We put a spell on us • Tome 3 [ TERMINÉE ]

Chapter 1 - decision

« Décision »

Je me réveillai un peu perdue. Je ne savais pas quelle heure il était, le temps qu'il faisait, ni quel jour étions-nous. Je ne savais même pas ce que je faisais assise dans mon lit, toujours vêtue de la même robe qu'hier soir. J'avais certainement dû m'endormir ici après avoir réfléchi une bonne partie de la nuit.

Je me levai pour aller m'observer dans le miroir. Bon sang, j'avais une mine affreuse. Mes yeux débordant de mascara et maquillage en tout genre me faisaient ressembler à un panda d'horreur. Quant à mes cheveux, ils étaient devenus totalement fouillis. Plus rien n'allait dans mon allure, ni même dans ma tête.

Après avoir pris la décision de me démaquiller, je partis immédiatement prendre une douche. J'en avais besoin. Il fallait que j'évacue tout ce que j'avais l'impression d'avoir sur moi. Cette impression d'avoir été trahie, manipulée, utilisée. Celle de n'avoir jamais été aimé par mon père depuis la mort de ma mère. Celle de m'être faite avoir par les beaux yeux bleus d'un brun. Celle de n'être plus qu'une moins que rien, ayant une vie moins signifiante que celle d'une fourmi. Au moins, elles, elles servaient à conserver le sol en bonne santé. Et moi, à quoi je servais au juste ?

D'après mon paternel, je servais pour me donner en spectacle, jouer la comédie, et décevoir ma mère. Quelle vie palpitante !

Je retins une grimace en sentant l'eau ruisseler sur ma connerie d'hier soir. Une de plus à ajouter à cette maudite semaine. Je me détestais. Pourquoi est-ce que j'en revenais toujours à ça? Quoi que je fasse, cette drogue revenait. Je ne voulais plus me faire du mal de cette façon. Je voulais effacer ces cicatrices à tout jamais, jeter toutes mes lames et passer à un autre chapitre de ma vie. Mais je n'y arrivais pas. C'était comme si mon cerveau ne connaissait qu'une seule échappatoire à la souffrance. J'aimerais tellement lui en faire découvrir d'autres, si seulement j'en connaissais... Pourtant, ça restait le moyen le plus simple et le plus efficace. Souffrir pour oublier que l'on souffre. Contradictoire, mais incroyablement libérateur.

Une fois apaisée, j'enroulai une serviette autour de mon corps et récupérai mon téléphone. Là, j'aperçus alors la dizaine, ou plutôt la centaine d'appels manqués de Scott. Il m'avait aussi envoyé des SMS, et des messages sur tous les réseaux sociaux qui existaient. Il était déterminé hier soir apparemment. En tout cas, jusqu'à plus de quatre heures du matin. Après ça, je n'avais plus aucun appel ou message de sa part. Il était quatorze heures, mais c'était silence radio de sa part depuis tout ce temps.

: Mon abruti de copain : Camilla, s'il te plaît... Je suis désolé.

: Mon abruti de copain : Réponds-moi au téléphone. Je voudrais juste m'expliquer.

: Mon abruti de copain : Laisse-moi au moins une chance de m'expliquer...

: Mon abruti de copain : Je m'en veux, si tu savais comme je m'en veux. Je n'ai jamais voulu te le cacher, mais putain c'était trop dur à t'avouer... Comment voulais-tu que je t'annonce ça ?