A Little Mistake

Prologue

Les gouttes de sueur perlaient sur le front de SangHyuk. Il était exténué au point d'avoir envie de vomir. Pourtant, il continuait de courir encore et encore tel un animal infatigable.

En effet, la police était à ses trousses depuis maintenant une demi-heure et le poursuivait jusqu'aux plus sombres et terrifiantes ruelles de Séoul. Tout à coup, il céda à la panique. Ses yeux tremblants repérèrent alors une vieille poubelle de rue qui puait le sang caillé.

Il y jeta le contenu de sa sacoche et reprit aussitôt sa course, usant ses dernières forces pour rentrer chez lui. Quand il arriva à destination, il était complètement essoufflé. Il s'assit sur la petite marche en béton permettant l'accès à son entrée et prit sa tête entre ses mains. Il avait échoué. Une fois de plus.

Il se leva finalement au bout d'une dizaine de minutes et entra à l'intérieur, tout en appréhendant la réaction de son père, Monsieur Han, qui l'avait envoyé en mission.

Ce dernier était bien là, avachi dans son vieux fauteuil, un journal à la main. SangHyuk lui adressa un timide "Bonjour...". Il ne voulait surtout pas croiser le terrifiant regard de son géniteur. Celui-ci se gratta la gorge et prit la parole de sa voix rauque:

-Tu rentres tôt aujourd'hui.
-Désolé Papa.

Monsieur Han haussa la voix.

-J'espère que tu m'as ramené au moins 300€. T'as vu le nombre de sachets que je t'ai fourni ce matin?!

-Alors, euh... En fait...

-Mais qu'ai-je fais pour avoir un fils aussi incapable que toi?

L'homme en colère ne parlait plus, il hurlait. A ces mots, SangHyuk riva ses yeux au sol. Il attendait que son père le frappe pour la vingtième fois de la journée. Son coeur battait tellement vite qu'il avait l'impression de pouvoir exploser à tout moment.

Comme il l'avait prédit, Monsieur Han lui mit une claque d'une force inouïe. SangHyuk fermait les yeux tout en se retenant de bouger ou de dire quoi que ce soit.

-Ça c'est pour toute la drogue que tu jettes par les fenêtres.

L'homme violent acheva sa parole en mettant un puissant coup de poing dans le ventre de son fils. Il sortit de la maison, fou de rage. Le jeune, quant à lui, était au sol à cause de la collision. Il pleurait en silence.

Même s'il avait très mal, la douleur de son coeur était bien supérieure à la douleur physique. Il se sentait minable. Il décevait son père de jour en jour et à 17 ans, il n'était toujours pas capable de vendre rapidement un stock de drogue.

Il sécha lentement ses larmes et se releva douloureusement. Il se jura de changer cette situation invivable qu'il subissait depuis 3 ans, période à laquelle son père lui avait apprit à dealer.