1-Posons les bases

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          La violence conjugale est un sujet toujours tabou dans notre société. Nous pourrions croire qu'aujourd'hui les langues ont tendance à plus se délier, que les hommes et les femmes victimes racontent leur histoire, portent plainte, parlent, mais c'est faux.


          En moyenne, en France, 219 000 femmes sont maltraitées par leur conjoint, et 33 000 ont subies des violences sexuelles par ces mêmes conjoints. En 2017, 130 ont été tuées. Ces chiffres, qui me paraissent choquants,devraient avoir plus d'impact, Les victimes devraient avoir le droit de parler de leur histoire en étant prises au sérieux, et sans qu'elles soient mises en position de coupable. Elle aurait du partir avant, elle aurait du se défendre, se battre. En racontant mon histoire, je voudrais sensibiliser, et je voudrais également que tout le monde comprenne comment une femme peut en arriver à un point de non retour.

          Plus les années passent, plus nous entendons parler du pervers narcissique. De part sa définition, c'est une personne (homme ou femme bien qu'il y ait plus d'hommes que de femmes qui soient répertoriés comme tel) qui se sent valorisé en dégradant une autre personne afin de se sentir puissant, aimé et admiré. Le pervers narcissique est manipulateur,et patient. Il prendra tout son temps pour attraper sa proie et lorsqu'il l'aura il ne la lâchera plus, la rendant complètement dépendante. C'est ce que j'ai vécu. Je suis passée par la case des violences mentales, physiques et sexuelles. Il est encore difficile pour moi d'écrire cela. Le fait de raconter mon histoire la rend réelle, concrète et mon plonge de nouveau dans ces souvenirs difficiles. J'ai tout de même envie de raconter ce qu'il s'est passé pour rappeler aux victimes de violences qu'elles ne sont pas seules,que d'autres passent par là et que nous devons parler afin que nous puissions nous en sortir et oublier cette douleur et cette peur qui nous suis jours après jours durant cette relation toxique dans laquelle nous nous sommes engagées.

          J'ai rencontré Jules en août 2016. Physiquement, je ne vais pas le cacher, ce n'était pas mon genre, mais plus nous passions du temps ensemble, plus il me racontait son histoire, plus je l'appréciais. Il n'avait pas eu une enfance facile, il fut placé en foyer et ne s'entendait pas tellement avec ses parents. Il semblait cependant assez hors de tout ça et gentil, posé. Il cherchait une relation sérieuse et moi aussi. Ce qui me plaisait le plus était sa proximité avec moi. Il aimait ce que j'aimais, nous avions des activités en commun, il travaillait pour payer ses études et semblait très sérieux. Nous étions sur la même longueur d'ondes, et c'était parfait.

          J'ai rapidement rencontré sa famille, ils me semblaient gentils. Notre relation était comme toute relation à ses débuts. Nous sortions au restaurant, nous allions faire les magasins, nous restions des heures au téléphone à parler de tout et de rien. Je me souviens d'une des premières fois ou nous sommes sortis tout les deux. Nous avions décidés d'aller boire un café quelque part. Il m'avait rejoint en bas de chez ma grand mère et nous étions partis en direction du Starbucks. Sur la route, jules et moi chantions, dansions et riions tout les deux. Une fois arrivés, il m'a offert un café glacé et lui pris un café également et nous avons fini sur des marches d'escaliers tout les deux, on était bien.

          « -tu me plais »finit il par me dire tandis qu'un sourire timide se formait sur mon visage.     J'étais plutôt mal à l'aise dans ce genre de situations. Je ne savais jamais quoi dire, ni quoi faire. Alors je me contentais de baisser les yeux, les joues rougissants. Je souris et secouait la tête avant de lâcher un petit « Tu me plais aussi »

Nous avons finis par nous embrasser, nous faire des câlins. J'avais trouvé ce moment adorable.Avec le recul, je me dis que ce moment lui a permis de poser les briques pour la construction d'un mur qui s'entamait déjà. Un mur qu'il construirait autours de moi, m'enfermant dedans sans me laisser voir la lumière du jour de nouveau. Je n'étais pas amoureuse, mais j'aimais l'attention qu'il m'apportait, la façon dont il s'occupait de moi. Il me faisait des bons petits plats, il m'offrait des cadeaux, des fleurs. J'avais vraiment la sensation d'être tombée sur la perle rare, sur la personne qu'il me fallait qui me comprenait et qui me titrerai vers le haut.

ma vie n'est pas finie.Where stories live. Discover now