7 Décembre : A long Way home

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Est ce que je vous ai oublié?
Oui et non je pensais fort a vous mais j'étais à l'extérieur et mon ami iPhone n'avait plus de batterie —'

Part one:

Louis souffla sur ses mains emmêlées pour les réchauffer en repassant mentalement la liste de tout ce qu'il devait emporter pour ces quelques jours de vacances. Normalement il n'avait rien oublié, le plus important étant son portable, qui reposait sur le siège passager à ses côtés, et le gobelet de café fumant qu'il avait réussi à coincer dans l'espèce d'ouverture prévue à cet effet sur le tableau de bord.
Ces quelques jours de vacances chez ses parents lui feraient le plus grand bien, et lui permettraient de souffler un peu après le rush de ces derniers jours à la boutique. Il avait beau adorer ça, rencontrer des passionnés de musique, comme lui, les conseiller, les écouter, et les encaisser dans le meilleur des cas, la période de noël était toujours la plus folle.
Rien que cette semaine, il avait du réorganiser quatre fois les différents bacs contenant les vinyles après le passage successif d'un groupe d'adolescents qui cherchaient LE cadeau idéal pour leurs pères, fans de rock des années 70, d'une femme et sa fille qui voulaient faire plaisir à leur fils et frère en lui offrant une édition rare (qu'il avait mis longtemps à retrouver parmi toutes les références), d'une grand-mère qui cherchaient au milieu des partitions pour piano pendant que ces deux petits-fils s'amusaient à mélanger les vinyles, et d'un ami à lui qui avait voulu l'emmerder en mettant le désordre dans sa méthode de classement. Autant dire que cet « ami » avait perdu la possibilité d'être ainsi dénommé...
Alors, oui, oublier le magasin, pouvoir dormir le matin et tout simplement ne rien faire aller être les maître-mots de cette semaine à Doncaster.
Le pare-brise ayant presque fini de dégeler, Louis se décida à enlever son bonnet et son manteau : il avait quelques trois heures et demie de route devant lui, peut-être plus si, comme l'annonçaient toutes les météos, la neige continuait de tomber aussi drue : autant être à l'aise. Cherchant une station de radio potable, il arrêta son choix sur la première qui passait un titre qu'il aimait, avant d'enclencher la première et de sortir de sa place de parking.
C'est à la sortie de son quartier qu'il le vit : un homme d'à peu près son âge, très grand (certainement bien plus que lui), emmitouflé dans un grand manteau, une grosse écharpe lui mangeant la moitié du visage, un bonnet cachant l'autre partie, ne laissant apercevoir que ses yeux, qui hypnotisèrent immédiatement Louis.
Il fut obligé de s'arrêter juste devant lui, au feu, et il n'aurait su dire si c'était à cause de son regard perçant, de la façon qu'il avait de trépigné sur place, sans doute pour lutter contre le froid, ou de la destination indiquée sur la pancarte en carton qu'il tenait d'une seule main, l'autre profondément enfoncée dans une poche, mais il se pencha pour ouvrir la portière du côté passager.
&     &
- Ça t'arrive souvent de prendre des auto-stoppeurs ?
Ils roulaient depuis une trentaine de minutes maintenant. Ils étaient enfin sortis de la ville et s'enfonçaient maintenant dans les terres, le paysage devenant un peu plus blanc à mesure que les habitations se faisaient plus rares et laissaient place aux champs.
Louis sourit en jetant un petit coup d'œil à son passager, Harry de son prénom.
- Non, c'est la première fois... Tu es mon premier.
Harry rit à ses côtés, et il pouffa à son tour. Au moins, son humour merdique ne le choquait pas, c'était déjà ça.
- Eh bien merci ! répondit le jeune homme en s'enfonçant un peu plus dans le siège, tu m'as évité de mourir gelé sur ce trottoir.
- Tout le plaisir est pour moi...
Louis lui offrit un grand sourire assorti d'un clin d'œil et déclencha de nouveau le rire chaud du brun.
- Bon et plus sérieusement, tu vas faire quoi à Leeds, un 24 décembre ?
- Je vais retrouver ma mère et ma sœur. Gemma, ma sœur, vient d'avoir un bébé... enfin, il a déjà 6 mois... mais je ne l'ai pas encore rencontré. Je... C'est une surprise, elles ne savent pas que j'arrive.
Le ton de sa voix était doux, presque nostalgique, et Louis continua à sourire en l'entendant. C'était facile de discuter avec lui, même s'ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, ils avaient tout de suite accroché ensemble.
- Tu es proche de ta sœur ?
- Ouais... enfin je l'étais avant de rentrer à la fac... maintenant je la vois moins, c'est plus... compliqué, dirons-nous.
Harry avait tourné la tête pour perdre son regard sur la campagne blanche environnante et Louis comprit que c'était un sujet délicat.
- J'ai cinq sœurs... dit-il doucement, pour changer de sujet, et il vit du coin de l'œil Harry tourner la tête brusquement pour le dévisager.
- Tu déconnes ?
- Pas le moins du monde, dit-il en riant légèrement... et un frère aussi...
Harry le regardait avec de grands yeux, la bouche entrouverte, comme s'il lui avait annoncé quelque chose d'incroyable. Il venait même de se réinstaller, appuyant son dos contre la portière, une jambe repliée devant lui sur le siège pour se tourner complètement vers le conducteur.
- Et t'as survécu comment pendant... pendant... t'as quel âge au fait ?
- J'ai vingt-sept ans... l'informa le châtain en riant. Et j'ai survécu en étant interne à partir du lycée... Je t'avoue qu'avant c'était la galère à la maison...
- Tu m'étonnes ! Déjà avec une, moi j'ai eu du mal... cinq sœurs ! Toutes plus jeunes que toi ?
- Ouais, je suis l'aîné... mon père s'est barré quand j'étais bébé, Lottie, Fizzy et les jumelles sont les filles de Mark, qui m'a adopté, et Ernest et Doris, les jumeaux, sont les enfants de Dan, le nouveau mari de ma mère...
Plus il parlait, plus les yeux d'Harry s'agrandissaient, et ça ne le gênait pas. Il avait l'habitude d'essuyer les remarques sur sa famille atypique, des commentaires désobligeants aux propos admiratifs, il avait déjà tout entendu... ou presque !
- Putain, j'suis sûr que même l'arbre généalogique de la très noble et très ancienne maison des Black est moins fourni à côté du tien !
Louis éclata de rire avant d'être rejoint par Harry.
- Je t'appréciais déjà mais si en plus tu es fan d'Harry Potter, je vais peut-être te garder avec moi, et ne jamais te déposer...
Harry lui présenta un sourire en coin adorable en se réinstallant contre la portière, bras croisés sur le torse, et se mit à fredonner la chanson qui passait à la radio qu'ils avaient laissé en fond sonore. Louis tourna le bouton de volume et il reprit bientôt les paroles pour accompagner son passager, sans que l'un ou l'autre ne cesse de sourire.
&     &
- Mais je passe devant au moins une fois par semaine !
Harry venait de lui demander ce qu'il faisait dans la vie, ce qu'il faisait à Londres notamment, et il tombait des nues de se rendre compte qu'il connaissait la boutique. Le monde était décidément bien petit.
- Et t'as jamais eu l'envie, ou la curiosité, d'entrer ?
- Ben non... je me suis déjà arrêté pour admirer les guitares en vitrine, mais j'ai jamais poussé la porte...
- Ouais, de toute façon, je t'aurais reconnu si je t'avais déjà vu au magasin...
Harry haussa un sourcil curieux.
- Ah ? parce que je suis si bizarre que ça ?
Louis rit, une fois encore, et se fit la réflexion qu'il n'avait jamais autant ri, ni souri autant en une journée... et surtout pas pendant un trajet en voiture.
- T'es pas bizarre... T'es grand... très grand... trop grand ! Ça s'oublie pas, un mec aussi grand !
