Monstre

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L'Ombre se réveilla. Elle avait dormi tard, il devait être midi. Son estomac gargouilla. La jeune fille soupira. Elle n'avait plus goût à chasser de l'humain. Les animaux étaient certes plus facile a avoir, leur chair était rêche et peu nourrissante. Après avoir courut à travers toute la ville, l'Ombre s'était perdue puis s'était endormie derrière des poubelles, trop épuisée pour faire attention à son environnement. Maintenant, elle constatait qu'elle s'était endormie dans une rue délabré, avec des vêtements qui séchaient en volant mollement, pendus à des cordes tendues entre les maisons. La rue était étroite, il y avait à peine de la place pour que deux personnes s'y croisent. Elle avait l'air écartée du centre. Parfait. Ironisa-t-elle intérieurement. Comme ça ce sera encore plus facile de trouver de la nourriture. Le vent avait poussé les nuages, et ces derniers voilaient le ciel, à présent. À en juger par la couleur bleue assombrit des nuages, ils allaient amener un orage. Tant mieux. J'ai besoin de me laver. L'Ombre se lavait avec la pluie, étend donné qu'elle n'avait pas de domicile. La jeune fille se leva de son abri de fortune. Il était temps de retourner chercher de la nourriture dans la forêt. Qui sais, elle tomberai peut-être sur un chasseur égaré ? Ne rêve pas. Dit une voix moqueuse en son fort intérieur. Il n'y aura pas de chasseur avec l'orage. L'Ombre soupira. Je vais me mettre en route. La forêt est loin et je veux y arriver avant la nuit, lorsque le gros gibier est encore dehors. En effet, elle avait plus de chance de trouver un loup en journée. Une première goutte s'écrasa sur le front de la jeune fille. Elle passa sous forme d'ombre, pour ne pas être trempée. Arrivée au bout de la ruelle, elle observa les alentours. Elle avait débouché sur un petit carrefour, avec trois rues qui se perdaient dans la banlieue. La dernière se transformait en autoroute, en direction de la forêt. Elle opta pour la forêt. Seul inconvénient : il n'y avait pas de murs sur lesquels s'appuier sous forme d'ombre. Elle fut donc obligée de reprendre sa forme humaine. Elle fit venir ce fourmillement, qui était là depuis qu'elle vivait, ce petit frisson léger et agréable qui fit se détacher la créature qu'elle était pour la transformer en charmante jeune fille. En charmante jeune fille à la force surhumaine et au pouvoir d'ôter la vie d'un simple coup.

Le soleil se couchait, à présent. Les nuages s'était enfuis vers un autre endroit, et le soleil faisait à présent briller ses doux rayons dorés et roses. C'est mort pour trouver un loup. Se renfrogna l'Ombre. J'ai marché toute la journée, j'ai pris plus de temps que prévu. Je vais devoir me contenter d'une chouette ou de quelques rats des champs. La jeune fille n'aimait guère les oiseaux, encore moins les rapaces. Il fallait les déplumer avant de les manger, et leur chair était sèche. Si au moins c'était des oiseaux des jardins, nourris par les humains, leur chair serait un peu grasse, avec ces immondes boulettes que les hommes attachaient aux arbres. Sauf que là, il n'y avait que la forêt, simple et pure. Heureusement, l'Ombre avait trouvé un autre chemin pour y parvenir. Elle en connaissait deux, mais celui-ci était nouveau. La nuit tomba lorsque la jeune fille se retransforma en ombre et rentra dans la forêt. Loin de la ville et de la population, tout était calme. Seuls les gazouillis des oiseaux et les murmures de la rivière non loin brisait le silence qui pesait. Les animaux semblait être retournés dans leurs terriers. Le chant des oiseaux s'atténua peu à peu, pour s'arrêter totalement. Soudain, le hululement d'une chouette brisa le silence. C'est l'heure de chasser ! Certes, l'Ombre n'appréciait guère les oiseaux, elle était trop affamée pour ce soucier pour le moment de ce qu'elle allait manger. Le rapace hulula à nouveau, ce qui permis à l'Ombre de repérer sa position. Sans bruit, elle s'allongea pour atteindre le nid de la chouette. L'odeur de l'oiseau lui chatouilla les narines, et elle frissonna d'excitation sous sa forme d'ombre. Elle se fondit avec l'ombre de l'oiseau. Elle pouvait voler ! Elle sentait son plumage lisse et ordonné, son bec crochu et sa vision nocturne perçante. Elle voyait clairement, comme en plein jour, le rongeur vers lequel la chouette s'apprêtait à fondre. Soudain, elle entra en action. Le rapace s'élança, sans bruit, sur le rongeur inconscient du danger. L'Ombre ne bougea pas. Le rapace tua facilement le mulot, qui tomba au sol dans un bruit sec. L'ombre de l'oiseau fondit sur ce dernier. Elle se rapprocha, se transforma en humaine et saisit rapidement l'oiseau entre ses mains. Le rapace poussa des cris sourds en battant des ailes. Il tenta de la mordre, mais elle fut plus rapide. Un craquement sinistre retentit lorsqu'elle lui brisa la nuque. Le calme de la forêt revint, comme si il ne s'était rien passé. La chouette gisait dans les mains de l'Ombre, immobile, pendant mollement dans le vide. Le jeune fille sourit de satisfaction. Jamais elle n'avait été aussi contente de manger de la viande sèche et peu goûteuse. Elle ramassa le mulot. Je ne vais pas laisser du gibier, tout de même. La jeune fille trouva un coin de mousse entre deux racines pour dévorer son repas. Le gibier abondait, en forêt. Malheureusement, les hommes étaient partout, et des chasseurs rôdaient même en forêt. L'Ombre s'attaqua au mulot. Un frisson de plaisir l'envahit. Il y a longtemps qu'elle n'avait pas éprouvé ce sentiment de suffisance, comme si elle avait tout à sa disposition en un clin d'œil. La chair du rongeur était encore tiède, ce qui la rendait encore plus savoureuse. L'Ombre n'aimait ni la viande cuite, ni la nourriture humaine. En manger la tuerai. Elle l'avait appris à l'odeur que dégageait ces mets. Ils sentaient tous l'animal mort en décomposition. Petite, l'Ombre avait goûté une minuscule miette de pain, et elle avait fini malade pour deux semaines. Le mulot terminé, la jeune fille essuya sans ménagement le sang qui coulait le long de ses lèvres. Le haut de sa robe était rouge écarlate. L'Ombre n'avait pas appris à manger proprement. De toutes façons, à quoi bon ? Elle ne mangeait jamais en public. Une fois le rapace déplumé, il n'avait plus rien de son air majestueux qu'il possédait avant. Il ressemblait plus à un poulet. L'Ombre ne se fit pas prier. Elle dévora l'oiseau en quelques secondes. Il ne resta bientôt que quelques plumes éparpillées, beaucoup de sang, et des ossements. L'Ombre avait marché toute la journée, elle était trop fatigué pour faire le lien entre les restes de son repas et les chasseurs qui rôdait. Elle s'endormit bientôt. Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Je n'ai nul pars où aller.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 05, 2018 ⏰

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SCP - La fille des ombresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant