Chapitre 1 : Promotion

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Son souffle sur ma peau, ses mains partout à la fois, je savais que je n'allais pas tenir longtemps. Ses coups de reins puissants m'amenaient chaque fois un peu plus vers la douce félicité de l'orgasme. Alors que la délivrance approchait, des coups martelés contre le mur me perturbèrent. Je perdais le fil du plaisir. Mon amant s'évanouit dans les limbes de ma rêverie solitaire et je dus faire face à la réalité. Ma sœur et son mec de la nuit s'envoyaient en l'air dans sa chambre et la tête de lit prenait cher ! S'il n'y avait pas de marques au mur ce serait un miracle.

Ils venaient de tout gâcher ! J'enfouis ma tête sous l'oreiller pour atténuer les sons de coït et les cris de ma sœur. Je dois avouer que cela m'avait refroidi. Entendre quelqu'un de sa famille jouir est tout à fait traumatisant en tout cas ça l'était pour moi. Encore une fois je tentai de m'endormir frustrée.

Je ne pouvais faire comme ma sœur et soulager ma frustration. Je ne pouvais me résoudre à prendre un amant pour une nuit. Même si j'étais une femme libre et forte, j'étais avant tout flic et j'avais dû faire tant d'efforts pour me faire accepter et que ma valeur soit reconnue, je ne pouvais perdre mon intégrité en couchant à droite et à gauche. Quant à avoir un petit ami, autant le fantasme de la femme flic semble plaire au sexe opposé autant dans la réalité, c'était un peu trop castrateur pour eux. J'avais assez donné en terme de rencards foireux et de lapins, j'avais donc laissé tomber.

Le sommeil ayant tout à fait déserté, je décidai de me lever. Je pris le temps de faire mes ablutions, il était 5 heures. Un peu tôt certes, mais cela me laissait le temps d'aller courir avant d'embaucher. Le calme et les ronflements avaient remplacé les coups contre la cloisons dans la chambre d'à côté. Après avoir enfilé mon jogging, je bus un jus de fruits. Mon regard se posa sur la lettre que j'avais reçue hier. Juste par plaisir je la relus une fois encore. Elle m'annonçait que j'avais obtenu une promotion.  Je venais d'être promue. Adieu le bureau et la paperasserie ! A moi les vraies enquêtes, le terrain et l'adrénaline ! Tout ce que j'attendais depuis que j'étais entrée à l'école de police. J'allais faire équipe avec Mike Johnson. Un gars bien, un peu ronchon mais qui avait toujours été correct avec moi lors des quelques affaires où nous nous étions croisés.

Je pris une pomme, vissai mes écouteurs et entamai ma playlist pour courir. Il faisait encore brun mais d'ici une demi heure, le jour ne tarderait pas à paraître. Je claquai la porte espérant déranger le couple comme ils l'avaient fait. Je sais, c'était petit, mais ils m'avaient volé un orgasme ! Je courus jusqu'à n'en pouvoir plus. Le sport était, avec le travail, ce qui me permettait de supporter le célibat et surtout l'abstinence.

Je croisais trois motos qui quittaient le quartier et laissais mes hormones fantasmer sur ces mâles chevauchant leur engin. Je trouvais les hommes à moto terriblement sexy. J'avais peu eu l'occasion de monter sur ce type de véhicule mais le peu de fois, j'en avais gardé un sentiment impérissable de liberté et d'aventure. Je vous vois venir avec vos idées perverses, non ce n'était pas un amant tatoué qui m'avait fait faire un tour mais mon oncle Alfredo. Rien de sexy !

Je rentrai finalement en faisant un crochet par la boulangerie, rien de tel que du pain frais pour démarrer la journée. Je filai ensuite à la maison. Je partageais en effet une petite maison dans la banlieue sud de Kansas City avec ma sœur Paola. Elle était infirmière et bossait dans l'hôpital le plus proche de chez nous. Nous avions choisi de vivre ensemble en attendant que l'une de nous ne se mette en couple. On profitait ainsi des avantages de la colocation. Bon également des désagréments sonores comme cette nuit.

J'entrai sans prêter attention à la présence dans la cuisine. Je retirai mes baskets et entrepris de me dévêtir avant d'entrer dans la salle de bain quand quelqu'un se racla la gorge. Je suspendis mon geste et me retournai. Un mec en boxer plutôt pas mal  quoiqu'un peu jeune à mon goût se tenait là. Il arborait un tatouage sur le biceps, une sorte de tête de mort avec des ailes. Je n'en vis pas davantage car il se couvrit d'un tee-shirt blanc et d'une veste en cuir noir.

- Tu pourrais me faire un café ?

- Bonjour à toi aussi. Ravie de te rencontrer. Non j'ai à peine été dérangée par les coups du lit contre la cloison de la chambre.

Il me regarda comme si j'étais un ovni. Il resta coi et je ne fis rien pour arranger les choses puisque je lui tournai le dos et filai dans la salle de bain. Non mais oh ! Ce n'est pas écrit bobonne ! J'entendis la porte claquée juste au moment où je passais sous le jet bienfaisant de la douche. Bon débarras !

Le biker et moi 2- Ethan (bientôt édité !)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant