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2h30 s'affichait sur le réveil de SangHyuk. Il ouvrit les yeux lentement, regarda l'heure et se leva. Il enfila un jogging, un vieux t-shirt noir, ses Nike complètement niquées et sa sacoche de nouveau remplie de sachets de cocaïne.

Il attrapa son téléphone et envoya des messages aux clients les plus fidèles. Puis, sans faire le moindre bruit pour ne pas réveiller son père, il sortit dans la rue.

Il courait sans cesse, fournissait ses clients, amassait beaucoup d'argent et souriait de plus en plus à chaque nouvelle vente.

Il rendrait fier son père avec ça, c'était sûr!

Son dernier sachet vendu, il s'aventura dans des rues beaucoup plus fréquentées de la ville. Ça lui faisait un bien fou. Il adorait observer les gens, leur style vestimentaire, leur coiffure, leurs amis et leur famille et il essayait toujours de deviner ne serait-ce qu'un trait de leur personnalité.

Malgré l'heure tardive (ou matinale) de 5h du matin, il passait du bon temps, loin des ruelles sombres et sinistres de sa banlieue.

En voyant 6h du matin affiché sur sa montre digitale, il sauta du banc sur lequel il était assit et rentra tranquillement chez lui.

L'aube n'était pas encore là et les seules lumières qui permettaient d'éclairer les ruelles étaient des vieux lampadaires disposés assez loins les uns des autres.

Il aperçu enfin son impasse. Malgré les dizaines d'aller-retour qu'il y faisait par jour, ce passage lui faisait froid dans le dos. Le silence régnait jusqu'alors mais en entrant dans cette ruelle, il entendit des bruits de gémissements et de frottements.

C'était clairement des bruits d'ébats sexuels.

Il avança tout de même (il n'avait aucun autre chemin possible pour rentrer chez lui) et mis sa main devant sa bouche pour éviter de crier lorsqu'il vit Ravi et Leo, (il ne les connaissait que par leurs surnoms) deux hommes d'un gang de malfaisants du quartier, en pleine action.

Les deux se retournèrent et se rhabillèrent dans un silence tout en regardant mal SangHyuk.

Leo s'approcha et le plaqua contre le mur.

-Tu dis un mot sur ce que t'as vu, t'es mort ok?

Ravi le rejoignit et rajouta.:

-Ouais, on te frappe et on te saigne jusqu'à ce que tu puisse plus pleurer.

Le coeur de Hyuk battait à toute vitesse. Il avait tellement peur. Dès son enfance, Leo et Ravi ne cessaient de l'effrayer et de le menacer. Ils l'avaient souvent racketté.

Il attendit que les deux s'en aille pour oser bouger et rentrer chez lui. Malheureusement, une voix rauque retentit derrière lui:

-Han SangHyuk. Mains derrières la tête. Sans un mot. Retourne-toi.

Il exécuta les ordres de l'homme qu'il devinait être un policier. Cet homme braquait une arme sur lui.

-Menottes.

Aussitôt ce mot prononcé, un de ses collègues enfila les menottes aux poignets de Hyuk. Il transpirait et tremblait. Comment la police était-elle au courant de ses actions de vendeur de drogue?

Les policiers le firent monter dans leur voiture. Il ne disait pas un mot.

Arrivé au commissariat, il entra directement en salle d'interrogatoire. Un vieux policier au regard glacial l'accueillait:

-Assis-toi.

Hyuk ne savait que dire. Il attendait qu'on l'interroge et se répétait en boucle les phrases qu'il devait dire pour mentir.

-Arrête de tripoter tes menottes. Ils vont te les enlever si tu me réponds correctement.

En effet, SangHyuk ne cessait de bouger ses poignets. Il se sentait prisonnier.

-Alors comme ça on est dans le business de la drogue Han SangHyuk.

-Non Monsieur. Jamais je ne toucherais à ça.

Il tremblait. Il avait chaud. Il devait se concentrer et être convainquant.

-Pas la peine de mentir. Nous avons des preuves.

-Quel genre de preuves? Fouillez-moi, j'ai rien du tout !

La colère montait en Hyuk. Il en voulait à son père. Celui qui le mettait constamment en danger alors que lui-même restait toute la journée sur son vieux fauteuil.

-Je t'avoue que les 700€ trouvés dans ta sacoche nous mettent sur la voie. Qui t'as donné ça?

-La drogue ou l'argent ? Merde.

SangHyuk venait de gaffer. C'était trop tard, il allait finir sa vie en prison.

-Bon. Merci pour les aveux. Il faudra nous dire les noms de ceux qui t'achètent ça ok?

Le policier semblait satisfait.

-Personne ne me donne son nom Monsieur. Je ne sais pas à qui j'ai affaire.

Hyuk n'osait le regarder dans les yeux.

-Et où trouves-tu cette drogue dis-moi?

Malgré la haine envers son père, il ne voulait pas le balancer. C'était quand même l'homme qui l'avait élevé.

-Je ne sais pas qui sont ces gens. Ce sont des hommes cagoulés qui me forcent à vendre ou sinon ils tuent ma petite soeur.

Hyuk était fier de son mensonge, il n'avait même pas de petite soeur mais bon, il pensait que ça allait attendrir le policier.

Celui-ci était de marbre.

-Hm. Je reviens dans une minute.

Hyuk était troublé en entendant la conversation de deux policiers qui passaient dans le couloir. Même s'il n'avait entendu que des bribes, il était terriblement intrigué.

-...SangHyuk.....ressemblance...

-Oui...beaucoup.....pauvre garç....fils...seigneur....

Il tenta de respirer. Des flashs lui parcouraient la tête: une femme, un homme qui ressemblait beaucoup au seigneur de Corée du Sud, cette même femme qui pleure, encore et encore, de la pluie, beaucoup de pluie.

Et lui, bébé, coincé entre deux poubelles, abandonné.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 31, 2019 ⏰

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