Chapitre 2

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Je grandis vite, trop vite. Mes parents s'occupent très bien de moi et j'ai pu faire la connaissance de plein d'autres personnes. Par exemple, mes grands parents et en particulier ma grand mère que j'adore plus que tout. Le jour de ma naissance, mes parents n'arrivaient pas à la contacter car elle travaillait loin de la ville. Quand elle a enfin appris la nouvelle, elle a tout de suite pris la voiture mais malheureusement, elle a dû patienter des heures et des heures dans les embouteillages ce qui l'a fait arriver la nuit alors que je suis née à 14h00. Elle était épuisée de son travail, des embouteillages, de tout ça, mais ma naissance lui a fait oublier sa journée misérable. Dès qu'elle m'a aperçu elle s'est mise à pleurer des larmes chaudes et elle m'a prise dans ses bras de la même manière que sa fille, ma maman. Ces deux femmes sont les femmes de ma vie, du moins celles que je préfère pour l'instant. Outre ma mamie, j'ai eu l'occasion de voir qui étaient ma marraine et mon parrain le jour de mon baptême. Je revêtais une jolie petite robe blanche à fleurs rouges qui me donne l'aspect d'un ange. Ma marraine s'appelle Catherine tout comme moi car Katharina signifie Catherine en allemand et elle a une petite fille qui se nomme Léa. Elle est née en Chine car elle a été adoptée et nos deux petites bouilles se complètent bien je trouve. On est un peu comme le ying et le yang. On s'amuse beaucoup toutes les deux. Mon parrain se nomme Alain et son fils cadet, Mathieu m'a tout de suite apprécié également. Les autres personnes que je connais sont mes tantes et tontons.  J'ai deux tantes du côté paternel Martine et Christine et deux tontons du côté maternel Carlos et Hugo. Le fils de Carlos, Louis est un grand ami de mon frère mais moi il ne fait que m'embêter. Du coup je le dis à ma mamie et elle me défend. Elle est vraiment trop gentille avec moi. Mon grand père paternel Luc est aussi très généreux, chaque mardi il vient à la maison et nous apporte des cadeaux à moi et à mon frère. C'est souvent la même chose pour qu'il n'y ait pas de jaloux. Ce n'est pas tout le temps le cas puisque Victor se sent constamment rejeté et mis à l'écart par rapport à moi, qui demande beaucoup d'attention de mes parents. Du coup, il se venge en prenant mes jouets ou en ralant en permanence. On est tous les deux dès grands râleurs, on n'est jamais content de ce qu'on a et on crie tout le temps pour rien. Après, ce n'est qu'un caractère que nous adoptons à certains moments parce que la plupart du temps, nous respirons la joie de vivre et nous ne sommes pas trop difficiles à vivre. Nous nous baladons souvent en famille et faisons toute sorte d'activités sans nous disputer. Comme à son habitude, mon papa filme pour garder des milliers de vidéos qu'il ne visionnera certainement plus jamais. Selon moi, il faut vivre l'instant présent au lieu de filmer même s'il est important d'immortaliser des moments précieux pour les regarder dans quelques années. Malheureusement, il existe d'autres moments que l'on préférerait oublier.

16 juin 2004

Notre chien Oscar a une petite mine. Habitant dans un appartement au dernier étage sans ascenseur , il montait habituellement les marches quatre à quatre mais aujourd'hui, après sa promenade avec mon père, il a fallu le traîner. On s'est dit que c'était tout simplement un coup de mou. Je vois qu'il a tout de suite l'air moins joyeux qu'à mon arrivée.

23 juin 2004

Les jours passent et la situation ne s'arrange pas. Il a des plaques rouges sur la peau à cause de son eczéma mais là, c'est pire que d'habitude; ses yeux sont rouges également et il a du mal à marcher. De plus il refuse catégoriquement de manger. On décide alors de l'emmener chez le vétérinaire. Ce dernier l'analyse et n'y voit rien d'anormal, il pense juste qu'il faut qu'il se repose. Mes parents sont rassurés, surtout que nous partons en vacances dans une semaine avec Oscar donc heureusement qu'il n'a rien.

2 juillet 2004

Nos vacances dans le sud de la France se passent bien. Tout le monde est heureux et Oscar a l'air en meilleure forme. En plus, c'est l'anniversaire de mariage de mes parents. Ils fêtent leur 10 ans de mariage. C'est juste un jour merveilleux et inoubliable. Aucun d'entre nous n'a envie de rentrer à la maison .

9 juillet 2004

C'est la veille de notre départ. Notre chien présentait à nouveau les mêmes symptômes qu'auparavant. On est donc allé chez le vétérinaire du coin, qui nous a dit que nous ne devons pas nous inquiéter et que l'on verra avec notre médecin habituel. Le trajet en voiture a été un peu compliqué car Oscar ne se sentait vraiment pas bien. Enfin rentrés chez nous, le vétérinaire, contrairement à la dernière fois paraissait plus mitigé à propos de la santé de notre chien. Lui et d'autres collègues ont fait des diagnostics et des tests sur Oscar pendant tout un après-midi et quand nous sommes revenus, nous nous sommes assis sur une chaise et le médecin nous a dit d'une voix grave: "Votre chien a une tumeur au cerveau". Un silence de tension plana dans la pièce, mes parents étaient anéantis. Comme toute personne lambda, mon père lui a demandé:"vous êtes sûr, vous ne vous êtes pas trompé dans les diagnostics?" Question bien évidemment stupide étant donné que c'est son métier, il sait ce qu'il fait mais il faut trouver un moyen pour se rassurer. À ce moment là, le Docteur Renart a prononcé une phrase qui a fait s'effondrer mes parents:" Il n'y a aucune erreur malheureusement. Le vétérinaire que vous avez vu pendant vos vacances savait déjà dans quel état se trouvait votre chien mais ne voulez pas vous inquiétez pour peine que vous fassiez un accident de voiture." Il le savait! Notre chien était bien malade et le seul moyen d'abréger ses souffrances était de l'euthanasier. Maman savait que s'ils ramenaient Oscar à la maison, ils le laisserait souffrir. Il fallait donc faire un choix et vite.
Oscar est allongé sur la table d'analyse et le vétérinaire tient la seringue dans sa main. Le moment fatidique est venu. Maman le caresse et l'embrasse une dernière fois tandis que papa se met à ses côtés, tentant tant bien que mal de retenir ses larmes. Oscar jette un regard à mes parents qui signifie: "Merci."
Pfff... le dernier soupir. Cette dernière libération des poumons parmi l'infinité des respirations effectuées dans toute une vie. Il marque la fin du cycle, son achèvement. Malgré la mort déjà présente, ce dernier souffle a lieu quelques milisecondes après. C'est comme si la vie n'était pas entièrement finie, que cette seconde marquait un temps de pause, une transition entre la vie et la mort. Ce phénomène est vraiment incroyable. Il se rapproche du fait que les poules, si on leur coupe la tête continuent à courir. Cette réaction de premier abord drôle est en fait tout à fait scientifique. Elle est due à un nerf de réflexe qui se déclenche même après la mort. Lorsque la substance de la seringue entre dans le corps d'Oscar, on a l'impression qu'il revit, qu'il est guéri. Il n'a plus de spasmes, a l'air complètement détendu. À ce moment-là, on n'a qu'une seule envie c'est de le caresser et à nouveau sentir sa langue baveuse sur notre peau.
Malheureusement il ne vit plus... Oscar est mort.
Mes parents pleurent, restent à côté de lui comme pour le réanimer et quand ils rentrent enfin à la maison, je les vois. Un brusque changement s'est produit. J'observe aussi qu'Oscar n'est plus là. Je comprends mais je ne comprends pas. Je comprends que notre petit chien adoré vient de mourir mais je ne comprends pas pourquoi cet être que j'appréciais tant est parti. Je viens à peine d'arriver sur Terre et de commencer à le connaitre qu'il n'est déjà plus là. Mon petit chien et certainement mon meilleur ami venait de décéder.

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