement suite à mon geste. Je prends une bouffée de fumée avant de la relâcher et continuer :

- Et toi, pas trop fatigant la vie ?

Il imite ma précédente réponse, ce qui me décroche un sourire. Ça fait du bien parfois de parler sans but particulier. C'est pour ça que me fumer un cigarette avec le videur et toujours le meilleur remède à la déprime. Mais bien évidemment, d'autres ne sont pas aussi sympa...

Alors que j'écrase mon mégot sous mon pied, mon téléphone attire mon attention, il affiche :

Vous avez : 5 appels manqués du 0656743819.

Putain, c'est Emma. Elle peut arrêter de me casser les couilles deux minutes, celle-là ?!
Je soupire bruyament et m'en vais danser.

~

Voilà que les gens partent peu à peu ; Je regarde l'heure sur mon appareil : 4h17
Je souris intérieurement en rejoignant le bar.

- T'es quand même revenue ? dit-il en riant

Je m'assois, en faisant mes fameux yeux ardents.

Il m'offre un verre, un truc genre vodka, avant de lancer la discussion.

~

Ce matin, je me réveille avec un mal de crâne assez contraignant C'est pas le pire que j'ai eu, bien entendu, mais c'est embêtant quand même. Je me lève alors pour aller me chercher un médicament pour soulager ma tête.
Sauf qu'en regardant autour de moi, je ne reconnaît absolument pas ma froide maison sans âme. C'est une chambre bordélique avec des posters de rock sur les murs.

Je me rends, d'ailleurs, aussi compte de ma nudité. Je saisis au hasard un large t-shirt par terre et l'enfile. Dessus est imprimé un logo d'un groupe. C'est clair que je suis prête à commencer une collection, moi !
Je retrouve aussi rapidement ma culotte.

Je m'engoufre dans le couloir et cherche une salle de bain. Je tombe d'abord sur une chambre avec 2 filles qui se roulent des pèles. Puis ensuite, je vois dans l'entrebaillement d'une porte la salle que je recherche. Je l'ouvre et découvre un homme endormi dans la baignoire. Bon, je doute qu'il se réveille de si tôt... Je jette donc un coup d'oeil à ma tête dans le mirroir. Houla !

Mon mascara a coulé et mes cheveux sont en bataille.

Soudain, mon crâne me refait mal et une poignée de souvenirs de la veille refait surface. Je reste stoïque. Qu'est-ce que... Ma tête me refait violence et je décide d'arrêter de la malmener pour retrouver mes souvenirs.

*****

Hello ! Alors ce chapitre ? Il vous a plu ? C'est le début du livre mais je commence déjà à poser le décor ;D Et oui, notre Hapiley n'est pas si sage...

¤ Que s'est-il donc passé ?

¤ Des idées pour la suite ?

CAPHARNAÜMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant