Vous n'êtes plus que des noms, des numéros et des visages sur des certificats de naissance et... de décès. Des fonds d'écran d'ordinateur, des carnets de santé, des chaines pliantes gravées à vos prénoms, des passeports, des magazines, des bols bretons. C'est pathétique. Et c'est surtout insuffisant.
Vos vies, aussi courtes ont-elles été, valent tout autant que celles des ces millions de gens qui vivront jusqu'à cent ans. Ce n'est pas la durée qui compte. Mais la beauté. Au propre comme au figuré.
C'est étrange... Dans le vocabulaire courant, quand on perd son père, sa mère ou ses deux parents, on dit qu'on est << orphelin >>. Quand on perd sa femme, on dit << veuf >>. Ou << veuve >>, quand c'est son époux. En revanche, quand on perd ses enfants, on ne dit rien. Il n'y a pas de mot pour désigner cet état. Est ce si épouvantable pour que cela soit innommable ?
