Aujourd'hui était un jour comme un autre, finalement. Je pensais pouvoir calmer le jeu, mais Ink n'en avait rien à faire. J'étais venu en pacifique, mais il était tellement méfiant et était sûr que je préparais quelque chose. Un long soupir las m'échappait, fatigué. Personne ne me faisait confiance, et je peux le comprendre. Je suis le destructeur... mais cela change rien au fait que je puisse ressentir des choses, être triste, être heureux... Pas comme Ink. Ils se voilent tous la face lorsqu'ils le voient rire, sourire ou pleurer. Ce n'est que du vent. Rien n'est vrai avec lui. Et il me l'a bien fait comprendre. Enfin. Je me téléportais dans un univers aléatoire. Dans aucun d'eux je ne serais le bienvenu, mais j'avais besoin de me changer les idées. Quand je vis le ciel, je ne put réprimer un léger sourire. Outertale. Il est vrai que cette Au est connu pour sa beauté. J'ai bien fait de venir ici. C'est bien un des seuls univers que j'appréciai. Un des seuls que je laisse tranquille. Il y a Dreamtale aussi, mais c'est une autre histoire. Enfin, je partis dans un coin reculé, en haut des montagnes. Je m'installai, souriant faiblement, les jambes dans le vide. Je repensais encore aux paroles d'Ink. C'est qu'il m'avait blessé... Une larme. Puis deux. Puis trois. Pourtant, j'avais toujours un petit sourire aux dents. Mon regard triste observait toujours le magnifique ciel étoilé, tandis que des larmes coulaient en casquade sur mes pommettes. Je me demandais pourquoi j'étais si faible émotionnellement parfois. C'est vrai, plus le temps passe, plus la tristesse et la haine me guide. Je savais que j'avais besoin de quelqu'un. Je savais que rester seul empirerait ma tristesse. Mais je n'avais personne vers qui aller. Et personne ne venait vers moi. Cette simple pensée retira mon sourire. J'ai toujours été seul. Même lorsque je m'attache à quelqu'un, celui-ci finit toujours par partir. C'est blessant, mais ils doient avoir raison. Il doit bien y avoir une raison pour que je sois autant laissé de côté, n'est-ce pas ? J'imagine que ma fonction de destructeur est la cause. Pourtant, je n'ai jamais voulu ça. Qui souhaiterait détruire tout de son plein gré, hors ceux qui ont énormément souffert, par pure vengeance ? Pas moi. Un bruit de téléportation me fis sursauter, et me fit sortir de mes tristes pensées.
– C'est bien la première fois que je sens une aussi grande tristesse chez toi, Error.
Le squelette venant de m'adresser ses mots s'assit à côté de moi, fixant lui aussi le ciel. Que me voulait-il ? Il ne vient jamais sans raison. Et encore moins pour me faire remarquer ma tristesse.
– Qu'est que tu veux, Nightmare ? Tu ne viens jamais sans bonne raison. J'imagine que tu en as une, lâchais-je.
Je le vis me regarder. Mais mes orbites semblaient décidées à fixer les étoiles, elles me donnaient un peu de courage.
– Pour une fois, je ne viens pas en tant que personne demandant tes services, Error. Mais plus... En ami, je dirais. Comment vas-tu ? Pourquoi autant de tristesse ? demanda-t-il.
– ... Je ne vois pas pourquoi je te répondrais. Ni même pourquoi tu viens comme ça, juste pour me demander... Comment je vais ? Alors que tu sais très bien que... Que ce n'est pas la grande forme ? Et ce depuis bien avant qu'on se rencontre ? sanglotais-je.Mes larmes avaient doublé, mais savoir qu'il s'inquiétait un peu pour moi, me remontait un peu le moral. Je détournai les orbites du ciel, pour les planter dans la sienne. Je ne saurais pas dire ce qu'il ressentait, ni même ce que représentait cette lueur dans son regard. Il lâcha un soupir, avant de me prendre dans ses bras. Ses tentacules s'enroulèrent également autour de moi, comme pour me protéger. J'eut un second sursaut, tandis que je commençais à buguer légèrement. Étrangement, j'ai apprécié ce contact, malgré ma phobie. Je lui rendis son étreinte, après quelques dizaines de secondes de retard, le temps de reprendre mes esprits. J'enfouis mon crâne dans son cou, pleurant encore plus. Sa présence me rassurait, me faisait du bien. Après plusieurs longues minutes, où je pleurais lamentablement et où lui me caressait le dos en me rassurant, les gouttes salines arrêtèrent petit à petit leurs descentes.
– Ça va mieux ? me demanda-t-il.
– Un peu ouai... Merci, Night. répondis-je.Je ne bougeai pas : je n'en avais pas envie, j'étais beaucoup trop bien contre lui. Je fermais les orbites, soupirant faiblement d'aise. Ainsi contre lui, je n'avais pas vu le petit sourire qu'il avait.
– Je sais que c'est pas vraiment le moment de te le demander, vu que tu sembles beaucoup plus apaisé que tout à l'heure... Mais pourquoi pleurais-tu ?
– ... Une accumulation de plusieurs choses, on va dire. Entre les mots blessants que Ink me balance à la gueule alors que je voulais juste faire une trêve avec lui, ou bien que dès que je viens me reposer ou me changer les idées dans un Au, tous me fuis comme la peste, ou encore le fait que je sois seul depuis le début de mon exis-
– Tu n'es pas seul, Error. Si tu l'étais, je ne serais pas là, à essayer de te réconforter.
– C'est vrai. Tu es bien le seul à faire un minimum attention à moi...
– Pas un minimum. Je fais attention à toi depuis le début, Error. Je surveille tes sentiments, je veille à faire attention à tes rêves. Mon frère me dit que je te protège un peu trop, que je te surveille trop... Mais j'ai besoin de savoir où tu es, avec qui, si tu vas bien, si tu vas mal, chaque seconde qui passe depuis que je t'ai rencontré. Tu peux me prendre pour un fou, mais c'est ainsi.Ce que Nightmare venait de dire, cela me réchauffa l'âme. Quelqu'un faisait attention à moi, et me protégeais sans même que je le sache. Je renforçai légèrement son étreinte, tandis que je sentais mes pommettes devenir légèrement jaunes.
– Error, regarde-moi s'il-te-plait.
J'ouvris les orbites, alors que je relevais lentement mon crâne. Avec un de ses tentacules, Nightmare me releva plus vite. C'est alors que je sentis quelque chose sur mes dents. Quelque chose de doux, chaleureux. Écarquillant un peu les orbites, puis les refermant, j'approfondis ce baiser qu'il m'offrait. Cela dura encore quelques secondes, avant qu'il ne se retire, les joues légèrement bleues – les miennes devaient être jaunes.
– Je t'aime Erry. Sache que tu n'es plus seul, que tu as une personne près de toi qui peut t'épauler si t'as besoin d'aide, ou comme aujourd'hui, pour effacer cette douleur qui te brise petit à petit.
Avant que je ne puisse répondre quoi que ce soit, il m'embrassa de nouveau, à mon plus grand bonheur. Cette soirée se termina dans un grand calme, moi contre lui, lui me serrant, et la douce lumière des étoiles nous éclairant.
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Petit Os de 1155 mots sur du Errormare ! J'espère que ça vous avez aimé :)
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