Nos retrouvailles

Sur ses pas...

La circulation tonitruante m'enveloppa suffocante, le long du front de w mer, je longeai le sénat, éreintée, je décidai de me garer tant bien que mal, tout près de l'eau, en bas de Bab el Oued. Le quartier, grouillant de monde, de nombreux jeunes m'accostèrent, des hommes plus vieux jouaient aux dominos, assis sur un banc éventré. Les femmes l'allure chaloupant, se faufilaient dans cette foule bigarrée, les sacs remplis de victuailles et d'où dépassaient de nombreuses baguettes de pain. Je me demandais au final pourquoi j'étais venue dans ce quartier où ma présence semblait si voyante, si différente. Je décidai d'aller au bout de mon expédition et de trouver enfin ces fameuses religieuses, espérant qu'une d'entre elles viendrait à mon aide et traduirait ce petit carnet jauni, écorné et sentant l'humidité.

Soûle du tourbillon de vie m'entourant, je repris mes esprits et demandai au premier passant comment monter à madame l'Afrique, si belle, si majestueuse . Elle protège et veille le tumultueux vacarme qui l'entoure.
Après plusieurs tentatives, on me comprend et je monte dans un petit bus qui serpente et grimpe, virage après virage. Et là elle appairait encore plus majestueuse, la voilà, me voilà. Je vais enfin trouver quelqu'un parlant espagnol, espérais-je secrètement. 

Je profite de la vue surplombant la mer quelques instants absorbée par mes pensées et me dirige d'un pas assuré vers les escaliers. Je les gravis quatre à quatre, oubliant totalement me trouver à l'entrée d'un lieu de culte. Il y a de nombreuses personnes qui visitent. Je m'approche de l'autel, à mon tour. Un homme surveille nos allées et venues. Je lui demande:

« Monsieur, Bonjour, désolée de vous déranger mais je voulais savoir si des sœurs espagnoles viennent toujours ici ?

-Bonjour, bien sûr, vous pourrez les trouver lors de la messe en espagnol, une fois par mois ».

-Une fois par mois ?je devrais attendre quand pour la prochaine ? Dis-je impatiente, sur un air un peu goguenard.