eorum

21 2 3
                                    

- Usan, c'est l'heure des médicaments.  

Sans relever la tête de son livre, Usan tend sa main à l'infirmière qui y dépose une petite boîte. Lorsqu'elle s'est éloigné, Usan pose son livre sur ses genoux et attrape sa bouteille d'eau. Dans le tube se trouve son traitement habituel, un vrai cocktail de gélules : des bleus, des blanches, des vertes et une rouge, qu'elle avale toujours en dernier. On la gave de médicaments, chaque mois ce sont de nouveaux produits, souvent en phase de test, mais aucun n'a jamais eu d'effet sur la jeune femme.

Elle avale sans rechigner tout le contenu du tube puis se replonge dans sa lecture. L'histoire est pathétique, l'héroïne est trop niaise, elle rit et pleure à longueur de temps suivant les agissements de son petit ami. Si on lui donnait le choix, jamais elle ne lirait plus d'une page de se ramassit de conneries. Mais les romans à l'eau de rose constitue sa thérapie principal, leur instrumentalisation se trouve être grossièrement la même que celle de Lisa.

- Usan !!

Tiens, quand on parle du loup. En apercevant Usan, Lisa s'est mise à courir dans sa direction, ignorant la règle la plus élémentaire de l'établissement. En arrivant à sa hauteur, elle dérape sur le sol en vinyle et s'immobilise devant son amie.

- Usan, j'ai une grande nouvelle.

Reprend elle plus doucement cette fois, comme si elle avait peur que les autres patients rapporte ses paroles.

- J'ai organisé une petite fête ce soir, pour ton anniversaire.

Elle s'approche un peu plus, s'inclinant en avant de sorte que ses cheveux argenté constitut un rideau dissimulant ses lèvres et le secret qu'elles confient.

- Ce soir, minuit, dans le bureau du directeur. Ça va être le feu !

Usan commence par froncer les sourcils car elle avait fini par croire que, comme elle, Lisa n'était pas vraiment malade. Mais voilà qu'elle délire elle aussi.

Alors Usan répond qu'elle sera là à l'heure et Lisa s'éloigne en sautillant, ravie.

_

Impossible de trouver le sommeille.
Usan se tourne et se retourne sous les draps. Certainement un effet secondaire de son nouveau traitement, se dit elle, ce n'est pas comme si c'était la première fois.

Dans le lit tout près du sien il n'y a personne, mais cela n'inquiète pas plus la jeune femme, elle à l'habitude des absences nocturne de Lisa, probablement réfugié chez leur surveillante de couloir pour un mauvais rêve.

Soudain, alors que l'église du quartier sonne tout juste les douze coups de minuit, Usan aperçoit une forme se mouvoir dans l'ombre de la chambre. Puis de cette chose se distingue deux pupilles comme des puits de lumière.

Usan est certaine qu'il s'agit d'un chat, mais comment la bestiole, a-t-elle pu arrivé jusqu'ici ?

Le félin ne laisse pas plus de temps à Usan de méditer sur la question car déjà il se dirige à pas lent vers la porte grande ouverte.

Elle se met a le suivre par instinct, la bête chemine tranquillement, jettant de temps à autre un regard en arrière. Usan est persuadée que le chat la guide quelque part, il ne peut pas être ici par hasard, non, il ne peut pas !

Au fur et à mesure qu'elle arpente les couloirs baigné par le clair de lune, Usan devinne où l'animal l'emmène : dans le bureau du directeur.

C'est tout juste devant cette porte que s'arrête le chat, fixant la poignée sans plus détourner le regard. Usan ne tremble pas de peur, elle ne se résonne pas non plus en pensant que si on la trouve ici à cette heure on la placera en chambre spéciale, celles construitent sur le modèle des cellules de prison.

Au lieu de cela elle obéit aux ordres muets du chat et entre à sa suite dans la pièce.

Là, au centre du bureau se tient une femme, un flingue braqué sur elle.

- Usan ?
Questionne l'inconnue.

Usan ne répond pas, mais son absence de réaction finit par convaincre l'autre qui décharge son arme avant de la rangé dans sa ceinture.

- Okay, on a plus beaucoup de temps, va falloir sauter.

Alors qu'elle se déplace rapidement pour ouvrir la fenêtre, la seule non équipé de barreaux de toute la bâtisse, la longue tresse de l'inconnue se balance d'épaule en épaule.

- Approche. Vite, t'as pas le temps de tergiverser, cette nuit tu t'évades où tu meurt.

Usan ne comprend pas comment cette fille à pu arrivé ici, elle ressemble à un personnage rocambolesque sortie d'un vieux feuilleton américain.

Ce qui est certain, c'est que ce n'est pas une fille d'ici et qu'elle n'a vraiment pas l'air de plaisanter. D'ailleurs elle a pris le chat dans ses bras et il s'est mit à ronronner.

Usan rejoint sa sauveuse, passe sa tête par la fenêtre. Il sont au deuxième étage, ce qui fait une chute d'environ neuf mètre.

- T'es prêtes ? A trois on saute. Rentre bien la tête et penses qu'il faut rouler quand tu arrives au sol okay ? Un... Deux... Trois !

L'atterrissage ne se passes pas trop mal, même si elle a eu l'impression de s'écraser sur le sol, Usan ne ressent aucunes douleurs et parvient à se relèver aussitôt. Sa co-évadée, elle, s'est réceptionné avec agilité et la bête qu'elle tenait contre elle ne semble pas en colère.

Les deux filles se mettent à courir, courir à toutes jambes dans l'immense parc qui cerne l'institut. Arrivé au pied du mur d'enceinte, Usan découvre une échelle de corde que son maître d'évasion lui somme de monter en vitesse.

Au moment ou elle se tient à cheval sur le haut du mur, la sirène incendie se met à hurler. Si forte, si aiguë dans le silence de la nuit, qu'elle lui perce les tympans.

Une seconde plus tard, de monstrueuses flammes s'élèvent dans le ciel abyssal.

- Dépêche toi ! Les pompiers vont arrivés !

En dessous d'elle, la femme au chat ne semble pas s'inquiéter du formidable brasier qui se tient dans son dos.

Mais Usan prend encore un instant pour admirer son cauchemars se consumé, bientôt réduit en cendre.

"Ça va être le feu", avait prédit Lisa.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jan 09, 2021 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

InsensibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant