Texte n°9 - Crève

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Une heure du matin. Je devrais dormir, mais je n'y arrives pas. Mon cerveau ne se déconnecte pas, comme d'habitude. Alors je réfléchis, en jouant avec le bracelet que j'ai toujours autour du poignet. Soudain, j'entends la clé tourner dans la serrure, c'est lui. Il rentre du bar, du casino ou de je ne sais où encore. Il fait du bruit, beaucoup trop, j'en déduis qu'il a sûrement abusé de sa boisson favorite. Tant qu'il va se coucher sans réveiller tout le monde je m'en fiche, demain il redeviendra normal. La clé tombe et fait un bruit sourd dans le silence qui règne à la maison, et c'est parti. Il peste contre cette « putain de clé de merde » comme il dit. Il s'énerve tout seul, personne ne l'écoute. Enfin si, moi, mais il ne le sait pas. Ah, il s'est mis en quête de son portable, il ne le trouve pas. C'est pas mon problème qu'il se débrouille. Manque de bol, il s'énerve encore plus et décide de réveiller tout le monde, en commençant par ma chambre. Par réflexe, je ferme les yeux, fais semblant de dormir. Il réveille d'abord mon petit frère qui dort paisiblement à mes côtés, ce dernier lui répond qu'il ne l'a pas vu et se rendort presque aussitôt. Il abandonne, quelle chance à cet enfant. Ensuite, vient mon tour. Il me hurle presque dessus, et postillonne. Je lui réponds aussi calmement que mon frère que je ne sais où se trouve son fichu téléphone. Je pensais être tranquille mais il continue de me crier dessus en menaçant de prendre mon téléphone, vu son état actuel il serait capable de le briser en deux. Je refuse fermement, il crie plus fort, je crie à mon tour, il hurle qu'il va me claquer. J'ai peur et je sens les larmes me monter aux yeux. Qu'est-ce que je peux faire ? Rien du tout. J'entends un bruit de pas, elle intervient. Joie. Il finit par quitter ma chambre et sort dehors en claquant la porte. Crève. C'est le seul mot qui me vient à l'esprit. Les larmes coulent le long de mes joues et je tremble. J'ai juste envie qu'il disparaisse de ma vie. Va foutre la merde ailleurs. Fiche nous la paix. Dégage. Et crève, loin de nous. C'est ce que dit mon subconscient, c'est ce que je voudrais lui hurler à la gueule. Mais j'ai pas le droit. Et puis demain, ça ira mieux. Enfin j'espère...

Elsa 🖤

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Je crois bien que c'est le texte le plus long que j'ai écrit. 413 mots pour être exacte
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