Fred, Antoine.

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La scène se déroule au XIXe siècle, dans un appartement. Le décor représente une porte portant le numéro 499. Au milieu de la scène, un homme, Fred, est assis sur une chaise, jambes croisées, une tasse à la main, face au public, plongé dans ses pensées. Soudain, un homme, Antoine, rentre sur scène à pas de loup, se rapprochant de l’homme assis. Une fois à bonne distance de celui-ci, il tambourine sur le sol avec ses pieds faisant sursauter Fred. Faisant mine de ne pas avoir eu peur, celui-ci décroise et recroise nonchalamment ses jambes et boit une gorgée de son café.

Antoine (énervé) : Voleur, crétin, Don Juan !

Fred (prenant un air étonné): Comment ?

Antoine: Traître vilain !

Fred: Je vous demande pardon ?

Antoine: Malheureux ! Tu sais très bien de quoi je te parle !

Fred: Et de quoi me parlez-vous ?

Antoine: De ma femme ! Celle que tu m’as volée !

Fred: Quelle femme ?

Antoine: Celle qui partage ta vie dorénavant !

Fred (montrant du doigt une femme non visible du public): Ah ! Vous parlez de cette femme-ci ?

Antoine (s’adressant au public): Se moque-t-il de moi ?

Antoine (s’adressant de nouveau à Fred): Évidemment ! Quelle autre femme voyez-vous ici ?

Fred: Ma concierge !

Antoine: Dans votre appartement !

Fred: Mais bien sûr !

Antoine: Comment ça ?

Fred: Dans la chambre !

Antoine: Où ça ?

Fred (montrant vaguement la chambre de son doigt): Sur le lit, par là…

Antoine: Quel lit ? Quel rapport avec ma femme ?

Fred: Votre femme ?

Antoine (s’emportant): Mais celle dont je vous parle depuis tout à l’heure !

Fred: Je ne comprends pas.

Antoine (en grognant et menaçant): Ne fais pas l’innocent !

Fred: Moi ?... Faire l’innocent ?

Antoine (s’approchant de Fred le menaçant de son doigt et accentuant sur le mon de monsieur): Oui, Monsieur !

Fred: Excusez-moi, mais est-ce que l’on se connaît ?

Antoine (agacé s’approchant violemment, prenant le bras de Fred, l'empêchant de reprendre une gorgée de son café, et le faisant déborder): Et maintenant tu t’en souviens, Fred ?

Fred (déstabilisé, attrapant la main d’Antoine vivement et la lui secouant): Moi c’est… euh… enchanté !

Antoine (surpris): Comment ?

Antoine (s’adressant au public sa main prise au piège, paniqué): Mais il est complètement fada !

Fred (il lâche la main d’Antoine): Moi c’est, euh… Euuuuuude ! Oui Eude ! Moi c’est Eude !

Antoine: Comment ça Eude ? Vous n’êtes pas Fred ?

Fred: Bien sûr que non, je viens de vous dire que je m’appelle Euuuuude ! Et je ne connais pas le Fred dont vous me parlez.

Le Vengeur IdiotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant