Chapitre 1

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Lorsque ma mère est morte, un soir de décembre, ça a été un choc. Quand on dit que les meilleurs partent les premiers et bien, c'est putain de vrai. Elle avait encore tellement à donner que s'en était dégoûtant. Elle possédait un cœur en or et une joie de vivre inconsumable, un sourire toujours scotché aux lèvres. Elle touchait enfin le peu de bonheur qu'elle avait eu dans sa vie. Mère de sept enfant dont moi, l'aîné. Je voyais dans le regard de mes sœurs, des jumeaux à peine âgés de 3 ans,rechercher la force nécessaire pour surmonter cette épreuve. Je n'ai pas pu le supporter car oui, je suis un lâche. J'ai fui le domicile familiale pour aller dans la capitale, Londres. J'enchainais les fêtes à gogo, oubliant que je loupais mes partiels et consommais mon argent à tout va. J'ignorais les centaine d'appels manqués de ma famille et cette horrible pincement qui me tiraillait la poitrine. J'avais trouvé domicile chez Zayn, un tatoueur avec qui j'avais sympathisé à mon arrivée. Il avait installé un p'tit studio dans l'arrière boutique, ou on y vivait tout les trois avec Liam son petit-ami. Ils étaient cools vraiment, grâce à eux,j'avais même pu me trouver un job en tant que serveur ou Liam travaillait. J'avais l'impression d'être quelqu'un d'autre, j'étais loin de ce bon vieux Louis Tomlinson, trop gentil mais surtout trop con.

Un soir, ça avait changé, y'avait une putain de soirée dans une boîte huppée de Londres. Après avoir juré à Zayn que je ne ramènerai pas de filles, il m'avait lâché le haricot et on avait commencé à boire, il y régnait une bonne ambiance. La musique bourdonnait dans mes oreilles chaleureusement, j'observais, lançant des clins d'œil à droite à gauche aux filles qui me plaisaient. J'appréciais, peut être même un peu trop, j'enchainais les verres et ma tête commençait à me tourner. J'avais beau chercher les gars partout dans ce putain de club, impossible de les retrouver, j'suis sûr qu'ils étaient partis faire leur affaire dans les toilettes. Alors j'suis sorti, dehors, il faisait putain de froid c'était le mois de décembre aussi, je pestais contre moi même d'avoir enfilé que ma p'tite veste en jean. C'était un quartier de Londres que je ne connaissais pas et j'me suis vite perdu. Cet enculé de Zayn allait me le payer très cher. Si j'avais su j'aurais changer de pays, pas de ville, j'aurai choisi l'Espagne, ouais c'est bien l'Espagne il fait chaud, y'a de la sangria pis ils font des tacos, c'est bon ça les tacos. Ou bien, les tacos c'est mexicain non ? Perdu dans mes pensées, je ne regardais pas ou j'allais, j'avançais et c'était tout. Puis j'me suis arrêté d'un coup sans savoir pourquoi, j'ai regardé autour de moi et j'ai vu une masse noire adossé contre la vitrine d'un magasin. J'me suis approché, c'était un vieillard, on voyait à peine son visage recouvert par sa longue barbe blanche et son bonnet tombant sur les yeux. Il dormait là, comme ça, dans la rue. Peut être que j'avais trop bu mais là comme ça j'ai éclaté en sanglot. Dans cette rue déserte et silencieuse, devant un sans-abri qui avait rien demandé, j'ai chuté. Aussi bien dans le sens littérale que figuré, ma mère était putain de morte. Elle était plus là désormais et moi qu'est ce que je foutais ? De la merde, j'avais abandonné ma famille qui comptait sur moi, mes études de droit dont elle était tellement fière, je foutais carrément ma vie en l'air. Je méritais pas plus que de prendre la place du SDF, passer mes nuits dans la rue car j'étais misérable, c'est tout ce que je méritais. J'avais passé les dernières heures comme ça à moitié allongé dans la rue, pleurant. Le soleil, doucement, se levait, la vie reprenait son cours, les gens commençaient à arriver et les volets s'ouvraient. Même le sans-abri s'était réveillé et me fixait étrangement depuis, comme si il avait jamais vu quelqu'un pleurer aussi. A un moment, une femme est venue s'agenouiller près de moi, me demandant si j'allais bien. Est ce que j'avais l'air d'aller bien ? J'ai rien dit et je me suis contenté de secouer la tête. Elle m'a aidé à me lever, elle m'a indiqué le chemin pour rentrer au studio, je l'ai vaguement remercier et j'suis rentré.


Homeless [LS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant