Avant la lecture je présise qu'il s'agit d'un poème écrit par Tim Burton et dont il s'inspirera plus tard lors de la réalisation de l'Étrange noël de Monsieur Jack.
Cette partie est dédié a The_Black_Parader
C'est l'automne. Il est tard et il fait presque froid
Au pays d'Halloween, royaume de l'effroi.
Un squelette est pensif. Il est maigre, il est long,
Et son cou décharné porte un noeud papillon
Une chauve-souris. Perché sur la colline,
Jack Skellington s'ennuie, et sa tête s'incline..."ça n'est pas une vie de faire peur aux gens,
De semer la terreur, de leur glacer le sang !
Et puis j'en ai assez de danser chaque nuit :
Mon squelette, en dansant fait un bien vilain bruit.
J'ai les pieds tout meurtris, je hais les cimetières !
Il faut que, sans tarder, je change d'atmosphère."C'est alors que surgit, tournoyant, d'une tombe,
Une brume de chien, fantôme que surplombe
Un nez rond, lumineux, sorte de feu follet.
Ce spectre rigolo, étrange mais pas laid,
Est celui de Zéro : Jack est son grand ami.
Comme il existe à peine, il n'aboie qu'à demi.Pendant toute la nuit, et tout le jour suivant,
Jack avance au hasard, triste comme le vent.
Quand vient le crépuscule, au fond de la forêt,
Pourquoi donc tout à coup tombe-t-il en arrêt ?
A moins de trente pas, sous ses yeux ébahis,
Trois portes sont taillés dans des troncs gros et gris.
Des portes lumineuses et pleines de couleurs !
L'une d'elle surtout lui fait battre le coeur.
Emu, tout excité, il la pousse en tremblant :
Elle s'ouvre en soufflant un tourbillon tout blanc.Jack est à Noëlville et cesse d'être hanté,
Il éprouve à présent tout ce qu'il a souhaité.Afin que ses amis ne croient pas qu'il mente,
Il prend tous les jouets, les bonbons à la menthe,
Les cadeaux entassés devant la cheminée.
Sans oublié la star de chaque année :
Le portrait de Papa Noël au beau milieu
De ses petits lutins, joyeux esprits du lieu.
Il prend aussi bougies, guirlandes et ornements
Aux branches du sapin. Le plus discrètement,
Il emporte avec lui ce qui brille et scintille,
Et même le panneau qui indique la ville !
Il n'oublie pas non plus une poignée de neige
Et rentre à Halloween avec son lourd cortègeDe retour au pays où vivent les fantômes
Jack étonne ses pairs, ces drôles de bonshommes,
Avec ses souvenirs de Noël merveilleux :
Enthousiaste ou peureux, aucun n'en croit ses yeux !Les jours suivants, dans le tonnerre et les éclairs,
Jack essai franchement d'y voir un peu plus clair :
"Pourquoi d'autres que nous répandons le bonheur
Alors que nous semons la panique et la peur ?
Et si le Père Noël cette fois c'était moi ?
Je saurais partager les cadeaux et la joie !
Vraiment toujours le même, à la fin, c'est injuste !"
Soudain vient une idée, une idée qu'il déguste...
Chez lui, le Père Noël fabrique des jouets
Lorsqu'il croit percevoir un bruit plutôt suspect.
Il entrouve la porte et reste médusé :
De vilains avortons, plus bêtes que rusés,
Le menacent d'un ton qu'ils veulent péremptoire :
"Donnez-nous quelque chose, ou bien vous allez voir !"
Avant même qu'il ait le temps d'ouvrir la bouche,
Le fourrent dans un sac ces êtres laids et louches.
Voilà le Père Noël transporté dans un sac :
Direction Halloween, où l'attend Super-Jack !
Au pays d'Halloween, nouvelle réunion,
Face au Père Noël qui fait l'attraction
Car c'est le tout premier que l'on voit par ici.
On le trouve bizarre et inquiétant aussi..."Mon cher monsieur Noël, dit Jack au vieux bonhomme,
Je suis assez fâché : c'est un crime ou tout comme
Que vous fassiez Noël perpetuellement.
Je prétends qu'il nous faut un peu de changement.
Nous allons maintenant intervertir les tâches :
C'est moi qui porterai la barbe et la moustache
Et vous qui ferez "Bouh!" en sortant du cercueil !
A mon plan bien conçu ne mettez nul écueil."Jack est persuadé qu'il jouera bien son rôle
Mais Noël est pour lui plus macabre que drôle.Jack et tous ses amis son prêts à s'en aller
La veille de Noël : le renne est attelé
Au beau traîneau-cercueil lustré pour l'occasion.
Hélas, à Halloween, souvent en la saison
Un brouillard se répend des plaines aux coteaux,
Et ce jour-là, il est à couper au couteau !
Jack alors se lamente et croit que sa tournée
De Noël est fichue dès la première année !...
Quelle est cette lueur à la hauteur de mollet ?
C'est le nez de Zéro, le brave chien follet !"Veux-tu, mon vieux Zéro, avec ton nez qui luit,
Précéder mon traîneau, le guider dans la nuit ?"Se rendre utile était le rêve de Zéro,
Aussi gambada-t-il en tête du traîneau.
"Joyeux Noël !" crie Jack d'une voix caquetante,
Et le vaisseau fantôme entre dans la tourmente...La veillée de Noël est un vrai cauchemar,
Une amère surprise et même un traquenard,
Pour les petits souliers devant les cheminées.
Les enfants bien au chaud au fond des lits douillets
Rêveront de squelette et de tête de mort !
La lune est un linceul sur la ville qui dort.
Le Père Noël ricane sur son traîneau funèbre
En forme de cercueil, tout au fond des ténèbres ;
Clochette dont le chant n'est rien moins que joyeux,
Ressemblant à des os battant à qui mieux mieux ;
Un renne squelettique emmenant le manège
Comme on n'en vit jamais dans les pays de neige :
Ce cortège effrayant, personne ne croirait
Qu'il est venu du ciel tout chargé de jouets !
Et pourtant c'est avec une joie très profonde
Que Jack apporte des cadeaux à tout le monde,
Saute de toits en toits, distribue à foison
De macabres joujoux qui, dans chaque maison,
Sèmeront la panique et la franche terreur
Alors qu'ils ont pour lui l'image du bonheur !Il donne à la petite Claire
Une poupée qui vocifère.Il va chez Suzy et Simon
Vider la hotte du démon :Un petit train qui électrise,
Un pantin qui nous vampirise !Une plante qui vous dévore,
Un nounours Dracula qui mord !Tous les cris de terreur qui montent des maisons
Jack est trop occupé pour y faire attention.
Mais lorsqu'il prend enfin un moment de repos,
Il reçoit tout là-haut de très vibrants échos :
"Que de bruits, de lumière, et quel remue-ménage !
On doit bien s'amuser : c'est grâce à mon passage !..."
Mais ce qu'il avait pris -- fatale inadvertance ! --
Pour des feux d'artifice et de reconnaissance,
C'est de l'artillerie : c'est lui qu'on veut tuer !
"Vite, vite, Zéro, fuyons ces enragés !"
Ils s'élèvent encore comme plume au vent
Jusqu'à ce qu'un missile ait coupé leur élan...
"Joyeux Noël à tous !" On entend leurs parolesTandis que le traîneau, patatras, dégringole !
Loin de tous les regards, c'est dans un cimetière
Qu'ils retrouvent le sol. Contre une croix de pierre,
Jack adosse des os et des désillusions.
"Je croyais bien pouvoir -- j'en ai eu la vision --
Être Père Noël... le Ciel m'en est témoin !"
Il sanglote, il gémit. Son désespoir au moins
Est un peu aadouçi par le fidèle Zéro...
Mais quelle est cette voix qu'entendent nos héros ?
C'est celle de Noël, le vrai, le vieux Papa :
"Non mon cher Jack, allez, ne désespérez pas !
Certes, vous n'avez pas pris le chemin des sages,
Mais je sais que vous ne vouliez pas ces ravages.
Aussi vous vous êtes triste et vous réalisez
Qu'Halloween est l'endroit qui vous est destiné.
J'aimerai vous parler pendant une journée
Mais la nuit va finir, et moi, j'ai ma tournée !"
"Joyeux Noël !" dit-il en guise de salut,
Saute dans son traîneau, disparaît dans les nues...Rentré chez lui, Jack est morose...
Noël soudain métamorphose
Halloween en pays joyeux :
Le Père Noël est généreux !
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pretty words
Ficción GeneralJuste des citations issues de livres ou de chanson, de Wattpad ou papier et que j'ai trouvés magnifiques, touchantes, drôle ou justes bien écrites.