Vous êtes un habitant du village qui se trouve en bordure du château de Lohtric, ce village, autre fois un foyer pour vous et votre famille, dans lequel vous avez grandi, appris les sciences, la culture, la religion, le travail de la terre ect... Ce village n'est désormais plus qu'un lointain souvenir et a radicalement changé. Vous travaillez tard et vous levez tôt afin de subvenir aux besoins de votre famille, mais cela n'a d'égal que votre épuisement et vous rend toujours plus nerveux et facilement irritable, vous priez l'arbre géant, le protecteur de votre village mais malgré tout, la fatigue dans laquelle vous et de nombreux autres paysans succombent, se change bien vite en un désespoir auquel vous portez pour responsable tout ceux qui vous entourent.
Au fur et à mesure que les années s'écoulent vous vous rendez compte que les hivers sont plus long, que les récoltes plus mauvaises et que pour gagner votre pain, il vous faut mettre de côte votre morale. Les corbeaux, oiseaux de mauvais présage, commencent à être nombreux et marquent l'arrivée d'une ère sombre et terrible, mais pourtant vous ne semblez pas inquiet. Dans votre regard se lit votre impatience, votre désespoir a pris le pas sur vous et vous a retourné l'esprit, désormais, quelque soit ce qui approche, vous ne demandez qu'une chose, que tout cela se termine au plus vite.
Bien vite, vous comprenez que d'ici peu, la vie que vous avez toujours eu va se retrouver à jamais changée. Tous les soirs, au lieu de vous reposer avec votre épouse ou époux, vous contemplez la nuit noire et dévorante, vous plongez votre regard dans cette océan sombre et il vous semble clair que quelqu'un vous appelle, mais seulement vous n'arrivez pas à savoir qu'il est, ce qu'il vous veut et sa nature précise. Pourtant, chaque soir, vous dévorez des yeux ce quelqu'un qui semble vous murmurer ses directives, alors vous vous mettez a marmonner les yeux écarquillés, les mains tendues vers le ciel.
Tout cela ne sera pas sans conséquence votre femme/mari s'inquiète de plus en plus mais n'ose vous parler, votre discussion se résume à de simples signes de la tête et, au sein même du village, une atmosphère lugubre se répand. Votre voisin qui autrefois vous souriait, fuit votre regard, tout en marmonnant et était pris d'une angoisse folle dès qu'on lui adressait la parole. Le charpentier chez qui vous aviez l'habitude de venir pour différent meubles afin de décorer votre chez vous, ce charpentier désormais ne travaille plus, sa boutique n'est plus ouverte depuis plusieurs jours maintenant et seule quelques lumières se faufilant à travers les petites fentes de ses volets témoigne d'une présence. Les gardes du village eux aussi semblent comme effrayé, certains se battent entre eux, s'insultent et remettent en question l'autorité du chef du village. Votre femme/mari vous a... attendez, vous souvenez vous d'elle/de lui au moins? Votre meilleur ami à qui vous racontiez tous vos malheurs, cet ami à présent vous fuit comme la plus chronique des maladies et, au sein du village, d'autres comportement semblables, voir plus inquiétants se répètent.
Le chef du village ne sait que faire et perd sans le savoir son pouvoir, et les mauvaises nouvelles ne viennent jamais seules. Des évangélistes, venant de la cathédrale des profondeurs vinrent attiser le mal qui pesait sur votre village. Ils proclamèrent leurs commandement et, si beaucoup les traiteront de blasphémateur, vous et quelques autres avez la conviction que le remède à votre désespoir réside en eux.
Vous vous organisez donc alors pour semer les graines de la révolte contre le chef du village, et proclamer comme libératrice les paroles de ses évangélistes. Bientôt des pratiques horribles prirent place, la dissection des cadavres et autres mort vivant, la mort devient petit à petit une forme d'art et de vénération.
Vous voilà maintenant fanatique, persuadé que vous tenez là la clé d'un désespoir qui vous aurait rongé durant toute votre vie. Finalement à quoi bon vivre si l'on ne peut se laisser aller a la plus banale des libertés ? Cette interrogation sera votre moteur idéologique depuis que votre fatigue vous a dévoré votre morale, et plongée, malgré tout vos efforts, dans une pauvreté toujours plus grande, vous et bien des autres, tandis que ces grands nobles, ces maîtres du village, vous narguent de la richesse qu'ils possèdent et dont ils ont tiré parti pendant que vous vous épuisiez dans votre champ pour n'en resortir que plus pauvre et plus fatigué qu'en y étant entré.
Maintenant, voilà que l'âge du feu semble révoqué, une guerre civile au sein même du château de Lohtric se déclencha. Le jeune prince refusant de suivre son rôle de seigneur des cendres, déclenchera une ère sombre qui pourrait bien mener a l'âge des ténèbres tant redouté. Mais vous, vous n'êtes pas inquiet, le temps est passé et, comme beaucoup d'autres, la malédiction du mort vivant vous a touché, désormais, votre corps se voit de plus en plus vieux, votre peau est sèche, vos yeux deviennent noir comme si aucune lumière ne les éclairaient, vos mains deviennent rigides et chaque mouvement vous fait ressentir la terrible malédiction qui pèse sur vous.
Votre famille a disparu, ou bien, à vrai dire, vous ne savez même plus si vous avez une famille, vous passez désormais vos journées a disséquer et préparer les rituels mortuaires de nombreux habitants qui partageaient autre fois le bon vivre de votre village. De nouvelles charettes mortuaires arrivent, chargées de corps ou de mort vivant, désormais devenus des carcasses décérébrées, errant sans but sur les terres. Régulièrement certains d'entre eux sont envoyés à la cathédrale des profondeurs et jamais ils n'en sont revenus.
Mais vous ne vous en souciez guère, plus rien ne compte désormais car vous avez réussi, oui, vous ne vous en êtes pas rendu compte, mais finalement, ce que vous cherchiez dans tout ce désespoir, c'était tout simplement une échappatoire, vous ne demandiez qu'à vous reposer, arrêter de souffrir, et vous avez réussi. Désormais, vous êtes libre, la folie qui vous rongeait a finie par prendre le pas sur vous et votre esprit s'en est allé. À présent, comme en arrière plan, vous assistez à l'oeuvre à laquelle vous avez participé, l'avènement des ténèbres. Ceux qui partent pour la cathédrale des profondeurs sont, en fait, livrés a Aldrich pour être dévoré et satisfaire son appétit sans fin. Vous le saviez depuis le début, toutes les horreurs que vous avez orchestrés, vous n'étiez pas seul mais vous avez laissé votre désespoir vous conduire sur la voie du mal. L'arbre géant maudit, votre ancien gardien du village, a été aussi corrompu par ses ténèbres et ne reflète plus qu'une pâle divinité que vous continuez de prier, mais sans vraiment savoir pourquoi. A présent votre village est un village fantôme où trône en évidence les nouvelles pratiques mortuaires de ses habitants. La mort en est l'effigie et, désormais, vous pouvez enfin dormir pendant que votre corps, désormais carcasse, arpente les étroites ruelles de votre village obéissant, sans le savoir, à un être malfaisant caché dans les ombres.
Vous êtes un habitant du camp de mort vivant, un être qui s'est un jour noyé dans ses rêves de liberté, de vivre, et qui a, sans le savoir, emprisonné les autres dans une réalité cauchemardesque.
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Vous êtes un habitant du camp de mort vivant!
Ficción GeneralLaissez moi vous décrire, très brièvement, votre vie si vous étiez un habitant du camp de mort vivant situé juste au bout du pont permettant d'accéder au château de Lohtric.