La vie, un cauchemar ou un cadeau?

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À 13h30, j’entrai dans la cour. La rentrée se passait de 14h à 16h, mais j’avais décidé d’arriver un peu en avance pour découvrir ma classe et retrouver ma meilleure amie qui m’avait tant manquée pendant ces longs mois d’hospitalisation. Malgré la chimio, j’étais assez en forme, même si je redoutais le regard des autres sur le fait que je portais un foulard à la place de cheveux. Alors que je cherchais mon nom dans la liste des 3èmeC, j’entendis quelqu’un crier :

« Laure ! »

C’était moi. Je me retournai et vis Katia, ma meilleure amie. Je me dirigeai vers elle et après nous avoir fait la bise, elle me dit :

« C’est cool que tu sois revenue, tu m’as manquée. On a de la chance, on est dans la même classe, en 3èmeD. »

Nous nous baladâmes dans la cour en attendant la sonnerie. On formait une bande un peu à part toutes les deux, toujours ensemble et ne nous mélangeant jamais aux autres. Mais j’aimais ça et Katia aussi. Elle était bien sûr au courant de mon aphonie et n’avait rien dit dessus de spécial, sinon qu’elle m’aiderait au collège et qu’elle serait toujours là pour moi.

À la sonnerie, nous allâmes nous mettre en rang devant le numéro de notre classe, puis notre nouvelle prof principale arriva et nous montâmes en classe. Une fois en classe et après nous être assis (Katia et moi étions restées ensemble), la prof se présenta. C’était madame Lefèvre, une prof d’histoire-géo dont je n’avais jamais entendue parler. Puis elle fit l’appel :

« ALIAZE Thibault !

-Présent !

-… DUMAS Katia !

-Présente !

-DURAND Laure !

-Elle est là ! répondit mon amie.

-Tu peux la laisser répondre, non ?

-Elle ne peut pas parler.

-Et pourquoi ?

-C’est compliqué. On peut vous en parlez à la fin ?

-Pas de problème, j’ai tout mon temps. »

À la fin des deux heures de la rentrée, une fois tout les élèves partis, je m’approchai avec Katia du bureau de la prof et mon amie prit la parole :

« Je ne sais pas si vous êtes au courant…

-Au courant de quoi ?

-Laure a eu un cancer des cordes vocales en avril et elles lui ont été enlevées il y a peu.

-Donc tu ne peux plus parler ?

J’acquiesçais d’un signe de tête.

-Les jeunes de maintenant n’aiment pas la différence. Au moindre problème Laure, tu m’écris un mot ou Katia tu m’en parles, c’est compris les filles ?

-Oui Madame ! répondit Katia tandis que je hochais la tête.

MuetteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant