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Cette fois elle se décida à aller lui parler, Clément. Elle se disait qu'en plus, elle connaissait vaguement Antoine donc c'était un peu plus pratique. Mais avant, il y avait sport. Le prof faisait les groupes et comme d'habitude

"- Maëlis avec Alice
- Madame, c'est qui Alice ?"

Elle soupira discrètement avant de lever la main pour lui signaler sa présence. Elle n'était pas forcément douée ni spécialement nulle en sport. Elle s'en fichait un peu du sport et elle avait toujours cette sensation de vertige qui la prenait si elle en faisait trop. Elle n'était tout simplement pas sportive et ne cherchait pas à l'être.

Elle s'assit à côté de Clément. Ce dernier, étonné d'avoir de la compagnie dans sa classe, resta bouche bée sur place.

"- Fermes ta bouche tu vas gober des mouches"

Alice rigola face à la tête du blond suite à cette réflexion. Bien qu'elle se sentait seule, Alice restait une humaine avec un sens de l'humour développé, il suffisait juste de la connaître. Ce dernier ria lui aussi avant de tendre sa main droite que la brune ne tarda pas à saisir

"- Clément
- Alice"

Les deux riaient avant de se reconcentrer sur le cours, enfin, c'est un bien grand mot puisque que leurs efforts furent vain. Ils continuèrent de parler, se raconter leurs vies, surtout Clément. Alice n'aimait pas parler d'elle. Elle ne s'aimait pas et n'aimait pas parler de ses souffrances, de son sentiment de solitude, de ses idées souvent sombres.

A la fin de ce cours, elle sortit vite de la salle. Parfois elle avait besoin de souffler, d'être seule. Elle avait l'impression de n'être à sa place nulle part, avec personne, même pas avec Emma. Elle n'a jamais su d'où lui venait toutes ces idées, cette solitude. C'est une question qu'elle se posait tout le jours. Quand elle était avec des gens, des amis, de la famille, elle se sentait seule, vide, abandonnée et effrayée.

Effrayée de ce qu'elle était, de ce qu'elle serait capable de faire. Voir son pauvre corps s'amaigrir, son sourire qui fut si beau devenir faux, sa patience s'épuiser, ses maux de tête augmenter au fil du temps. Son corps changeait, sa tête changeait, elle changeait. Elle était épuisée physiquement et mentalement mais gardait la tête haute. Sa mémoire était défaillante dans certains détails. Elle avait peur, peur d'elle même.

SolitudeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant