Quand j'étais plus jeune je m'en foutais un peu. Ma morphologie faisait que je n'avais pas besoin de me priver pour être assez fine. Puis la dépression est rentrée dans ma vie. Un coup dans le dos et me voilà à terre. Je n'avais plus envie de rien. Je ne sortais plus que pour aller au lycée, quand je ne séchais pas les cours. Je ne dormais plus et je ne mangeais plus trop. Plus rien ne m'enjoué alors j'ai délaissé les activités et la nourriture. Puis ça allait un peu mieux, je me suis remise à manger mais ça me dégoutait tellement. Donc je mangeais mais le moins possible. Et nous voilà à aujourd'hui. Je ne vais plus ''assez bien'' et ma faim est encore moins présente. Mais voilà quelques semaines que je me suis mise à compter les quelques calories que j'ingurjitais par jour, à me peser tous les matins et à trouver des défauts plus que je n'en trouvais déjà. Par exemple, ce matin je me suis pesée et je fais 52,2 kg pour 1m73, j'ai mangé 348 calories et j'ai compris à quel point mes cuisses sont énormes. Certaines fois, lorsque je mange, j'ai une petit voix dans ma tête qui me crie que je vais encore grossir, que c'est pas comme ça que je vais aimer mon corps et le faire aimer aux autres. Alors pour la faire taire je monte dans ma chambre et essaie de faire du sport malgré mes conditions physiques qui ne me le permettent pas. Je danse, fais des pompes, je cours même sur place et ce jusqu'à que je frôle le malaise et m'effondre sur mon lit. Je suis suivis par une équipe psychologique, je vais dans un hôpital psychiatrique de jour. C'est à dire que deux fois par semaine, je vais dans un service avec d'autres personnes de ma tranche d'âge, où nous faisons des activités et nous sommes vues individuellement avec un psychologue, un psychiatre et une infirmière. Jusqu'ici, mes problèmes avec la nourriture n'ont pas était abordés pour mon plus grand plaisir. Ils ont justes remarqué qu'avec ma redéscente dans la dépression j'avais maigris alors ils contrôlent mon poids toutes les deux semaines (je fais exprès de mettre des gros pulls pour peser plus). Quand certains me posent des questions, que ce soit les autres patients ou les infirmiers, je répond que je n'ai pas faim, que je n'aimes pas et si vraiment ils remarquent la récurrence de ces excuses je dis que la nourriture me dégoûte, que je n'ai pas vraiment de goût. Ça fonctionne pour l'instant... pour l'instant.
Bref, je tombe dans l'anorexie mentale.

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Quelques textes
PoetryVoici, quelques textes sans grande importance que j'écris quand les mots me viennent..;