III - THOMAS

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J'ouvre les yeux, sur ce qui semble être l'entrée de ma propre maison. Je fronce les sourcils, en voyant le lieu plongé dans le noir.

J'allume la lumière, mon regard se pose directement sur une photo de Isabella et moi, encadrée.

Elle sourit sur la photo.
C'est si rare de la voir sourire.

« Quelqu'un est là? » je demande, confus.

Aucune réponse.

Juste du silence, et de l'obscurité inquiétante. C'était comme si un nuage d'horreur m'entourait, moi et ma maison.

Je souffle du nez et monte l'escalier en vitesse éclair, alors que je sens l'angoisse prendre possession de mon être un peu plus chaque seconde...

Tout mon corps se fige dans ce sombre couloir, le regard fixé sur la porte du fond.

Un peu de lumière jaillit d'en dessous...

Quelque chose cloche...

Qu'est ce que je fais ici ?

Après une longue hésitation, c'est dans l'incompréhension la plus totale que je pousse enfin la porte de la chambre.

Un frisson parcourt tout mon corps. Je déglutis péniblement en entrant à l'intérieur.

La scène qui s'offre à moi est terrible. Je sens mon coeur battre à la chamade dans ma poitrine, alors que mes yeux s'écarquillent un peu plus chaque seconde devant son corps inerte.

Les larmes montent.

Le plus horrible est surement de devoir le vivre une deuxième fois.

« Isa ! » je m'écris en me jetant près du lit.

Je tourne son visage vers moi et lui tapote la joue. Mes gestes sont tremblants, la panique grimpe en moi.

Dans la confusion, je prends son corps frêle dans mes bras.

« Non, non, non... » je pousse ses cheveux de son visage en tremblant.

Ses yeux sont clos.

Je touche son pouls qui est faible. Je peux voir des nombreuses boites de médicaments posées sur la table de chevet.

Je sors presque en courant de la pièce, avec elle toujours dans mes bras, et descends les marches rapidement.

« Je ne peux pas te laisser mourir... » les larmes roulent sur mes joues, alors que mon esprit est embrumé par la panique.

« Isa, réveille toi ! » je lui hurle, en la posant sur la canapé, qui est bizarrement le seul meuble restant du salon...

alors que...

J'y étais il y a deux minutes de ça, et tout était là.

Tous les meubles ont disparut.

La photo encadrée aussi.

Il fait sombre.

Je me fige instantanément, reprenant conscience des choses.

Puis je regarde Isabella.

« Tu... » je fronce les sourcils.

Un long soupir m'échappe alors que j'examine chaque trait de son visage.

« Tu ne peux pas mourir... » je grogne.

Mes poings se serrent jusqu'à m'en faire blanchir les phalanges. La boule que je sens au fond de la gorge est extrêmement désagréable, mais ce n'est pas le plus gênant.

Destroyed Daughter 2.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant