[Eldarya][Valkyon][Terminée]Banshee

Epilogue

J'étais assise sur un petit banc, dans un endroit reculé des jardins privatifs du château. La tombe de Leiftan reposait tranquillement à l'ombre des arbres dont les feuilles tombantes de l'autonome ornaient la pierre grise de sa tombe. Tous les jours, de nouvelles fleurs étaient disposées par sa veuve et son fils. Le garde avait beaucoup de visite de sa famille, de ses amis et de moi, qui n'entrait dans aucune de ses catégories. Si j'avais été son amie, je l'aurais sauvé. Voilà par quoi mes pensées étaient accaparées : la culpabilité. Elle s'accrut davantage lorsque mes yeux se posèrent sur la tombe de Fatti, trônant à côté de celle du garde.

La kobold était décédée trois semaines après sa blessure mortelle et nos multiples tentatives pour la réanimer n'avaient mené à rien. Même si son corps semblait dormir paisiblement, ses organes s'affaiblissaient à chaque instant et ils avaient cessé de fonctionner un par un. Nous ne pouvions pas lutter contre la mort lorsqu'elle nous appelait. Elle avait appelé Fatti à elle et la petite kobold l'avait rejointe. Mestra Qlane souhaitait enterrer le corps sur l'île isolée mais j'avais refusé et demandé que sa dépouille repose près de moi, à Eel. Si Fatti était partie, je n'étais pas prête à l'abandonner.

Les larmes avaient trop coulées sur mes joues, au point d'avoir les yeux secs aujourd'hui. J'entendis des pas derrière moi grâce aux bruissement des feuilles vidées de leur sève. Valkyon s'assit sur le banc et m'entoura de son bras. Ma tête se reposa sur son épaule et mon esprit trouva du réconfort dans sa présence.

- Je pensais bien te trouver ici.

Après un silence, il demanda:

- A quoi penses-tu ?

- Au futur, répondis-je enfin. Je refuse de perdre quelqu'un d'autre que j'aime... C'est trop douloureux.

- Et quelle serait ta solution ?

- Je l'ignore encore, mais je pense que les réponses se trouvent sur Terre, ils ont beaucoup plus d'avance sur nous.

- Ça serait une piste à creuser.

- Je pense aussi qu'il faudrait que nous nous marions, ajoutai-je, sans oser lever les yeux vers lui. Je refuse de passer un jour de plus sans prouver au monde entier mon amour pour toi.

Valkyon ne répondit pas, mais je sentis son étreinte se resserrer. Je voulais améliorer les conditions de vie, permettre aux eldariens de vivre confortablement, de leur éviter la famine, la guerre, la maladie. Il était impossible d'empêcher la mort, mais il était de mon devoir de leur facilité la vie.

FIN