Heartbreaker ? *Draxembe*

Retrouvailles

'Cause I lo-lo-love you

Car je t'ai-ai-aime

Quand Presnel se gare, il jurerait n'avoir jamais roulé aussi vite de sa vie. Il est impatient de retrouver son meilleur ami. Tellement impatient. Il lui a tellement manqué. Mais comment doit-il se comporter face à lui ?

Il monte rapidement les escaliers et retrouve, sur son palier, Julian debout contre sa porte, un air ennuyé sur le visage, en train de faire défiler des photos sur son téléphone. Quand il l'aperçoit, il ne tient plus et vient directement à sa rencontre avec un câlin. Bien que surpris, l'allemand finit par lui rendre l'étreinte.

— Tu m'as manqué Ju. Beaucoup trop.

Petite hésitation. Il lui a semblé avoir une voix fragile lorsqu'il a prononcé cette phrase, est-ce que son ami l'a senti aussi ?

— Toi aussi, babe.

Ils rentrent à l'intérieur et ça sent un peu le renfermé mais Pres n'ose pas ouvrir il fait bien trop froid dehors. Ils s'assoient sur le canapé et il s'autorise à s'absenter encore un peu pour préparer deux chocolats chauds qu'il met à chauffer. Quand il revient, Julian renifle à nouveau et Presnel comprend qu'il pleure.

— Mais Ju, qu'est-ce qui ne va pas ?

Mais il n'a aucune réponse et ça l'agace un peu parce qu'il sait que la demande de sa venue n'était pas anodine.

— Julian, il faut que tu me dises ce qui ne va pas. Je ne peux pas deviner.
— Pourquoi les gens partent si vite Pres ? Pourquoi ...

Kimpembe ne sait pas qui est mort dans la famille de son meilleur ami mais il a déjà fait face à la perte de quelques de ses proches notamment ses grands-parents. Il sait que ça fait mal. Et parce qu'il aurait eu besoin de soutien dans ces moments là, il est là tout naturellement pour Julian. Il le prend à nouveau dans ses bras et les larmes mouillent son cou.

— Je sais que c'est cruel mais c'est la vie Ju. Il faut que tu sois fort et que tu continues à vivre pour les gens qui ne sont plus là ...

Le minuteur de son micro–onde le fait se dégager doucement de l'étreinte.

— Je reviens mon Babe.

Il retourne de la cuisine, sort les deux tasses et y ajoute de la crème fouettée sur le dessus avant d'apporter le tout sur la table basse. Draxler l'accueille avec un petit sourire mais un sourire quand même. C'est un bon début.

— Tu es le meilleur. Déclare simplement l'allemand de sa voix encore enrouée et ce compliment fait naître un grand sourire sur les lèvres de Presnel.
— Je sais, je sais.

Julian a cessé de pleurer, Presko en conclut qu'il fait des progrès. Il se garde quand même un bras autour de son meilleur ami pour le confort. Une série Netflix au hasard a été projeté sur la télé.

— Je t'aime beaucoup Presnel.

Il a un moment d'arrêt et de réflexion mais ce n'est pas le cas de Draxler qui, les yeux rivés sur la télé, semble avoir lâché cette phrase de manière spontanée. Une sorte de frisson le traverse. Une sorte de bouleversement. Il est content de retrouver son ami, c'est sur mais ... ce n'est pas exactement ce qu'il aurait voulu.

— Je t'aime aussi énormément Julian, je pense que tu ne sais pas à quel point.

Puis il se met à fixer la série à son tour mais il n'arrive pas à s'y intéresser. Le silence qu'il y a entre eux lui est trop pesant.

— Est-ce qu'il y a des choses que tu ne me dis pas au sujet de ton absence ?
— Oui. Mais je pense ... que tu le sauras bientôt.
— C'est grave ?
— Non non.

La réponse est évasive mais cela semble être un sujet très sérieux. Aussi Presnel s'apprête à lui poser une autre question mais il est pris de court par Julian.

— En fait, sur son ... je ne sais pas l'équivalent en français, sa dernière lettre, il a précisé quelque chose que j'ai pris plutôt mal.

Par « dernière lettre » Pres se demande un instant si il veut dire « testament ». Le « il » est certainement le proche décédé.

— Ma famille n'a pas compris ce que cette requête fichait là ni pourquoi je m'étais mis en colère.

Comme cela semble être aussi un sujet difficile à énoncer pour Draxler, Kimpembe se met à lui frotter le dos doucement pour l'encourager.

— J'ai eu beaucoup de soucis par rapport à ça et c'est pourquoi je n'ai même pas pu revenir pour faire le match de l'Allemagne contre les Pays-Bas.
— C'était une contrainte physique sa dernière volonté ?
— Non. J'ai eu une complication. Quelque chose qui implique Hannah.

Sa petite amie ? Est-ce que Julian a appliqué ce dont il lui avait parlé à la soirée ? Cela ne semble pas être le cas au vu de son expression. Et alors l'esprit tourmenté de Presko commence à lui inventer mille et un scenarios catastrophique du genre Hannah enceinte et son Ju à tout jamais hors portée.

— Elle m'a trompé. Elle semblait le regretter sincèrement mais je n'ai pas pu retourner avec elle. Ce n'est même pas que je ne la croyais pas.
— Alors pourquoi ?
— Avec ce ... décès. Ça m'a ouvert les yeux sur le fait que je ne voulais plus perdre de temps avec quelqu'un que je n'aimais plus.

Presnel arrive à contenir la joie qui l'envahit alors. Tout n'est pas perdu. Un soupir lui échappe, un soupir de soulagement et de joie bien entendu.

— C'était sûrement la meilleure décision à prendre.

Julian lui offre alors un regard étrange, le jaugeant de haut en bas, puis un sourire satisfait apparaît sur ses lèvres.

—Ouais.
— Du coup tu comptes me dire cette chose qui t'as mis si en colère ?
— Peut-être.

Kimpembe finit sa tasse avant de se retourner vers son meilleur, un sourcil haussé. Il se retrouve face à un sourire joueur et un regard pétillant. Il ne met pas longtemps à comprendre que c'est sa vengeance de leur conversation de messages.

— Sérieusement Ju ? Tu es un enfant ...
— Je plaisante, Babe.

Ils s'échangent un regard complice et un fou-rire leur prend à tous les deux. Les joues de Julian prennent une teinte rosée et en admirant ce spectacle, Presnel fait une fois de plus l'éloge de sa beauté.

— Ce qui m'a tant déplu dans sa lettre, c'est qu'il m'interdisait de me marier à un homme.

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NDA :

Des retrouvailles tant attendues entre nos deux protagonistes ! J'avoue que ç'a été agréable d'écrire ce petit chapitre avec quelque chose de plus doux ... J'espère que vous avez pris autant de plaisir à lire que j'en ai eu à écrire !

PS : Merci pour les 200 votes, vous êtes incroyables ! ♥