Episode 31

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    Certes, ma mère ne m'avait pas dicté la conduite à tenir, mais il était clair qu'elle voulait que je sauve la vie de Guillaume. Au fond de moi, je savais que c'était la meilleure solution même si cela paraissait difficile. Mais comme on dit, chasser le naturel, il revient au galop. Et moi, mon naturel était que je ne suis pas méchante. Il y a de ces choses que jamais je ne pourrai faire. La méchanceté n'était pas inscrite dans mes gènes. Ce n'est certainement pas pour rien que Dieu m'avait confronté à une telle situation.

J'inspirai profondément, puis je donnai la réponse tant attendue au Médecin.

- Je vous suis pour le prélèvement, docteur.

Aussitôt, Alice s'approcha de moi et me dit:

-merci Caroline. C'est bien pour cette raison que toute arme du mal forgée contre toi sera nulle et sans effet. Pour ma part, je n'ai plus rien à faire dans cet hôpital. Maman Guy, occupe toi de ton fils. Je retourne au pays le plus rapidement possible et je demanderai le divorce. Je ne peux pas vivre avec un monstre.Mais avant de partir Caroline, j'aimerais bien revoir Lucile.

- Isabelle te donnera notre adresse Alice.

Je suivis le Médecin pour le prélèvement.Ensuite, je rejoignis mon fils et Ronald qui attendaient. Isabelle était également avec eux.

- ça va Caroline.?me demanda Isabelle.

- oui., le prélèvement est fait. Le reste ne dépend plus de moi.

Pendant les deux jours où nous étions encore restés à l'hôpital avec Amal, je ne cherchai pas à avoir des nouvelles de Guillaume ni à savoir si l'opération a réussi.

Le Médecin venait, après avoir examiné Amal,de nous donner l'autorisation de sortie. Il en profita pour revenir sur l'événement.

- Madame Caroline, l'opération de Monsieur Guillaume a été un succès grâce à vous.Je tiens à vous exprimer à nouveau toute mon admiration. Accepter donner votre sang pour sauver la vie d'un tel individu est une grande preuve de bonté et Dieu vous bénira davantage. Je vous suggère également de trouver la force de pardonner car le pardon vous libère. Epargnez vous le tourment de la haine. Le pardon vous permettra de prendre un nouveau départ. Le coupable à qui l'on fait grâce se défie toujours de celui qui lui pardonne.

- merci docteur, j'en tiendrai compte.

Je quittai l'hôpital en passant devant la chambre qu'occupait Guillaume sans même un regard. Je pense que je viens de tourner définitivement cette page.

Le lendemain de la sortie d'hôpital d'Amal., Alice nous rendit visite. Lucile était contente de la revoir. Elle lui avait même acheté quelques bricoles.

- Caroline, je rentre au pays demain et je vais demander le divorce.

- Alice, réfléchis bien avant de te décider.

-: c'est tout réfléchi Caroline. Ce que Guillaume a fait est très grave, en plus, il l'a fait pour m'épouser. Cela veut dire qu'il ne m'aime pas. C'est pour rentrer dans les bonnes grâces de mon père et profiter de nous.C 'est un arriviste. Le jour où il n'aura plus besoin de moi, il me jettera sans aucun remords.

J'ai déjà tout raconté à mon père. Avant la fin de la semaine, un autre Ministre des finances sera nommé en Conseil des Ministres car mon père ne veut plus le voir. Je voudrais te demander un service Caroline.

- je t'écoute Alice.

- nos enfants sont frère et soeurs. Je voudrais que nous gardions le contact afin qu'ils puissent développer des liens de fraternité entre eux.

- cela ne me gêne pas Alice, je te donnerai mon numéro de téléphone avant ton départ. Garde le moral haut.

Alice discuta un moment avec Isabelle, puis s'en alla.

Peu de temps après, Isabelle retourna au Maroc. Normal, Jérôme l'y attendait.

Je repris mes activités dans l'entreprise aux côtés de Ronald. Rien n'avait changé dans notre quotidien exepté le fait que nos enfants et une nounou vivaient avec nous. Ronald paraissait très heureux de la présence de son fils à Paris. Il se révélait être un père très attentionné.
Il traitait mes enfants de la même façon que Patrick. Il aimait passer beaucoup de temps avec eux.

Les talents parentaux de Ronald le rendaient encore plus séduisant. Quand je vois tout l'amour que Ronald donne aux enfants, c'est très émouvant. Il partage de très beaux moments avec eux et il est tellement fier de se promener en leur compagnie. Un étranger qui vient à notre domicile se croirait en face d'un mari, de sa femme et de leur progéniture.

Au fur et à mesure que les jours passaient, je découvris un Ronald autre que celui que j'ai connu au début. Chaque jour nous rapprochait un peu plus. Mais malgré tout le bonheur que je ressentais d'être à ses côtés, je me bornais à le considérer comme un frère. Mon coeur refusait de s'ouvrir à l'amour. Lorsque l 'on a été déçu une fois, il est difficile de faire confiance à une autre personne.

Un samedi soir, Ronald souhaita que nous effectuions une sortie, seuls sans les enfants.

- j'ai envie de m'éclater ce soir Caroline, allons danser.

Je fis la moue.Je n'en avais pas très envie. Je lui répondis.:

- Ronald, j'ai plutôt envie de suivre un bon film en compagnie des enfants. Si tu veux danser, remplace Anna très vite.

- s'il te plaît Caroline., ne prononce plus ce nom ici, tu risques d'attirer les mauvais esprits dans la maison.

Cette remarque nous fit tous deux rire.

- ok., c'est compris.Trouve toi une autre amie alors.

- justement Caroline, je l'ai trouvé et c'est pourquoi je veux que tu viennes avec moi. Je lui ai donné rendez -vous là -bas, tu me diras ce que tu penses d'elle.

- ah et pourquoi tu ne l'amènes pas ici.?

- Caroline, j'ai besoin de ton avis avant. Si c'est un mauvais esprit, il ne faut pas qu'elle ait la chance de mettre ses pieds ici.

Je ris de cette blague mais aussi étrange que cela puisse paraître, j'accueillis mal cette nouvelle. Je hochai la tête pour lui dire oui puis je vais dans ma chambre pour me préparer.

Pendant que je m'apprêtais, je me posais plein de questions. Pourquoi ai-je mal pris que Ronald ait une nouvelle amie.? La réponse est que j'etais jalouse. Et pourquoi suis-je jalouse? Je n'eus plus le courage d'admettre cette vérité.

Je balayai toutes ces pensées du revers de la main. De toute façon., mon seul but désormais est de bien élever mes enfants.L'amour, j'en voulais plus même si je sens qu'au fond de moi, je commençais à nourrir des sentiments pour Ronald.

Nous nous rendons dans un bar dancing.Je découvris un Ronald drôle et extraverti. Nous dansons au rythme de quelques morceaux slows romantiques où Ronald me collait sérieusement. Cela faisait des effets sur moi, je sentais sa main dans le creux de mon dos et je fus gênée. Je me décollai légèrement de son étreinte pour lui demander pourquoi son amie n'était pas encore là. Pour toute réponse, il attira ma tête qu'il fit reposer sur l'un de ses épaules et je fermai les yeux pour absorber ce moment de toutes mes forces. En vérité, cela me plaisait bien.

le complotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant