chapitre 7

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Après cette rude déclaration qui bouleverse sentimentalement Lysandra, celle-ci décide d'aller se coucher, l'esprit encore ancré sur ce vampire.

Bizarrement, Lysandra a senti son cœur se serrer douloureusement quand le vampire s'est enfui comme un voleur. Pourquoi le vampire tient tant de la revoir ? Pourquoi se sent-elle étrange quand il est à côté d'elle ? Pourquoi son cœur battait comme un fou ?

— Rien du tout. Oui, Lysandra, tu avais peur, persuade-t-elle en se retournant dans son lit.

Peut-être c'était la peur qu'elle ressentait tout à l'heure. Elle avait tellement peur que son cœur battait la chamade. Elle avait tellement peur qu'elle se sentait étouffée de la présence de la créature. C'était la peur, du moins ce qu'elle essaie de se persuader.

Elle se met à penser pourquoi Erwan voulait qu'elle lui tienne compagnie demain. Voulait-il sympathiser avec elle ? La sorcière chasse cette funeste pensée de sa tête. Jamais un vampire peut devenir ami avec une sorcière, du moins elle n'a jamais vu aussi une telle amitié. Mais c'est impossible, songe-t-elle avant de s'endormir.

Le lendemain, après s'être préparé d'une robe mauve mi-long, elle tresse sa chevelure en une natte qu'elle dépose juste après sur son épaule. Elle devait mentir à sa mère qu'elle ne pourra pas lui rendre visite puisqu'elle a chopé une soit disant grippe.

Le trajet se fait court jusqu'au palais pour Lysandra. Elle fixe avec peine les portails s'ouvrir puis la grande bâtisse dont elle trouve l'architecture magnifique. Elle se croirait vraiment dans un conte de fées quand elle voit le palais qui paraît pourtant irréel.

Un garde l'emmène jusqu'au hall du château. Elle n'a pas eu le temps d'observer les allants-tour que le roi apparaît devant ses yeux cobalt, toujours dans son costume trois pièces avec un petit sourire aux lèvres.

Un sourire qui semble être de bon cœur.

— Vous êtes venu finalement, s'exclame-t-il d'une voix rauque.

— Avais-je le choix ? demande la sorcière avec sarcasme.

Erwan apprécie son répondant . Il regarde la blonde longuement qu'il remarque ses joues prendre une couleur rouge. Comment il la trouve sublime dans cette robe ! Cette femme a le don de lui faire calmer juste en la voyant. Il y avait quelques minutes, il se disputait avec son jeune frère, cela lui a mis de mauvaise humeur par la suite. Et, là, miracle, il retrouve sa joie comme par magie.

— Restez pas-là. Nous allons dans mon bureau, il y aura plus de tranquillité.

Il dit cela en jetant un regard noir sur sa sœur qui se cachait derrière un mur. Arrivés dans le bureau, le vampire fait signe de s'asseoir sur une chaise disposée.

Il lui propose un verre, mais la sorcière refuse immédiatement, restant sur ses gardes. Ne pas succomber. Ne pas lui faire confiance, dit-elle intérieurement.

Erwan prend place sur sa majestueuse chaise en cuir et contemple une énième fois la créature sous ses yeux.

— Voulez-vous savoir qu'elle masque j'utilise le soir ? s'agace la blonde avec une pointe de sarcasme.

Le vampire tourne sa tête de droite à gauche.

— Où venez-vous ? Je ne vous ai jamais vu dans cet état auparavant, à part votre défunt père, questionne le roi.

Il a cette envie de connaître cette fille étrangère. Et si c'était elle qu'il cherchait depuis vingt bonnes années ? Si cette sorcière est sa bien-aimée ? Est-ce possible que deux êtres différents puissent être liée ?

Ce que nous savons, il a ce besoin indescriptible de la voir, de la sentir et d'écouter sa voix douce qui tressaille sûrement à cause de la peur.

— Pourquoi voudrez-vous savoir cela ? s'enquiert Lysandra, sur la défense.

La sorcière est anxieuse, ne comprenant pas tout cet intérêt porté sur elle. Elle joue nerveusement le bout de sa robe, essayant de calmer son cœur qui court d'une vitesse folle.

— Je suis votre souverain, je vous ordonne de répondre à mes questions, claque Erwan retenant son envie de rire quand il voit la mine de la sorcière pâlir. Sachez que ce n'est par pure curiosité.

— Algérie, souffle-t-elle, résignée. Je suis né en Algérie.

— Algérie, vous ? surprend le vampire. Mais... mais vous êtes si clair de peau, je pensais...

— Je sais, c'est paradoxal mais en Algérie, il n'y pas d'origine précise, coupe Lysandra, déçue de cette remarque. Nous savons tous que les Algériens sont principalement musulmans, que tu sois blanche comme moi ou noir de peau.

Et lui, qui pensait qu'elle viendrait de l'Écosse comme tous les autres sorcières qu'il a fréquentait auparavant.

— Vous avez quel âge aujourd'hui ? continue-t-il son interrogatoire.

Mais qu'est-ce qu'il veut à la fin ? pense Lysandra, agacée.

Sa présence l'étouffe, mais avec ces questions personnelles, elle a l'impression de mourir d'une lenteur douloureuse.

— Dix-huit ans.

— Dix-huit ans depuis combien ? insiste le roi.

Elle déglutit difficilement.

— Dix-huit ans depuis quatre-vingt-dix ans, chuchote-t-elle sachant pertinemment qu'il a bien entendu.

Alors, elle est une puissante sorcière, songe le vampire en posant son menton dans la paume de sa main.

Seuls les sorciers issus d'une grande famille d'enchanteurs peuvent être immortels.

— Je peux savoir pourquoi toutes ces questions ? demande la sorcière.

— Eh bien, j'ai su votre requête. Je sais maintenant pourquoi votre présence à ma soirée. J'ai lentement réfléchi à votre demande et je peux accorder un peu plus de liberté aux sorciers à condition que vous ne créer pas une guerre civile. La dernière fois que j'ai accordé un peu de liberté à votre espèce, cela a mal passé.

Lysandra ne croit pas un mot. A-t-il vraiment accepté sa requête ?

— Je suis dans un rêve, n'est-ce pas ? lâche-t-elle, les yeux grands ouverts.

— Vous êtes bien dans la réalité...

La sorcière fait un grand sourire, heureuse qu'elle a pu accomplir sa mission. Et dire que le grand sorcier lui a traité de bonne à rien hier soir... Il va hurler sur tous les toits que leurs origines puissent pratiquer un peu plus de magie.

Lysandra se sent soudainement fière. Elle était pessimiste sur cette tâche, ne croyant pas que le souverain puisse accepter sa requête.

Finalement, il n'est pas si mauvais que cela...

Dans Les Mains D'un VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant