stab me in the back

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Ne savant quoi faire dans cette foutue ville, je me contentai juste de marcher tout droit sur l'axe qui semblait être recommandé par tous les jeunes.

J'observais Séoul : cette ville était plutôt simple, sympa, vivante. Je me sentais heureuse pour ses habitants. Le soir paraissait le meilleur moment de la journée dans la métropole, tant il était animé. De nombreux rires retentissaient à travers le bruit des automobiles. Beaucoup de jeunes mais également des plus vieux qui voulaient sans doute se créer un échappatoire à leur routine quotidienne.

On pouvait percevoir plusieurs échoppes toutes en lumière qui se reflétaient sur ma rétine. Sur mon passage, un panneau qui indiquait un sous-sol dont j'avais assimilé l'écriteau à un bar japonais me fit face.

Les marches que je descendis abordaient une atmosphère assez simple et casual. Le bar restait quand à lui typique, avec une ambiance plutôt sombre, parsemée de lumières tamisées. Seules les ampoules qui surplombaient le comptoir faisaient croire qu'elles brillaient pleinement. Mais j'étais sûre que ce n'était pas le cas. D'innombrables bouteilles recouvraient le fond de la pièce derrière un viel homme essuyant des verres. Sûrement le patron. Je m'assis alors au bar près de lui.

Une conversation s'engagea naturellement.

"Vous êtes japonais ?
- Oui, je viens d'Hokkaido, et vous ? me demanda-t-il
- Je vis à Tokyo." Il me servit alors un verre chaud de shochu et continua la conversation tranquillement. J'étais assez contente, j'avais maintenant un lieu où rester. Nous rîmes et bûmes avec les différents clients toute la soirée, ce patron savait parler aux gens.
J'avais adopté l'attitude exacte inverse de ce qu'un bon voyageur aurait fait mais je n'y prêtais guère attention.
Il était 3 h 43 quand je sortis du bar. Il faisait nuit noir. Les lampadaires éclairaient jaune et gâchaient cette belle noirceur.

Je me baladais toujours, voir la structure de Séoul me paraissait essentiel.
La pénombre faisait ressortir la beauté de la capitale. Il y avait de grands flashes de lumière qui illuminaient les ponts et autre chefs d'œuvre architecturaux. On sentait que les habitants et la ville pouvaient marquer à vie ses visiteurs, les faire tomber dans un dépaysement des plus total. L'odeur de nourriture des petits commerce flottait encore dans l'air et apportait une sensation de chaleur dans mon cœur.

Assez fatiguée, je réfléchis... Mais quelle conne ! J'avais oublié de prendre une chambre d'hôtel ! Oh non... Ça commence bien. Je me retrouvais donc à chercher quelque chose, mais quoi au juste ? Une chambre d'hôtel, ça sûrement. Mais même un banc me suffisait. Ou peut être ne préférais-je pas dormir et découvrir cette cité. Je passais devant plusieurs petit konbini, enfin au Japon on disait comme ça, alors je disais aussi ici comme ça. J'admirais Séoul endormie, toujours guitare dans le dos plus clope en bouche. C'était assez impressionnant, les grands buildings entourés de la noirceur de la nuit qui nous surplombaient, c'était presque comme surnaturel, l'impression qu'ils nous enveloppaient à tout moment. Au loin je pouvais entendre un peu de musique, sûrement des boîtes. Mais ce n'était pas mon style.

Je continuais ma ballade nocturne, hide avait raison, rien de mieux que de découvrir de nouvelles choses seul.
On pouvait s'emparer de l'air qui nous entourait et se l'approprier. Elle nous traversait.
Je marchais jusqu'à arriver sur les quais du fleuve Han, si connu. Les lumières se reflétaient dans l'eau, c'était magnifique. J'aurais pu admirer des heures le paysage.

Mais je me fis malheureusement couper par une bande de jeunes qui n'avaient pas l'air très rassurants. Ils étaient au moins 5.
J'aurais cru qu'ils m'adresser aient la parole mais ce n'est pas ce qu'ils firent.

Les hommes s'approchèrent tout en rigolant. Je posai ma guitare. Je ne reculai pas, j'avais peur, je ne voyais pas bien leur visage dans la pénombre.
Soudain, ils commencèrent à lever leur bras, certains armés, d'autres pas. Je ne comprenais pas, je voulais me défendre, mais impossible. Tout allait si vite. J'étais petite. Ils étaient grands. Ils étaient 5. J'étais moi-même.
Sous la douce nuit de Séoul, je sentis mon cœur crier de douleur et mon dos se transpercer sous les coups. Je tombais à terre suite aux punchs arrivés dans ma tête. Ça n'en finissais pas. Je crû mourir. Mes larmes coulaient de douleur et ma tête faisait des va et vient suite aux séries de coups de poing. Ils me prenaient par le menton ou le col et s'amusait à qui donnerait le meilleur coup de poing dans mon ventre. Je sentais de l'humidité sous mon tee-shirt. Une humidité rouge. J'avais perdu mes sens et ma raison, mais aussi plus que ça. Je possédais maintenant le corps qu'un requin était venu croquer, puis avait arraché les organes et les vaisseaux sanguins, en laissant juste le cœur.
Et comme si mon sang était de mèche avec eux, il voulait s'en aller : il coulait le long de mon corps.

Je les vis partir, ils riaient.
J'essayai de me relever, mais mes jambes ne remplissait plus leur fonction ; je retombai par terre. J'étais désespérée. Pourquoi avaient-ils fait ça ? Pour le plaisir de la violence ? Je tremblais d'horreur. J'avais été agressée. Je ne sentais plus mes membres tellement j'avais mal. Mes larmes ne s'arrêtaient plus, je ne savais comment réagir. Qu'allais-je faire maintenant, moi, seule dans la rue, n'ayant plus la force de crier et pissant le sang, à terre et incapable de marcher ? Trop de questions sans réponse suite auxquelles je perdis connaissance. En plus de tout ça, sûrement la fatigue, la clope et l'hypoglycémie.

-

J'entendis un bruit, comme si quelqu'un frappait à la porte. J'ouvris les yeux dans un endroit qui m'étais inconnu. Mais où étais-je ? J'avais très mal au dos et partout ailleurs, sûrement suite à hier. Des bandages entouraient mes bras, et j'en sentais aussi autour de mon dos et de mon ventre. Je portais un pyjama d'homme. Il était noir avec dessins incompréhensibles. Mais que faisais-je ici ? Je ne comprenais pas. Où étaient mes habits ?
J'entendis un autre bruit, la personne frappait de plus belle. Je me levai pour aller ouvrir. Marcher était comme forcer sur mes limites déjà atteintes. C'était horrible.
Je me dirigeais vers la porte d'où semblait venir le bruit quand je vis un miroir accroché au mur blanc : mes cernes refaisaient surface sans bien sûr parler des marques que j'avais au visage : certaines étaient des croûtes formées après avoir saigné, comme une grosse au coin de ma bouche ainsi que d'autres sur ma joue, et d'autres étaient du maquillage mal essuyé. J'avais vraiment une mine horrible. Comment étais-je arrivé là sérieusement ? Cette question me menait en bateau.

J'ouvris la porte. Un jeune homme se trouvait devant moi, sûrement plus jeune que moi. Il avait l'air très étonné de me voir. Merde c'était qui ?

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 02, 2020 ⏰

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