Recueil de textes érotiques

Lueur rougeâtre

Rouge, bleu, violet, un simple frisson me parcourt. Il me prend de court, sans que je n'ai rien demandée. Une odeur de sueur émane des corps qui bougent sous mes yeux, mais ils m'importent peu. Il y a aussi la musique qui est beaucoup trop forte, j'ai la sensation qu'elle pourrait écraser ma tête d'un coup de rythme déganté, néanmoins, la seule chose que j'arrive à percevoir reste celui qui me tient nonchalamment contre lui. Une vive lueur rouge s'infiltre dans tout son corps et il bouillonne. 

L'assaillant arrive à diffuser cette même lueur en moi, je ne comprends pas pourquoi, cela provoque une incompréhension dès lors jamais connu dans ma tête toute jeune et sensible, mais les coups frénétiques dont il m'afflige me permettent de me noyer et d'oublier toutes ces engagements que je leur ai faits. Des corps en mouvement, ils sont sous mes yeux. Ces corps vifs, teintée d'un rosé impressionnant. Je les observe alors qu'eux ne le font pas. Ils plongent vers une couleur rouge, rouge aussi éclatant qu'une rose rouge laissé en plein soleil.

La Sainte-Vierge me regarde d'un air accusateur, juchée du haut de l'encadrer de la porte sous nos deux corps emboîtés. Elle me fait signe que je pêche, que ce que je fais est dangereux, mal, contre ce que je leur avais promis. Ce soir, ici même, je perds ma fleur si bien gardée. Pourtant, l'ombre portée sur son visage d'ange déchu me fait perdre raison, mon corps n'est plus qu'un épais amas de plaisir refoulé. Les flammes me consument, j'arrive à le sentir au fond de mon estomac. Ses doigts me parcourent agilement, pourtant je me contracte de refus. Mon corps a seulement peur, mais il veut. Il le veut. Il se réchauffe rien que pour lui. Il arrive à m'arracher un cri. Puis, un autre et ensuite... des dizaines. 

Mes yeux s'ouvrent, un sourire démoniaque me donne le vertige lorsque que je le découvre accroché au visage de celui qui me prend tout ce que j'avais si bien gardé. Il sait, oui il sait ce qu'il me fait de ses doigts long, habile, experts, qui vont et viens sur moi. Il connait la fusion entre deux membres, il se connait lui-même et il sait ce que son anatomie, son membre et son pelvis son prêt à faire afin de satisfaire toute soif existante. Et il voit qu'il m'entraine dans un point de non-retour, dans une sorte de transe que je ne peux pas contrôler. 

C'est violent, vorace, tout nouveau et malsain. 

Léchouille, mordillement, doigté. Tout dans ces caresses me déroutent. De l'inconnu pur s'adonne à ma chair séraphique, chaste de tout désire. 

Minuit sonne, ses doigts atteignent mon mont de Vénus. Extatique, mon sang s'infuse jusqu'à mes tempes. Oh mon Dieu, faites que ces corps flageolants ne voient pas le regard chaleureux que je me retiens de leur lancé.  Je me retiens à la rampe afin de ne pas tomber et je ne peux pas m'en empêcher, je les regarde, toujours juchée au deuxième étage de la bâtisse. Ma bouche entrouverte laisse passer des sons dont je n'ai jamais réellement pus émettre. Ils me choquent et j'essaye de les retenir, de peur qu'ils puissent entendre malgré la musique qui bat son plein.

Et puis sont foutre coule le long de mes cuisses, je le sens, à moitié dégoûtée et repus, rassasiée. Ce visage sans nom me presse malgré tout contre son corps en sueur, encore bouillonnant de l'exercice qui vient de se terminer. La Sainte-Vierge, indignée, détourne le regard et, le nez collé contre son torse, je profite de son odeur qui, toute la soirée, m'a rendue affamée. 

Il me chuchote, frôlant ses lèvres de mon oreille ; " Pas mal pour un inconnu rencontré en boite n'est-ce pas ? Qu'est-ce que tu dirais qu'on... Aille chez toi?" 

Je déglutis, fuyant son regard. J'oublie tout une nanoseconde, je lui souris, ravie et comblée, puis j'hoche de la tête et je brûle définitivement mon âme en enfer.  Mes pensées virent instinctivement vers mes parents. Trainé, me diraient-ils. Et ils le penseraient vraiment, sauf que je m'en fiche. Au diable mes vœux. J'ai offert ma fleur à celui-ci, que Dieu le veut ou non.