Le biker et moi 2- Ethan (bientôt édité !)

Chapitre 2 : Coéquipiers

Je savais que Mike aimait le café noir bien serré et les donuts au chocolat. Plus cliché pour un flic, il n'y a pas. J'avais donc pris soin de lui apporter tout ça. Je savais qu'il n'était pas ravi de travailler en binôme, la hiérarchie le lui avait imposé. Plusieurs fois il s'était retrouvé au cœur de fusillades ou de baston entre bandes de bikers rivales. J'étais donc là pour l'épauler et assurer ses arrières.

J'entrai dans les bureaux de la police. Nous n'étions pas très nombreux mais si besoin nous avions des renforts en trente minutes. Sans compter sur les skull angel que nous sollicitions parfois via leur entreprise de sécurité. Je n'avais pas eu l'occasion encore de travailler sur une affaire avec eux. Je savais qu'ils existaient, je les croisais parfois sur la route mais je ne les avais jamais côtoyés. Je soupçonnais l'amant de ma sœur d'en faire partie. Je pouvais la comprendre, certains étaient de vrais fantasmes sur pattes.

Je repérai rapidement mon coéquipier et allai le retrouver. Il releva la tête à mon approche, juste le temps de voir de qui il s'agissait et il replongea le nez dans ses dossiers.

- Salut Mike ! Je t'ai apporté de quoi bien commencer la journée !

Je déposais mes présents sur son bureau et allais m'installer au bureau adjacent. Je l'entendis grommeler un merci et un autre truc dans je ne compris que les mots "régime" et "pas aidé". Oups, je crois que j'ai gaffé. Peu de temps après, une tornade entra dans la pièce. Une tornade rousse aux cheveux longs et aux bras chargés de dossiers. Elle était tellement chargée qu'elle ne voyait pas où elle allait. Elle se retrouva alors projetée contre le bureau de mon coéquipier. Dans son élan les dossiers volèrent et le café atterrit sur la chemise de Mike. Le donut fut écrabouillé entre le dossier sur lequel travaillait Mike et la tenue de notre nouvelle collègue. 

Un silence pesant suivit l'incident. Chacun était pétrifié. Je réagis la première allant porter secours à la jeune femme qui venait d'arriver au sein de la brigade et qui occupait mon ancien poste. Je lui demandais comment elle allait. La lèvre tremblotante et les yeux larmoyants, elle se retenait pour ne pas fondre en larme devant la brigade entière. Je l'entraînai rapidement au sanitaire afin de lui sauver la mise. Je ne savais que trop bien ce que cela faisait de se retrouver au milieu de ce monde machiste où les hommes sont prompts à juger les femmes qui s'aventurent dans ce domaine. 

- Cela va aller ! Ce n'est qu'un regrettable petit incident.

- Nooonnn, ça va pas alleeeerrr... sanglota-t-elle.

- Mais si ça va aller. Je m'en suis bien sortie alors que j'ai fait encore pire que toi. 

- Maiiisss comment ça peut être... être piiiirrre que ççaaa...?

- J'ai confondu le sel et le sucre dans le café du commissaire, inverser l'identité de deux prévenus, fait planter une imprimante et mis de l'encre à empreinte partout sur le bureau de l'entrée. Tu remarqueras d'ailleurs qu'il en reste encore sous le pot à crayons.

Elle me regarda, se moucha dans le papier toilette que je lui tendais. Ses sanglots se calmèrent.

- Tu as vraiment fait tout ça ?

- Oui et des tas d'autres petits boulettes encore. Je viens de passer en grade donc tu vois tous les espoirs sont permis !

- Je crois qu'il faut que j'aille rattraper mes bêtises.

- Ça pourrait être bien oui.

- Merci.

- Pas de quoi la tornade !

Elle sourit, inspira un bon coup et refit le trajet inverse afin de nettoyer les dégâts. Je la suivis et constatais que les gars avaient remis de l'ordre. Mike avait même changé de chemise. Ils acceptèrent les excuses de la miss et se remirent au boulot. Eh bien dis-donc ils en avaient fait du chemin comparé à il y a cinq ans... J'en serais presque jalouse. Voyant mon air perplexe, Mike m'expliqua :

- Je ne veux pas dire que tu es une calamité, mais nous avons appris à faire avec tes maladresses. Comme tes qualités d'agent compensaient largement tes bêtises, on s'est adapté ! Elle pourra te remercier, tu lui as simplifié la vie sans le savoir.

- Hum ! Elle a bien de la chance la tornade rousse ! grommelai-je.

- Bouge-toi, on a réunion dans le bureau du commissaire. Briefing pour ta première vraie affaire, Candy !

Bon sang, ce surnom allait me rester même à ce poste ! Je le tenais du café salé servi à mo  patron. Tout le monde m'appelait comme ça, même le commissaire qui riait aujourd'hui de cette mésaventure. Ceux qui ne connaissaient pas l'origine de ce surnom, croyait qu'il symbolisait ma naïveté. Je dois avouer que cela m'avait servi parfois pour tromper mon monde et obtenir des informations en jouant les innocentes.

- Tu sais que je m'appelle Cassie à la base ? 

- Oui oui Candy, on y va !

Je levai les yeux au ciel et le suivis pour le briefing.