Atypique

26 février

Je me réveille, je suis fatiguée j'ai dû dormir 2 heures. Je me lève et m'habille directement. J'allume une cigarette, c'est illegal mais j'en ai besoin. Tout ce qui peut réduire notre temps de vie sur Terre est interdit. Comment on peut repeupler la planète si on est mort? Quel bande de cons, c'est vrai que le fait de programmer notre vie ça nous donne pas envie de mourir.
J'entends quelqu'un monter dans les escaliers, j'écrase ma clope et le cache dans mon meuble de chevet.
- Coucou ma fille ca va ?
- Oui maman.
Encore un mensonge.
- On doit être au secteur 8 à 14 heures. Tu as le temps de faire tes devoirs.
- Mais on est en week-end!
- Oui mais les cours c'est imp..
Elle est arrêtée par un bruit provenant de la cuisine.
Nous descendons en bas, inquiète. Mais c'était juste mamie Lucie qui avait fait tomber une assiette. Elle a Parkinson. Ca me fait mal au coeur parce que sa maladie empire mais on peut pas la faire hospitaliser. Les personnes avec des maladies aussi graves sont mal vus dans la société. Les hôpitaux sont remplis de personnes ayant des maladies comme la grippe ou un rhume mais rien de grave. Les personnes atteintes de maladies comme le cancer ou Parkinson se laissent mourir à petit feu.
Encore une chose débile.
Je remonte dans la chambre, je finis de me préparer et commence mes devoirs. Je regarde mon ordinateur et vois 2 notifications, Lola m'a envoyé une photo de son fantasme ultime, Mesut Ozil. Un footballeur de l'ancien monde. Je ne vois absolument pas ce qu'elle lui trouve. On débat dessus pendant une heure jusqu'à ce que ma mère m'appelle pour partir. Je dis aurevoir à Lola et descends.
Dans la voiture, ma mère me parle des cours pour changer.
- Tu sais si je t'ai dit de bien travailler c'est pour qu'ils te choisissent un bon métier.
- Hm.
Je l'écoute monologuer jusqu'à ce qu'on arrive au bâtiment des répartitions. Plus on approche du bâtiment plus je stresse c'est horrible cette sensation.
Nous rentrons, à l'intérieur tout est propre et blanc, ça m'angoisse plus qu'autre chose.
Nous nous dirigeons vers l'accueil.
-Bonjour mesdames. Dis la femme de l'accueil sans lever les yeux de ses dossiers.
- Bonjour madame, nous venons pour la répartition de ma jeune fille du nom de Arya Drio.
Elle tape mon nom sur son ordinateur et me donne un ticket je suis le nombre 24.
Nous nous dirigeons vers à salle d'attente où d'autre jeunes filles et gars attendent. L'attente est insoutenable. Certains ados ont l'air stressé, d'autre pleurent et d'autres semblent confiants.
Un bip retentit et je vois mon numéro affiché. Une dame vient me chercher et m'emmène dans une pièce où se trouve juste une énorme machine.
Elle me demande de me déshabiller, ce qui me met extrêmement mal à l'aise.
Une fois nue, je me dirige vers la grande machine et entre dedans.
J'ai peur d'être une exilée, les exilés on les tue. Les exilés sont des personnes jugées trop independantes pour entrer dans les cases il n'y en a pas beaucoup. Apparemment il y a une autre catégorie, mais on en entend pas parler. Je sais juste qu'on les garde dans des labos pour les examiner. On les pique, les brûle, les coupe à longueur de journée.
Au bout d'une demi heure je sors de la machine et me rhabille.
- Retournez dans la salle d'attente, on vous apporte les résultats.
J'attends, encore et encore. Au bout de 45 minutes, on m'apporte les résultats. Je lis.
Atypique. C'est quoi ça? Ca n'existe pas comme catég..En voyant le regard de la dame qui était venue et les hommes armés derrière elle, je compris. J'étais LA catégorie à ne pas être. J'allais finir ma vie dans un laboratoire.
Je cherche un moyen de m'enfuir mais rien.
Un des hommes armés arrive près de moi avec une seringue. J'essaye de garder mon sang froid. Je cherche une solution.
- Non vous n'aurez pas ma fille!
S'écria t-elle en faisant barrage.
L'homme sort un couteau, il veut blesser ma mère.
-Personne ne touche à ma mère!!
J'ai hurlé. Tout devient flou. Je vois du feu, j'essaye de voir correctement. Je regarde mes mains et vois du feu danser sur elles. J'ai compris. J'ai compris pourquoi les atypiques passaient leurs temps dans des laboratoires. Mais pourquoi ils ne se sont pas enfuies avant? Pourquoi ils n.. L'odeur de la fumée me ramène à la réalité. Je prends ma mère par le bras l'aide à marcher jusqu'à la voiture. Elle monte mais pas moi.
- Arya à quoi tu joues ?
- Maman je ne peux pas rester ici, ni retourner à la maison. Il me ramènerai dans leurs labos et je ne veux pas vivre ca. Je te promets de révenir. Je t'aime
Avant qu'elle eut le temps de répondre. J'étais déjà dans une voiture que j'avais trouvé. J'avais lu dans un livre comment les faire démarrer sans clé.
Je mis le moteur en route. Je faisais juste la conduite accompagnée, je n'étais pas une pro volant. La seule chose que j'avais conduite c'était un tracteur avec mon oncle.
Je ne sais pas où je vais mais je vais toujours tout droit.
Au fil du temps, je voyais de moins en moins d'habitations. Et au bout de 3 h toute forme de vie avait disparue. Je me suis mise à paniquer. J'étais dans ce qu'on appelle le NoZone. J'étais dans l'endroit où il n'y avait aucune loi, et surtout personne. Comment je vais survivre ?