On toqua deux coups secs à la porte de la chambre, Ophélie et Thorn qui reprenaient doucement leurs esprits sursautèrent de concert.
- Qui est-ce? Se demanda Ophélie en cherchant désespérément le peignoir parmi les draps et les oreillers.
- Robot. Grommela Thorn en se redressant.
Il enfila son pantalon, prit sa montre dans sa poche et vérifia l'heure, leva les sourcils et marcha en boitant jusqu'à la porte. Il ôta le verrou, vérifia si sa femme était présentable et passa sa tête décoiffée à la porte entrouverte.- Une journée bien commencée semble toujours trop tôt passée. Fit une voix métallique.
Ophélie poussa un soupir. Ce n'était ni Ambroise, ni Lazarus. Elle n'avait jamais affectionné ces serviteurs mécaniques et, depuis que la veille ils les avaient menacés, elle les détestait. Mais elle esquissa un large sourire à l'arrivée de celui-ci qui poussait un charriot rempli de victuailles et de boissons fumantes et odorantes.
- Ce sera tout, ordonna Thorn au sans visage et il ferma le verrou dès que le serviteur fut sorti.
- Je ne savais pas ce qui te ferait plaisir alors j'ai demandé un peu de tout! Devant l'air interrogateur de sa femme, il expliqua:
- J'ai passé commande pendant que tu étais à côté. Tu as faim?
- Une faim de loup! Fit-elle, les yeux pétillants.
- Si ce sont des loups du Pôle, je crains qu'il n'y ait pas assez!
Ophélie rit de sa réplique. Thorn faisait de l'humour?Thorn lissa sommairement les draps et ils mangèrent sur le lit de bon appétit. Ophélie observait Thorn, en dégustant une salade de fruits. Elle repéra de suite la cicatrice près de son œil se contracter, ce qui était de mauvaise augure.
- Quelque chose te tracasse?
- Il y a plein de choses dont nous n'avons toujours pas discuté.Cette phrase refroidit Ophélie instantanément. Elle n'avait pas envie d'aborder là, maintenant, le sujet de Dieu, de l'Autre et des Généalogistes. Elle commença à faire la moue et s'en voulut presque d'avoir posé la question.
Il continua de sa voix grave:
- J'aimerai qu'on se trouve assez vite un autre endroit pour vivre. Il balaya la chambre d'un regard. Je n'aime guère cet endroit et nous n'y sommes pas en sécurité.Saisie, Ophélie faillit renverser sa coupe et la rattrapa de justesse. Elle ne s'attendait pas à cela. Il pensait 'nous', il pensait 'vie à deux'?
Thorn détestait cette maison, tout lui faisait penser à l'arrogance de son propriétaire, l'espion de Dieu, et à son insignifiant fils, y comprit les vêtements que portait sa femme.
- Tu dois en priorité te trouver de nouvelles tenues, plus... adaptées. Dit-il en la toisant.
Ophélie se regarda et admit que le peignoir prêté par Ambroise n'était pas à sa taille et qu'il pouvait sembler inapproprié de porter les vêtements d'un autre homme en présence de son mari. Le pragmatisme de Thorn se réveillait.
- Mais, et les Généalogistes ? Osa t-elle.
- D'abord te mettre en sécurité, le reste suivra. Il se leva du lit. Mais ce ne sera pas pour aujourd'hui, la journée est trop avancée et notre hôte ne va pas tarder à rentrer.- Quelle heure est-il ? S'exclama Ophélie, en se rendant compte qu'elle n'en avait aucune idée.
- Presque 17h, la nuit va bientôt tomber. Il vaudrait mieux que nous soyons un peu plus... présentables, tu ne trouves pas? Fit-il en lorgnant sur la tenue plutôt impudique de son épouse.Il posa un baiser sur ses lèvres sucrées et se dirigea en boitant vers le cabinet de toilette, sa chemise à son bras.
- Tu me rejoins? Lui demanda-t'il, puis ferma la porte sans attendre de réponse.Ophélie resta un moment au milieu du lit, hébétée, parmi les plateaux, les bols et les fruits. Thorn n'avait décidément pas son pareil pour la chambouler. Tantôt intime, tantôt distant. Quelques mots sortis de sa bouche pouvaient la raidir d'effroi où la faire fondre totalement, peu importe le ton employé.
Puis, elle réalisa que l'occasion de se retrouver rien qu'à deux et partager des moments si privés ne se reproduiraient probablement pas souvent lorsqu'il aura reçu sa nouvelle mission. Elle se leva d'un bond dans un bruit de vaisselle et courût rejoindre son mari dans la pièce d'eau.
--------
Lorsqu'ils en ressortirent, plus complices que jamais, la nuit était tombée. Faute de mieux, Ophélie avait remis son uniforme. Elle entreprit de dégager son écharpe et libérer la jambière afin que celle-ci retrouve son propriétaire. Pendant ce temps, Thorn se chargeait du lit et de la vaisselle.
Amusé, Thorn la regardait se débattre avec la laine et l'acier.
- Ton écharpe semble s'être amourachée !
- Oui, c'est étonnant, elle qui m'est d'habitude si fidèle... Je suppose qu'elle reconnaît que c'est toi qui l'a libérée du tiroir dans lequel elle était séquestrée dans le noir pendant des mois.Thorn alluma le poste radiophonique.
- Chevalier servant d'une écharpe, cela me fait une belle j......otre édition spéciale.....crrr crrr... partie des jardins....crrr crrr... ombé dans le vide......crrr crrr...... ivé ce matin.....crrr crrr... la population est priée de ....crrr crrr... Babel.....crrr crrr...
Thorn et Ophélie se regardèrent stupéfaits. L'effondrement des Arches avait commencé
VOUS LISEZ
Lune de miel à Babel
FanfictionPetite Fanfiction en 3 actes de La Passe Miroir sur ce qui se passe juste après la mythique dernière scène "Montre-les moi" du tome 3 La mémoire de Babel (ou communément appelée la scène 56!) vue par Ophélie et Thorn. Tous les personnages et l'unive...