Exquise colère

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Je la sens monter en moi, ne l'entendez vous pas?
Elle cogne, grogne, rogne ses liens insensés
Je la sens qui déchire, qui griffe qui réclame le droit
De vomir sa détresse, de crier, de hurler.

Elle est l'oiseau de proie qui attend son heure
Elle veux piquer, becqueter le cœur de sa proie.
Est-ce sa manière à elle d'exorciser la terreur
Qui l'étreint quand disparaît l'autre comme soi.

Elle est la nuit qui de complice devient déni.
Déni de moi, repli sur soi, que tombe l'étoile.
Elle se réveille et veille quand le ciel s'obscurcit
Quand le peintre maudit, exténué, lacère sa toile.

Ô colère, ma douce amie, tendre compagne.
Toi qui exploses et ainsi exposes mes entrailles
Pardonnes moi quand parfois, en moi, la paix gagne,
Rassures toi, tu remportes toujours la bataille.

Car lorsque la lame blesse, je me tourne vers toi
Pour que tu sèches mes larmes et venges mon âme,
Au diable la morale, la raison, ma passion et ma foi
Délivres moi du mal, ô ma rage, Ô ma belle Dame.

Au fil des motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant