Lady Melody

Chapitre 17

Enfin au Mexique, yes ! La vol a été tellement long... Je n'en pouvais plus. Il est déjà tard ici, on a pris le dernier vol de l'année pour le Mexique et le reste du trajet en taxi a été laborieux. Mais on y est et c'est le principal. Je suis heureux d'enfin être dans la villa que j'ai louée pour l'occasion. Je suis bien content d'avoir de l'argent parce que réserver comme ça, au dernier moment, ça coûte une blinde ! Mais c'est pour la bonne cause. Au moins, ici, on ne risque rien Juliet et moi. Dans un hôtel, qui sait ce qu'on aurait pu croiser ? Je ne veux pas être dérangé par des inconnus, je veux uniquement profiter de ma famille et faire définitivement un point sur ma situation avec Juliet. Tout est tellement bizarre. