Chapitre I : La découverte de la PMA

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L'horloge biologique en route


Étant plus jeune, j'avais toujours entendu dire qu'un désire d'enfant arrivait du jour au lendemain, sans prévenir. Et que Dame Nature nous rappelait à l'ordre avec cette fameuse "horloge biologique".

Jusqu'à mes 29 ans, RAS. Alors oui, comme beaucoup de femmes, j'avais envie d'avoir des enfants, de fonder ma propre famille avec l'homme que j'aime, mais je me disais "pas maintenant" ou "je ne me sens pas prête". C'est d'ailleurs ce que je répétais à chaque fois qu'un membre de notre famille nous posait la question. Après tout, pourquoi se presser. Prenons le temps de vivre ce que nous avons à vivre en tant que couple, de profiter l'un de l'autre, de se sentir libre de mener la vie que nous voulons.

Mais un jour, en me réveillant le matin, l'horloge avait sonné. Comme ça, sans prévenir, j'étais prête à devenir mère. Enfin à être enceinte plutôt. Car à cette époque, je ne me projetais pas dans la suite. Oui, je sais, c'est pas bien malin de dissocier grossesse et maternité, mais bon, je suis le genre de personne à dire "qui vivra verra". Donc je ne me projetais pas si loin. Seule cette envie d'avoir un gros ventre (que j'espérais joli) et de sentir que mon corps abritait une autre vie que la mienne m'importait. Le bébé, c'était pour après.

Je me rappelle encore très bien le jour où c'est arrivé. Je me revoie encore dans la chambre de notre petit appartement situé sur les quais de Saône, baignée de lumière par les premiers rayons de soleil du matin. Je me lève de mon lit, marche sur le parquet ancien et ressens comme un vide au fond de moi. Un trou béant dans ma poitrine qui m'empêche presque de marcher. Un vide que je dois absolument combler car cette absence fait mal. Mais l'absence de quoi ? De Qui ? L'absence d'un bébé. Les dix ans d'amour avec Chérichou avaient fini par agrandir mon coeur, pour faire petit à petit, avec le temps, une place suffisante pour aimer quelqu'un d'autre. Aimer un nous.

Après tout, j'avais fait tout ce qu'il fallait. J'avais attendu de finir mes études pour vivre avec Chérichou, rencontré à 21 ans. Après 4 ans de vie commune (et 9 ans d'amour) nous nous sommes mariés. Un beau mariage, rempli d'amour et de bonheur. Le plus beau jour de ma vie.

Le bébé était la suite logique. Un nouveau projet à concrétiser. Enfin un grand projet de vie où on connaît la marche à suivre. C'est simple, on nous en parle depuis le collège : comment faire un bébé. Même si je n'ai jamais été bien attentive pendant l'école, ça j'avais bien retenu. J'avais bien le schéma en tête.

J'avais su très tôt dans notre relation que Chérichou serait le père de mes enfants. Un genre de vision. Donc tout se déroulait selon mon plan de vie. "Impeccable" comme dirait l'autre. J'avais arrêté la pillule juste après le mariage pour être sûre que mon corps ait le temps de se remettre en marche tout seul. J'avais même retiré mon piercing au nombril pour laisser le temps au trou de se refermer. Je n'avais pas envie d'avoir le ventre défiguré par un trou béant sur mes entrailles. Tout était prêt. En Chef de projet émérite, je suivais mon planning et mon prévisionnel.

Maintenant, pour concrétiser ce nouveau projet, il suffisait de se laisser guider par les sentiments et de laisser parler nos corps. Rien de plus facile ! Autant dire qu'on était très studieux. On apportait même de façon proactive de nouvelles idées "d'exercices". On a été hyper appliqués. On a fait augmenter notre moyenne, et tous les mois, on attendait de voir le résultat sur le bulletin. Est-ce qu'on avait réussi ? Et à chaque retour de mes règles, on comprenait que non, nos efforts n'étaient pas récompensés. Il fallait essayer encore.

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⏰ Last updated: Dec 06, 2018 ⏰

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Maman in vitroWhere stories live. Discover now