Peur sentimentale

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 J'avais un véritable problème avec les sentiments amoureux quel qu'il soit. A la suite d'un grand nombre de relations infructueuses et complexes, je faisais un véritable blocage malgré mes sentiments naissants et qu'il disait réciproque.

Il me tendait d'innombrable perches et me disait que je lui plaisais énormément. Lorsqu'il me demandait de sortir avec lui, je lui répondais que je préférais prendre mon temps et réfléchir. Malheureusement, j'aurais aimé lui dire que je l'aimais mais à chaque fois, je me mettais à m'inquiéter et des spasmes prenaient possession de mes membres, se faisant plus douloureux à chaque seconde, mes pensées ne concordaient plus entre elle et je parvenais à peine à respirer.

Je n'en pouvais plus et je ne comprenais pas cette réaction de panique extrême pour une chose si banale. Tout le monde panique à l'idée de commencer une relation nouvelle particulièrement lorsque nous nous sentions bien avec cette personne mais ce point de non retour me semblait handicapant et me rendait morose.

Au fond de moi, je savais qu'il fallait absolument que je déplaçais cette angoisse lancinante malheureusement je n'y parvenais pas. Je restais bloquée au stade de la peur phobique banale. Je me retrouvais perdue dans les méandres de mon propre esprit. Je ne comprenais pas cette situation incongrue et mes réactions aux antipodes de la normalité. J'avais peur de mes pensées hyperactives qui ne cessaient de tournoyer dans ma tête sans que je ne pusse en saisir le sens. J'étais dépassée par tout cela.

Ensuite, la colère pris possession de moi, pourquoi réagissais je ainsi ? Pourquoi ne puis je pas avoir des relations semblables à ceux de mes paires ? Pourquoi ne me comprenais je pas ? Qu'étais je ?

J'allais exploser d'une minute à l'autre, je souhaitais frapper les murs jusqu'à ce que mes phalanges fussent brisées sous les coups, de crier à m'en détruire les cordes de vocales. Je me sentais extrêmement mal d'une part parce que je me bloquais toute seule mais aussi parce que je peinais la personne que j'aimais. Ce comportement inapproprié ne m'apportait que rage et désespoir. Je me détruisais toute seule et étais dans mon propre bourreau.

Ma colère se décuplait au fil du temps et de mon incompréhension grandissant. J'aurai voulu me mordre et me griffer au sang comme l'animal enragé que j'étais alors. J'aurai aimé mourir tant l'humiliation me paraissait mortellement semblable à un millier de poignards. J'étais prise au piège dans ma propre prison avec moi en tant que geôlière.

Bien entendu, cette situation m'attristait énormément. Je rêvais d'atteindre ce bonheur si longtemps convoité et, lorsqu'une occasion unique se présentait, je ne pouvais me résoudre à saisir la main que l'on me tendait. Qu'est ce qui n'allait pas chez moi ? Pourquoi devais je obligatoirement rendre les choses encore plus complexe qu'elles ne l'étaient déjà ? Pourquoi m'obligeais je systématiquement à tout gâcher ?

Malgré mes craintes infondées, je savais pertinemment que l'amour s'avérait être le plus beau et doux sentiment que l'homme put ressentir. Il nous transportait chaque jour à l'intérieure d'un d'un univers paradoxal inexplorable sans deux cœurs battant à l'unissons. L'amour, du moment qu'il fut partagé avec équité, était l'une des plus belles expériences d'une vie. Je me retrouvais dans l'incapacité d'affirmer le contraire. Je n'avais tout simplement pas eu de chance avec mes relations précédentes. Chacune d'entre elle avait peu à peu contribué à ma destruction lente et douloureuse. J'espérais que, si je m'engageais, celle ci serait différente.  

Pensées zébréesWhere stories live. Discover now