- Hey !, s'exclama le grand brun en lui donnant un coup de poing sur l'épaule, je suis pas trop grand, c'est toi qui est trop petit !
- Non, moi je suis juste à la bonne taille, nuance.
- Oh, et la bonne taille pour quoi, j'aimerais bien savoir ?
Louis se laissa quelque secondes avant de répondre, si ça n'avait tenu qu'à lui il lui aurait répondu qu'il avait pile la bonne taille pour pouvoir prendre son dernier amant debout contre le mur de la douche... mais ils n'étaient pas encore assez proche pour de telles révélations, même si son passager ne semblait pas enclin à porter des jugements à l'emporte-pièce ou à dénigrer quelqu'un pour son mode de vie... Il ne le connaissait pas après tout.
- La bonne taille, c'est tout ! Aies un peu de respect, je suis plus vieux, jeune padawan.
- Oh oui grand maître ! Ça se voit d'ailleurs, ça serait pas un cheveux blanc que je distingue là...
Louis donna une tape sur la main qui s'approchait dangereusement de sa tête, et Harry éclata de rire.
&   &
- Et tu vas devenir le prochain Spielberg alors ?
Harry pouffa.
- Pourquoi dès que je dis que je veux réaliser des films les gens me sortent ça ?
Louis ouvrit la bouche, faussement choqué, pour protester :
- Hey ! Me mets pas dans le même sac ! Je suis pas comme les autres, moi !
- Oh que non ! rétorqua l'auto-stoppeur en roulant exagérément des yeux.
- Non, non, non, monsieur Harry ! Enlève-moi tout de suite ce sourire moqueur de tes jolies lèvres, JE suis unique !
- Monsieur Harry, hein ? demanda ledit Harry narquoisement.
Louis lui envoya un regard torve.
- Quoi ? Je ne connais pas ton nom de famille...
- Styles... Harry Styles, enchanté, se présenta-t-il sans se départir de son sourire moqueur, présentant sa main devant le volant, pour que Louis la lui serre, manifestement.
Celui-ci se prit au jeu et enroula ses doigts autour de cette grande main qui lui était proposée, déclinant ses noms et prénoms à son tour.
- Louis Tomlinson, pour vous servir.
- C'est pas un peu français comme prénom ça ? Surtout prononcé comme ça...
- Carrément même ! Ma mère a eu sa période française, et Charlotte et Félicité en ont fait les frais aussi...
Harry sourit une énième fois comme il parlait de ses sœurs avec une pointe de tendresse dans la voix, avant de reporter son attention sur le paysage, dorénavant tout blanc, qui les entourait. Il avait cessé de neiger depuis un petit moment, et la conduite de Louis en était facilité, il se détendait lentement, grandement aidé par l'agréable discussion de son passager.
- Alors comme ça, j'ai de jolies lèvres ? reprit le jeune homme, un large sourire illuminant ses traits.
&   &
- Bon et je te laisse où alors ? demanda Louis alors qu'ils passaient le panneau d'entrée dans la ville.
Harry ne répondit pas tout de suite, et le châtain glissa un regard de son côté pour découvrir que toute trace de gaieté avait déserté son visage. Il regardait par la vitre les rues enneigées et ses yeux s'attardaient sur les rares promeneurs qui marchaient là dehors.
- Oh.. euh... je sais pas, tu... tu connais un hôtel dans le coin ?
- Un hôtel ? Tu dois pas retrouver ta mère et ta sœur, à Leeds ?
Harry grimaça en passant nerveusement une main dans ses cheveux mi longs.
- Pas ce soir... Je ne peux y arriver que demain... Je ne pensais pas trouver aussi vite quelqu'un qui m'amènerait aussi loin... J'aurais pu trouver un hôtel à Leeds, mais il n'y a plus de train... précisa-t-il en agitant son portable pour signifier qu'il s'était déjà renseigné.
- Tu veux passer un 24 décembre, tout seul, à l'hôtel, dans une ville que tu ne connais pas ?
Louis comprit en le voyant baisser les yeux et se mordre la lèvre qu'il ne faisait que remuer le couteau dans la plaie, et décida de ne pas insister plus.
