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Comme tous les matins, elle se rendait en cours sans grand entrain. 7 minutes à pied, 30 en bus et elle arrivait enfin au lycée. Elle attendit que le temps passe, lentement, seule. Elle n'avait jamais eu beaucoup d'amis et les seuls qu'elle avait parlaient derrière son dos. Elle le savait aussi bien qu'elle s'appelait Alice mais ne disait rien , il devait y avoir une raison après tout.

La sonnerie retentit enfin après une interminable attente, pas qu'elle aimait les cours mais c'était toujours mieux que d'être seule. Elle n'était pas harcelé, ni moche, ni insulté, juste ignoré.

"- Devines qui c'est !
- Ça fait quinze dois que tu le fais Emma...
- Et je continuerai"

Emma était sa seule vraie amie, la seule qui ne l'ai pas laisser tomber. Elle était assez drôle et fofolle. Alice l'appréciait beaucoup même si elle s'amusait à lui cacher les yeux en lui demandant de deviner qui c'était tous les matins. Ça devenait légèrement irritant.

Les cours du matin se sont passés à une vitesse qui se voulait des plus lentes pour les deux amies. L'heure du midi était celle qu'Alice redoutait le plus. Son amie habitait dans la ville et partait donc manger chez elle alors Alice restait là, assise sur un banc devant l'école, seule, comme toujours, la musique à fond dans ses oreilles pour essayer d'oublier quelques instants qu'elle existe. Elle n'avait pas faim, enfin, c'est ce qu'elle se disait pour lutter contre cette heure infernale du midi. Tout le monde la voyait là chaque midi, personne ne disait rien. Pourquoi ? Elle avait arrêté de se poser ce genre de questions.

Son amie enfin revenue partait accompagnée d'Alice pour aller voir ses amis du collège. Un sourire discret mais présent prit place sur les lèvres de la jeune fille solitaire quand elle vit la joie des personnes présentes, s'amusant et rigolant ensemble. Elle se sentait seule et rejetée dans ces moments là mais la joie des autres était plus importante que la sienne. Comme chaque fois que quelque chose allait mal, elle le gardait pour elle. A qui pourrait-elle bien raconter ses malheurs, ses joies et ses peines ? A Emma ? Plusieurs fois elle avait essayé de lui parler de ce qui n'allait pas mais c'était toujours résigné avant l'accomplissement de cette tâche. Si elle lui racontait, c'est elle qui serait triste et ça, il en était hors de question alors elle prenait sur elle et souriait. Sourire qui devint de plus en plus faux chaque jour.

SolitudeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant