Ça,c est moi. Je viens de fêter mes 19ans,le 17 décembre. Fin,"fêter" est un grand mot.
Je vous montre mon "joli" corps et écrit sur un coup de tête ces mots sans queu ni tête. Parce que j ai besoin de le partager. J'ai besoin de vous montrer ce à quoi je ressemble au fond,avec cette maudite maladie... 33kg. 33kg de douleur,que je peine à soulever.
33kg que je traîne debout pour habiller de temps en temps quand j'en ai la force.
33kg de matière froide,qui ne vont plus en cours,qui se font déplacer à droite à gauche comme un vieux meuble encombrant et qui sont même devenu incontinent.
Un corps auquel la maladie a beaucoup volé. Ces 2 derniers mois,elle m'a pris 14kg et beaucoup de fierté. Elle n en avait pas le droit. Mais elle s'en fou,elle n'a pas de fois,ni de règles à son jeux. Peut importe comment tu joues,elle mène la danse.
Elle a vidé mes joues,decharné mes jambes.
Elle m'a même pris mes cheveux et ma chaleur corporelle au passage,laissant dans tout mon corps un froid glacial me gelant jusqu'à l'os. Peut importe le nombre de couches,j'ai froid. À mes yeux,l'univers entier est devenu le pôle nord. Malgré mes 4 couches de vêtements tous plus chaud les un que les autres,rien n'y fait. La froideur de la mort,on la reconnaît bien là... Impossible à déloger.
Je survis accroché à des anti-douleurs en espérant au moins un peu me soulager.
Bien entendu,ce ne sont pas les seules choses que j'ai perdue,se serait bien trop simple!
J'ai perdu l'appétit,une grande partie de l'audition,ma condition physique,le souffle,le sommeil,les amis,...
Ha oui,eux,parlons-en!
C'est étrange ces phases par lesquels l'on passe quand l'on est malade. D'abord tout le monde est là,quand ils apprennent ce foutu cancer. Même les anciens,tous sont de retours,tous sont là "si tu as besoin de moi",pour te soutenir,te dire que tu vas t'en sortir. Et puis... quand ils apprennent que ce n'est pas le cas,que l'espoir de guérison disparaît,ils s'effacent avec... Seul la peur peut se lire sur leur visage,et puis le vide,l'absence,la froideur...
Au fond,quand tu perd tout,tu perds tout.
Seul mon copain et mes parents sont restés. Par chance,par amour. Mais je lis la peur dans leurs yeux. Je la ressent à chaque "je t aime" chaque soir,avant de fermer les yeux,pour la dernière fois peut être.
Jamais je ne les remercierais assez,d'être les seuls capables de rester à mes côtés...
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Il était une fois une fin
No FicciónToute annonce d'une maladie grave est comme un coup de poing. Elle brutalise,elle révulse,elle sidère. Rien n'y prépare,rien n'y protège. Installés dans le confort de leur existence à durée indéterminée,les malades se voient soudain confronté à l'i...