- Il y en a un à côté de la gare, justement...
- C'est parfait, murmura Harry d'une voix enrouée, détournant les yeux une fois de plus vers les rues qui s'étalaient sous leurs yeux.
Le reste du trajet jusqu'à la gare de Doncaster se fit dans le silence, et pourtant Louis avait l'impression d'entendre distinctement les battements de son cœur devenir assourdissants comme ils se rapprochaient de leur but. Ils n'eurent besoin que de cinq minutes pour arriver à destination, mais ce furent les cinq plus longues minutes du trajet, bien qu'ils aient déjà passé 4h42 ensemble, leur périple ayant été rallongé par les conditions de circulation assez médiocres.
Et lorsque Louis coupa le moteur, une fois garé sur le parking de la gare, devant la façade du bien nommé Hôtel de la Gare, et qu'il se tourna enfin vers son passager, qui fuyait son regard, les yeux dirigés vers ses mains reposant sur ses genoux, il en eut le souffle coupé.
Il ne voulait pas le quitter maintenant. Il ne voulait pas le quitter comme ça. Qui était assez mauvais pour laisser un ami – parce que c'est ce qu'ils étaient devenus durant ces quelques heures dans la chaleur de sa petite voiture – passer le réveillon de Noël seul, dans un hôtel, à des kilomètres de chez lui ? Pas lui en tout cas... et certainement pas sa mère non plus.
- Viens avec moi !
Harry le regarda, enfin, une lueur d'incompréhension dans ses grands yeux verts.
- Pardon ?
- Viens avec moi... Viens passer le réveillon chez moi... Tu vas pas rester tout seul ce soir ?!
Harry soupira, renversant la tête en arrière, les yeux fermés, avant de lui refaire face, une nouvelle lueur au fond des yeux, déterminée cette fois-ci.
- Louis, c'est gentil, mais c'est ce que j'avais prévu... être seul ce soir, avant de retrouver ma famille demain... Et ne t'inquiète pas, ça va aller...
- Non ça va pas aller, c'est le réveillon de Noël, bon sang !
- Et ça n'a jamais signifié grand-chose pour moi... on a toujours fêté le 25 chez moi, le 24 ne représente rien dans ma famille...
- Eh ben c'est pas le cas chez moi ! Je refuse de te laisser ce soir ! Et je te préviens, prépare-toi parce que si tu ne me suis pas, je reste, et ma mère viendra nous chercher par la peau des fesses pour nous avoir à sa table ce soir...
Sa tentative d'humour dérida un peu les traits tendus du jeune homme face à lui et cela lui arracha un sourire. Sourire qui gagna Harry à son tour, faisant s'agrandir celui de Louis, jusqu'à ce qu'ils se retrouvent à rire tous les deux comme deux idiots sur ce parking.
- Allez viens... supplia Louis en reprenant son calme, posant une main sur le genou de son passager, qu'il serra doucement dans un geste apaisant.
- Ok...
C'était un murmure, mais Louis l'entendit distinctement et se mit à sourire comme un dément en remettant le contact. Il n'y avait plus qu'à espérer que son invité survive à ses sœurs...
& &
Harry avait été accueilli comme un prince par sa mère et ses sœurs, mais ça n'avait pas étonné Louis. Il avait même eu droit aux gros yeux de Jay lorsque Louis avait expliqué que c'était ça où une nuit à l'hôtel, tandis que lui rétorquait une tape dans le dos de la part de Dan, accompagnée d'un « Tu as bien fait ! » qui lui fit chaud au cœur.
Oh oui ! A voir ce grand brun d'abord timide à table, tenter de répondre au feu nourri de questions des plus jeunes, avant de dépouiller les plus grandes au Monopoly, puis d'aider sa mère à faire la vaisselle, et enfin de se proposer pour raconter une histoire aux jumeaux à la place de Fizzy, Louis n'avait aucun doute : il avait drôlement bien fait de le ramener chez lui.
Même s'il savait qu'il n'allait pas tarder à en prendre plein les oreilles, une fois qu'ils seraient seuls...
