Chapitre 5 : Capucine

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    A travers les vitres du couloir menant vers l'avion, on aperçoit l'ensemble de l'aéroport. Le hall était impressionnant, mais rien comparé à l'extérieur de l'aéroport. Ses murs blancs et propres montent sur quatre étages très lumineux. Nous restons bouches bées face à ce spectacle. On va même un avion décoller juste devant nous pour emmener des centaines de gens vers un autre pays, vers une autre culture et vers d'autres paysages. Certains d'entre eux y vont peut-être même pour vivre une aventure. Nous allons, nous aussi, bientôt s'envoler vers notre rêve.

    Je suis très étonnée que nos faux passeports aient fonctionnés aussi bien. A vrai dire, je pensais que l'ami de Sara allait nous arnaquer mais j'ai eu tort.

    Nous sommes sur le point d'entrer dans l'avion. Sara me donne un coup de coude complice et me dit :

   « - A toi l'honneur ! »

Je lui souris et m'avance. Nous montrons fièrement nos billets à l'hôtesse et allons nous asseoir aux places qui nous ont été attribuées.

    Nous sommes vers le milieu de l'avion. C'est la place parfaite. Si il y a un crash, on est juste à côté d'une porte de secours. Je suis côté fenêtre tandis que Sara est à la place du milieu. Elle se penche vers moi et me chuchote à l'oreille :

   « - J'espère que personne ne viendra s'asseoir à côté de nous. »

Ses vœux n'ont pas été exaucés. Une femme est venue s'asseoir sur notre rang. Heureusement, c'était une Irlandaise qui rentrait chez elle. L'avion commence à rouler, lentement au début, puis plus vite. La pression me colle contre le dossier de mon siège. Nous décollons. Mes oreilles se bouchent et mon cœur accélère. C'est la première fois que je prends l'avion, et j'adore ça. Je regarde les nuages. C'est magnifique. On dirait une mer de chantilly. C'est incroyable. Je crois bien que c'est la plus belle chose que j'ai jamais vue de toute ma vie. – ex æquo avec la première fois que je suis allée en forêt. –

    J'aurais pu regarder le paysage pendant des heures mais Sara me tient le bras ce qui me fais sursauté. Je la dévisage. Elle à l'air anxieuse.

« - Ca va ? Tu n'as pas l'air bien.

    - Ca va, j'ai juste l'horrible impression d'avoir oublié quelque chose.

    - Oh, ne t'inquiètes pas pour ça, ça arrive à tout le monde !

    - Sûrement. Me dit-elle en souriant.

Je continue de regarder le ciel. C'est vraiment magnifique. Si le Paradis ressemble à ça, j'accepte d'y passer l'éternité.

Après le vol, on a prévu de passer la nuit dans un petit hôtel dans le centre de Dublin. Le lendemain, on va juste visiter Dublin. Fuguer vers un autre pays pour explorer une forêt hantée ne nous empêche pas de faire du tourisme ! L'après-midi, on va acheter des tickets de car pour aller en Irlande du Nord. Là-bas, on louera des vélos et on dormira dans une petite auberge très mignonne et atypique.

Je détourne les yeux du hublot et observe Sara. Elle est vraiment pâle. Je lui dis qu'elle devrait dormir mais elle ne m'écoute pas. Dix minutes plus tard, elle dort, sa tête contre l'épaule de la femme. J'allais réveiller Sara pour le lui faire remarquer mais la femme me dit en Anglais que ça ne la dérangeait pas.

    Je sors mon téléphone et mes écouteurs et lance ma playlist « rock » sur Spotify. Je tombe sur « Smells like teen spirit » de Nirvana. Je colle ma tête contre le hublot. Je me détends enfin mais ça ne dure pas longtemps. Le sommeil de Sara semble agité. J'espère qu'elle ne rêve pas encore de l'ombre et la prison, comme la dernière fois. Chaque nuit, j'ai peur de faire le même rêve qu'elle mais une part de moi est curieuse de voir à quoi ressemblent la créature et la fameuse prison même si la description très détaillée de Sara m'ait donnée froid dans le dos.

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