Cela faisait presque cinq heures que nous marchions en direction de Bolton sans arrêter le pas. Les tâches lumineuses du soleil sur les arbres se rarifièrent et un vent léger ne tarda de se faire ressentir. Ce dernier se mit à doucement balayer les brindilles des sapins une par une en même temps qu'il caressait froidement nos joues.
"-On devrait s'arrêter. annonça Sylvain
-Je suis d'accord. acquiesça Max essoufflé.
-Nous n'avons qu'à nous installer sur cette colline. proposa Sylvain en pointant du doigt une petite butée de terre non loin de nous. Elle devrait être à moins de dix minutes de marche. continua t-il en évaluant stratégiquement le terrain.
-Bien, prend mon bagage, je vais faire du repérage. avertis-je Max en déposant mon sac à ses pieds, ne gardant avec moi que mon épée dans son fourreau
-Prend garde à toi, Arsène, la nuit peut être dangereuse ici là. m'assura sylvain en me regardant dans les yeux avant de continuer le voyage avec Max"Mes bottes plongeaient dans la fange au rythme de mes pas pendant que je fredonnais un air entraînant du bout de mes lèvres. Le vent de tout à l'heure refit surface pour venir secouer les arbres à nouveau. Au dessus de ma tête passaient deux oiseaux, puis un troisième qui les suivit. Et devant moi, une biche. Elle était belle, au courbes parfaites et animales, la chair visiblement tendre et le corps généreux. Accroupi, je me cachai dans un buisson afin de mieux l'observer mais elle partie plus loin dans la forêt, et, souhaitant bien manger ce soir là, je la suivis. Je traversais la forêt pendant plusieurs minutes, escaladant des rochers et slalomant entre les arbres. Je la perdis de vue, mais cette biche m'offrit un autre cadeau bien plus miraculeux...
Un paysage, rien qu'un paysage. Deux montagnes dessinées au dessus d'une forêt massive couverte d'une brume épaisse ne laissant dépasser que quelques conifères chanceux. Le tout surplombé par l'imposante montagne de Bolton aux allures titanesques. A ce tableau s'ajoutait la splendeur du orange de quelques derniers rayons de soleil dansant avec le bleu de l'éveil du clair de lune sur les flancs des montagnes et de la forêt. Une myriade d'oiseaux dégagea de la forêt ensemble pendant que les bourrasque du vent faisant danser les arbres et s'envoler les feuilles... je m'assis alors sur un caillou non loin de moi pour contempler en détails la beauté de cette scène qui m'était offerte "merci petite biche..." me disais-je niaisement dans ma tête.Mais mon repos finit par s'interrompre brutalement au moment où le vent termina sa course. Plus rien ne bougeait. Ni même les arbres, ni même les nuages, ni même moi. Le temps s'était figé pendant un court instant et j'avais la profonde impression de ne plus être seul dans les environs. Doucement je quittai mon rocher et partis en direction du campement à pas de loup. Un bref coup de vent me passa le long du coup pour continuer son chemin au fond de la forêt soulevant avec lui un petit tas de feuilles mortes. Tout à coup, je marchai sur une branche, faisant retentir le bruit entre les arbres, mais à ce moment précis mes certitudes se confirmèrent dangereusement, un buisson avait bougé, je n'étais plus seul.
Ma main se déposa contre la garde de mon épée, chaque doigts à son tour venant entouré le cuir de l'arme. Le poing serré, je dégainais d'un pouce la lame.
Le buisson se remit a bouger une dernière fois. Je m'approchais alors lentement le glaive à la main, effectuant des petits tours dans l'air avec, mes yeux se froncèrent, l'ambiance devint à présent glaçante, je vis les seconde me séparant du buisson tel des heures, prêt à ce que quelque chose me bondisse au cou. Alors d'un coup sec, je planta mon épée au cœur du buisson... rien. "Que du vent, ou un animal" me disais-je en me rassurant. Ainsi je repris la direction du campement.Une fois arrivé, je vis Max en train de préparer le feu tout en me saluant et sylvain en train d'étudier les cartes avoisinantes.
"-Alors? m'interrogea Sylvain.
-Rien, mais les alentours sont pas très nets et la nuit n'aide pas vraiment les choses. Juste, gardez un œil sur les buissons... lui rétorquais-je en partant me réchauffé vers le feu."
Mon armure abordait de jolies couleurs chaudes illuminées de celles émanant du bois brûlant. Je détacha mes cheveux et regarda le ciel. Max sortit deux cuisses de lapin de son sac et les mit sur le feu, ça sentait bon. Sylvain remballa ses cartes avec assiduité juste avant de venir nous rejoindre :
"-Ma maison à Yrcam me manque... soupira l'un des sacreur en regardant d'un œil nostalgique le cœur excité du feu devant lui.
-Moi aussi Max, mais nous avons un devoir, nous devons le remplir. lui répondit Sylvain en posant sa main contre son épaule tel un frère l'aurait fait à son second."
La ronde fut complète une fois Sylvain assit avec nous, je sortis alors un petit sachet de cannelle d'Eberlin. J'en déposa un peu sur la paume de ma main, la gratta un peu pendant que mes deux autres compères me regardaient faire avec concentration. Une fois avoir obtenu une poudre très fine, je pris un peu de terre et serra fort le poing afin de mélanger le tout.
Puis d'un coup sec mais maîtrisé, je lâcha la patte dans la bouche brûlante du feu de camp. Tout à coup le feu se mit à aborder plusieurs couleurs, d'abord du turquoise, puis du violet en passant par le beige le tout en faisant danser les flammes dans une harmonie magistrale. Les flammes firent apparaître des éclats de couleurs par-ci par-là, cela faisait sourire chacun de nous. C'était beau. Et nos esprits fatigués d'une si longue marche ne pouvaient qu'apprecier le repos que ce spectacle nous offrait. Au dessus de nos têtes se dessinait des tableaux de guerres, de joies et de trahisons à travers les constellation du ciel finalement dégagé de cette nuit. On entendait au loin le bruit de quelques oiseaux chantant leurs derniers refrain sur un air de vent transperçant les arbres sous couvert du crépitement des bûches qui brûlaient sous les assauts répétés des flammes multicolore.
La fatigue commença à m'enlacer dans ses bras pendant que mes yeux se fermèrent petit à petit. Je m'adossait alors au sol, les yeux rivés sur l'étendu étoilé du ciel de nuit si calme et si paisible. Il était rare que les nuits soient aussi reposantes ces derniers temps.
Max s'était endormi sur ma cuisse, je voulais le déplacer mais derrière le feu je voyais que sylvain me faisait "non" de la tête. Puis je me rappellai qu'en effet, Max à le sommeil léger et est très agaçant quand il n'arrive pas à dormir. Mais ça ne nous empêchait pas de ricaner bêtement.
Puis la nuit emporta à son tour Sylvain, allonger sur son sac, se servant de notre casserole et de quelques habits comme oreiller. Il ne restait plus que moi, mais le sommeil ne venait plus... Merde.
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Fables et Légendes d'Elecyngard
FantasyLes ténèbres se sont empares du cœurs de hommes et les ombres des bêtes ne font que joncher le longs des sentiers meurtris des terres d'Elecyngard. C'est dans ce décors médiéval que l'ordre des Sacreurs, des chasseurs d'abominations, vont survivre d...