Mais voir sa tête, lorsqu'au moment du dessert, les lumières s'étaient éteintes et qu'Ernest et Doris étaient apparus en portant un énorme gâteau - surmonté de beaucoup trop de bougies - le posant devant lui alors que tous chantaient « Joyeux anniversaire », valait toutes les engueulades du monde !
Il avait vu Harry se décomposer en lui murmurant un « C'est ton anniversaire ? » d'un air horrifié, et n'avait pu qu'attraper sa main pour la serrer dans la sienne comme ses frères et sœurs se jetaient sur lui pour l'embrasser. Oui, le reste de la soirée risquait d'être épique, à en juger par l'éclat de colère qu'il avait vu passer dans les deux émeraudes de son passager.
Voyant Harry refermer le livre de contes, il s'approcha pour embrasser les petits avant de leur souhaiter une bonne nuit, et les remercier pour le magnifique gâteau qu'ils lui avaient apporté.
- T'as fait un vœu au moins Lou ? demanda Doris en bâillant.
Louis sourit affectueusement en lui caressant tendrement la joue.
- Bien sûr, minette...
- C'est quoi ton vœu, Loulou ?
Se tournant vers son frère, il posa son doigt sur sa bouche d'un air de conspirateur.
- Si je te le dis il ne se réalisera jamais...
- Moi je suis sûre t'as demandé un amoureux...
Louis eut juste le temps de voir le sourire amusé d'Harry avant de reporter son attention sur sa petite sœur.
- C'est ce que j'aurais demandé moi, à ta place...
Les deux adultes éclatèrent de rire devant tant de bon sens, avant de souhaiter à nouveau une bonne nuit aux jumeaux en sortant, fermant doucement la porte derrière eux.
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- Tu m'as fait venir pour ton putain d'anniversaire !
Allez ça commence, pensa Louis en roulant des yeux face à Harry, qui, les mains sur les hanches, le surplombait en l'assassinant du regard.
- Non. Je t'ai fait venir pour que tu ne passes pas le réveillon de Noël seul dans une chambre d'hôtel pourrie... Mon anniversaire n'a rien à voir là-dedans.
Les mains dans les poches, il avait décidé de laisser la tempête s'abattre sur lui en respirant calmement et en utilisant une voix neutre : lui n'avait pas envie de s'énerver ce soir.
- Pourquoi tu ne m'as pas dit que c'était ton anniversaire ? demanda alors Harry, semblant se détendre comme ses bras retombaient le long de son corps.
- Parce qu'on s'en fout ! C'est pas l'affaire du siècle...
- Mais j'ai même pas de cadeau... alors que toi tu me trimballes depuis Londres et tu m'offres une super soirée...
Une main nerveuse passa dans ses cheveux comme il terminait sa phrase dans un souffle. Pourtant Louis était sérieux : il n'avait pas vraiment repensé à son anniversaire avant d'arriver chez ses parents, et il avait l'intime conviction qu'à lui avoir annoncé ça plus tôt dans la journée, jamais le brun ne l'aurait suivi ce soir.
- Je ne te comprends pas... t'étais prêt à passer le réveillon seul devant la télé sans que ça te pose le moindre problème, et là tu me chies une pendule parce que j'ai omis de te dire que je prenais un an de plus aujourd'hui... T'as pas vraiment le sens des priorités, tu trouves pas ?
Harry pouffa mais ce fut désagréable aux oreilles de Louis, ça n'était pas le rire qu'il lui connaissait, c'était désabusé.
- C'est pas la même chose...
Louis ne comprenait vraiment pas le brun sur ce sujet, il ne voulait pas creuser de peur de le voir se refermer comme une huitre, comme ça lui était arrivé dans la voiture, mais il y avait définitivement quelque chose qui clochait avec lui : la magie de Noël n'opérait pas.
Décidé à laisser tomber pour ne pas gâcher leur soirée, il passa à autre chose.
- Ok, si tu le dis... par contre, tu vas devoir dormir ici, dit-il en montrant sa chambre d'un vague geste de la main, avec moi. J'espère que ça ne te dérange pas.
