Chapitre 2

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PDV Ludovic McClain

(Souvenir)
1819, nuit du 26 décembre...

Je venais de finir d'écrire dans mon journal quand j'entendis cogner en bas, à la porte d'entrée. Je rangeai mon carnet de notes rapidement dans mon tiroir avant de jeter un regard par la fenêtre. Il m'était difficile de voir clairement, la nuit était très sombre et la neige blanche et épaisse avait recouvert toute l'allée qui menait à notre maison. J'aperçus avec beaucoup de peine une silhouette qui grelottait en bas, sous le porche de la maison. Ma mère s'empressa d'atteindre la porte et demanda qui était-ce ?
Une voix masculine répondît:

- Pardonnez-moi de vous importuner à pareille heure de la nuit chère madame. Je suis un soldat du 12ème escadron. J'ai réussi à m'échapper du champ de bataille mais je me suis perdu avec toute cette neige. Je vous en prie aidez moi.

L'homme avait raison... la neige était très épaisse, et elle était accompagnée d'un petit blizzard. Ma mère peinée de voir ce soldat grelotant de froid lui ouvrît la porte et lui fît signe d'entrer.

- Que désirez-vous ? demanda t elle.

- A manger et à boire s'il vous plaît. Cela fait 3 jours que je marche sans répit sous ce froid torride, le ventre vide. Je suis épuisé, répondît l'homme.

- Tenez donc cher monsieur et bonne appétit !

- Vous êtes bien aimable chère madame. Je vous en suis infiniment reconnaissant, dit-il en mangeant son repas avec voracité tout en tremblant de froid.

- Allez-vous coucher les enfants. Il est tard, dit-elle en se tournant vers nous qui n'arrêtions pas de fixer ce soldat tout pâle, plein de bleus et de blessures.

- Ils sont adorables. Ce sont les vôtres ?

- Oui ce sont les miens, l'aîné c'est Ludovic, ensuite Nathan et Owen le plus jeune.

- Et votre mari?, remarqua t il.

- En mission... tout comme vous. C'est un colonel, répondît elle d'un ton fière.

- Cette guerre fait de plus en plus rage surtout dans le nord du pays. Heureusement pour moi j'ai réussi à m'échapper. L'ennemi s'est emparé de notre escadron. Ils étaient plus nombreux qu'on ne le pensait. Malheureusement pour moi j'ai surestimé ma capacité de retrouver mon chemin. Voilà comment je suis arrivé jusqu'ici...

J'éteignais la lampe de ma chambre, feignant de m'endormir car j'écoutais la conversation de ma mère avec ce malheureux soldat.

Lui, mes ténèbres... [Tome 1] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant