La magie réside aussi dans le cœur.

Chapitre 3: Surprise, Peur et Tendresse.

Plusieurs semaines passèrent, aucun problème au sein de cette nouvelle équipe même si je ressentais une certaine tension émanant de mes collègues. Ils n'ont pas vu d'un bon œil, qu'une jeune scientifique nouvelle dans l'entreprise prenne place dans cette équipe d'élite, surtout quand elle a été repérer par le directeur lui-même, de plus il ne cesse de me dire bien plus compétente que les autres.

Le travail était parfois pénible, malgré le malaise que je ressentais, travailler près de ces adorables enfants était pour moi le plus grand bonheur, ils avaient l'air en excellente santé. Il y avait 4 enfants Yuko capables d'user de magie, deux loups et deux humains de chaque sexe. Ils sont adorables, mignons et si jeunes... Ils me rappellent... Non ! Je dois penser à ma mission ! Je dois les faire sortir d'ici !

Pendant que mes pensées m'accaparaient Edward s'était faufilé derrière moi sans un bruit, je ne m'en suis pas rendue compte et j'ai sursauté lorsqu'il s'est adressé à moi.

- " A quoi pensez-vous ?"

Sa voix stricte et calme à la fois me fit ressentir des frissons, j'en fis même tomber le dossier avec mes notes sur les magies des différents enfants. Après lui avoir dit qu'il m'avait surprise et que je rêvassais inutilement, je me mis à rassembler les documents au sol, il m'y aidait. Il me fit aussi remarquer que je devrais me reposer en tant que futur chef d'équipe, Monsieur Willis partait en retraite dans quelques jours, ma promotion fut fulgurante, les autres collègues en pestaient même.

J'étais un peu triste, le chef d'équipe actuel est le seul avec qui je m'entends bien, il est le seul à tenir un point d'honneur à respecter les enfants, ses travaux sur eux sont tout aussi fascinant que l'est le personnage. Edward était venu me chercher car le directeur me demandait, je n'aime pas le voir il est devenu très familier avec moi, cela me met mal à l'aise...

Le regard inquiet que me lançait Edward ne me rassurait pas du tout, nous étions devenu un peu plus proche, enfin je veux dire par là que nous arrivions à tenir une conversation autre que se regarder fumer une cigarette... Il se moquait de temps en temps de moi, à vrai dire je peux être gauche quand je veux, même quand je ne veux pas en fait.

Je le suivais donc jusqu'à la salle privée du directeur, c'est son petit bureau au sein de ce laboratoire, je n'étais encore jamais entré ici, je me sentais comme une enfant dans une maison inconnue, l'angoisse m'assaillit de plus en plus.

Sa bonne humeur ne me rassura que peu, il me prit par la taille pour m'inviter à m'asseoir, Edward était resté dehors. Je ne pus masquer l'inquiétude dans ma voix lorsque je lui demandais poliment s'il voulait quelque chose, il s'assoit si près de moi que j'en ai eu des nausées, il sentait terriblement l'alcool. Il me servit un verre que je refusais poliment prétextant ne pas boire souvent et n'aimant pas cela, il fut déçu.

- "Puis-je vous proposé une autre forme d'ivresse alors ? Ma très chère Kana ?"

Mon sang ne fit qu'un tour, je commençais à trembler, je ne voulais savoir de quoi il parlait même si j'avais déjà une idée sur la question. Soudainement il attrapa mon poignet et m'attira à lui, je ne pus que me débattre vainement étant donné qu'il était bien plus fort que moi. Il approcha son visage pour m'embrasser et je paniquais, je lui conjurais de me laisser, des larmes commençaient à couler le long de mes joues de peur.

J'avais appelé à l'aide sans vraiment m'en rendre compte, mes yeux s'étaient fermés violemment et j'entendis le fracas de la porte ouverte, mon cerveau embrouillé par la panique et la peur, j'entendis juste du verre brisé, des cris incompréhensibles dans mon état. Je me sentais soulever et emmené hors de la pièce. Lorsque j'ai eu le courage d'ouvrir les yeux j'étais contre un torse et un morceau de menton. En relevant la tête, mes yeux mouillés de larmes je vis le visage d'Edward qui me portait de ses bras puissants.

Ne voulant montrer d'avantage mes larmes, j'ai caché mon visage contre l'homme qui venait peut-être de m'éviter le pire, au bout de plusieurs minutes en silence alors que mon cerveau semblait que cette marche fut une éternité. Lorsque je fus calmer, il me posa sur le canapé de mes appartements, j'essuyais mes larmes et vit avec horreur du sang coulant de son visage, de son œil plus précisément... Je n'avais pas remarqué ! Alors que j'ai du sang sur ma blouse ! Je fis un bond et le força à s'asseoir et vais chercher ma trousse de secours et commençait à m'occuper de son œil.

Il me demandait ce que je faisais avec une confusion que je n'avais jamais vu sur son visage, mon étrange dextérité et rapidité raccourcirent les soins que je lui procurais.

- "Pourquoi une telle gentillesse ... ? Ce n'est qu'une éraflure... Vous n'avez pas à faire cela..."

Je continuais à faire les soins, il essayait d'arrêter mes petites mains avec la sienne mais ne put le faire car je manipulais un coton près de son œil, il eut un sursaut à cause du désinfectant.

- "Et votre aide ? De plus vous avez de la chance votre œil n'est pas crevé... Malheureusement la blessure pourra vous causé une légère sensibilité à la lumière... Il vous faudra voir un spécialiste au plus vite... Désolée... C'est entièrement de ma faute..."

Je continuais les soins et finis par un bandage au niveau de l'œil. Je ne pus cacher ma frustration, des larmes commençaient à remonter ma gorge nouée, il se leva et posa sa main sur ma tête me traitant d'idiote avant de sortir me faisant un signe de la main.

Mon cœur avait fait un bond, je n'ai pu que le regarder comme une idiote sortir de chez moi...

Le directeur est venu dès le lendemain, lorsque je travaillais très stressé, afin de s'excuser au nom de l'alcool, il me fit une proposition pour être muté me disant qu'il comprendrait même que je porte plainte en vue de son comportement. Je refusais poliment et le rassurais amèrement que l'alcool nous faisait tous faire des choses idiotes, j'avais juste envie de le gifler mais ces enfants sont bien trop important pour moi, même si je peux être en danger. J'ai une mission à mener à bien...

Je n'ai pas vu Edward les jours suivants, je n'ai donc pas encore pu le remercier... Je m'inquiète pour son œil... J'espère qu'il n'aura pas de séquelles trop graves... Je n'ai toujours pas d'informations sur la manière dont nous allons extraire les enfants... J'ai pu me rapprocher d'eux, je suis devenue chef d'équipe, mes relations avec collègues se sont un peu améliorés depuis, ils ont vus l'accident et ont acceptés le fait que je sois une bonne chef d'équipe.

Les enfants sont très cultivés, ils aiment beaucoup de choses et sont joueurs, je passe beaucoup de temps avec eux tout en faisant mon travail pour ne pas éveiller les soupçons sur moi. Mes collègues trouvent cela fantastique que j'ai réussis à établir un lien de confiance, les enfants ne veulent jamais faire un examen sans moi, ce qui les rend dociles et quant à moi je peux veiller à ce qu'aucun mal ne leur soit fait.

Ils posent beaucoup de questions, sont très curieux de tout, je passe parfois des heures après mes heures de travail afin de leurs lire des livres ou bien prendre soin d'eux. Le temps avec eux n'a pas de prix, j'espère sincèrement pouvoir les faire sortir au plus vite. D'ailleurs depuis l'accident avec le directeur, mon confort de vie et de travail a augmenté, j'ai même le loisir de pouvoir faire presque ce que je veux. J'en fais tout de même profiter un peu mes collègues, je n'aime pas être au centre de l'attention.

J'espère vite partir d'ici... Avec eux... Même si je pense que je regretterais certaines choses ici... Ma mission est bien plus importante...