Cette fois c'est un vrai sourire qui étira les « jolies lèvres » d'Harry comme il les avait baptisées plus tôt dans la journée.
- Dormir avec toi, quelle horreur ! Je sais pas si je vais pas plutôt réserver cette chambre d'hôtel finalement...
Mais Louis coupa la remarque sarcastique en lui envoyant un oreiller dans la figure, avant de lui tirer la langue et de lui signifier qu'il allait se doucher en premier.
____
Lorsqu'Harry sortit de la douche, un peu plus tard, Louis ne put retenir un gloussement.
- Vas-y moque-toi ! C'est ça où je dors nu, c'est toi qui vois...
Louis lui avait prêté un jogging, puisqu'Harry lui avait avoué ne pas avoir de pyjama, n'ayant pas l'habitude d'en porter, mais celui-ci était clairement petit pour le grand brun, et tenait plutôt du pantacourt pour le coup.
- Hé, oh ! Je suis pas un mec facile ! Calme tes ardeurs, mec, plaisanta le châtain, avant de voir au regard gêné que lui lançait Harry que quelque chose n'allait pas.
L'interrogeant du regard, il attendit que le bouclé prenne la parole, puisqu'il était toujours debout devant le lit.
- Je... j'ai peut-être un cadeau pour toi...
Louis le trouva particulièrement adorable alors que ses joues rougissaient et que ses yeux devenaient fuyants.
- « Peut-être » ? demanda-t-il, d'un ton joyeux.
- Oui, ok j'ai un cadeau pour toi, reprit Harry en levant les yeux au ciel. Tu veux bien te lever s'il te plaît ?
Louis s'exécuta, sans se départir de son sourire, pressé de savoir ce que le brun avait bien pu imaginer.
- Tu peux fermer les yeux ? chuchota le bouclé, une fois Louis debout face à lui, ce qu'il s'empressa de faire, impatient de découvrir son « cadeau ».
Il sentit d'abord les paumes douces de ses mains prendre son visage en coupe et, comme il lui intimait de ne pas ouvrir les yeux avant la fin, son souffle chaud sur ses lèvres... avant qu'il ne soit remplacé par ses lèvres, qui l'embrassèrent doucement.
Le baiser prit fin lorsqu'Harry se recula légèrement, sans lâcher le visage de Louis, et il comprit qu'il pouvait rouvrir les yeux. Il plongea immédiatement dans ceux de son vis-à-vis, qui le regardait avec inquiétude, sûrement anxieux de sa réaction, mais aussi avec une pointe de quelque chose d'autre... peut-être de l'envie ?
- Merci pour tout ça... la journée, cette soirée... murmura-t-il, caressant doucement les joues du plus petit de ses pouces.
- Je... hum... euh...
Louis était sans voix, et c'était bien la première fois que ça lui arrivait, lui qui avait toujours la répartie facile, et le sarcasme au bout de la langue. Alors il finit par dire la première chose qui lui passa par la tête.
- Je peux avoir un autre cadeau ?
Le corps d'Harry se tendit sous la surprise, avant qu'un sourire ne fleurisse sur ses lèvres et qu'il les repose sur celles de Louis.
Immédiatement, il entoura sa taille de ses bras pour le rapprocher de lui, et il approfondit le baiser. Il en avait eu envie toute la journée après tout, et c'était peut-être un peu parce qu'il lui avait physiquement plu qu'il l'avait pris en stop, même s'il n'était pas encore tout à fait prêt à l'avouer.
Il réprima le long frisson serpentant le long de son dos lorsque sa langue rencontra sa consœur, alors qu'Harry raffermissait sa prise sur sa nuque en étouffant un gémissement. Leurs mains se firent bientôt entreprenantes, passant sous le tee-shirt, caressant la peau offerte, griffant les reins alors que le baiser devenait plus sauvage, prémices d'activités beaucoup moins chastes.
Louis fit habilement déplacer Harry jusqu'à ce qu'il se retrouve dos au lit, sur lequel il le fit tomber avant de le rejoindre, débarrassé de son haut. Le brun roula sur lui, enlevant à la va-vite son propre haut avant de partir à la découverte du corps de son chauffeur.
Redessinant du bout de la langue les contours de son corps, Harry arriva doucement à la ceinture du jean, relevant alors les yeux vers lui pour demander son approbation. Le souffle court et les joues en feu, Louis se contenta de glisser ses doigts dans la chevelure brune en se mordant les lèvres, et cela suffit à Harry.
Dès qu'il fut nu, Harry s'empressa de prendre son sexe dans sa bouche, caressant lentement le gland de sa langue alors qu'il empêchait Louis de gigoter en maintenant ses hanches contre le matelas. Le brun s'appliqua à le rendre fou, léchant son gland avec sensualité avant de refermer sa bouche chaude autour de son sexe, et de creuser les joues pour lui faire toujours plus de bien. Il avait toutes les peines du monde à retenir son plaisir sous les assauts des lèvres qui le torturaient de la meilleure des manières, mais il était bien décidé à profiter du corps d'Harry à son tour.
Aussi l'arrêta-t-il rapidement, pour le tirer vers lui et l'embrasser à pleine bouche, pendant que ses mains le libéraient à son tour de ses derniers vêtements. Leurs gestes à tous les deux étaient précipités, et Louis pouvait lire la même envie dans les yeux verts que celle qu'il sentait envahir son ventre.
Leurs deux corps se frottaient sans pudeur tandis que leurs langues se cherchaient, et le désir de beaucoup plus se fit soudain plus pressant.
- J'ai envie de te prendre... avoua Louis d'une voix cassée, peu sûr que ce soit le rôle qu'Harry imaginait pour lui dans leurs ébats.
Mais celui-ci le rassura bien vite en susurrant, mordillant le lobe de son oreille « Alors fais-le ».
Les choses s'enchaînèrent rapidement, Louis ne délaissant le corps de son futur amant que le temps d'enfiler un préservatif avant de le retrouver au milieu des draps défaits. Ils poussèrent tous deux un gémissement lorsque Louis prit possession de son corps et très vite, accordèrent leur mouvement dans un concert de halètements étouffés.
Les mains d'Harry laissaient des traînées brûlantes sur son corps comme elles voyageaient sur lui, griffant sa peau au rythme des coups de reins qu'il lui infligeait. Louis n'avait pas eu d'amant depuis un certain temps et redécouvrir toutes ces sensations dans les bras du brun était merveilleux. Il dégageait une telle sensualité que le plus vieux avait beaucoup de mal à retenir son envie de le posséder plus fort.
L'orgasme le rattrapa pourtant et il sentit les doigts de son amant glisser entre eux pour se masturber tandis qu'il s'entendait gémir de plus en plus. Harry jouit quelques secondes seulement après lui, et ils s'effondrèrent ensemble dans les draps, cherchant à reprendre leur respiration tout en profitant de la chaleur du corps de l'autre.
Ils n'échangèrent plus que baisers et caresses, une fois installés au chaud sous les couvertures, jusqu'à finir par succomber au sommeil, dans les bras l'un de l'autre.
____
Louis se réveilla le lendemain avec la sensation d'avoir dormi comme un bébé, et un sourire se dessina sur ses lèvres avant même qu'il n'ouvre les yeux au souvenir de la nuit qu'il avait partagé avec Harry.
Sourire qui disparut lorsqu'il se rendit compte qu'il était seul dans son lit.
Il se redressa alors brusquement, pour constater que les affaires de son compagnon de route n'étaient plus là, remplacées par un papier plié sur l'oreiller à côté du sien.
Soupirant lourdement il l'attrapa et le déplia doucement, peu certain de vouloir savoir ce qu'il y était écrit.
Mais c'est avec le sourire qu'il décida de se lever pour affronter cette journée de fête, grâce à 5 petits mots magiques laissés à son attention...
Joyeux Noël...
All the love. H
... suivis d'un numéro de portable.

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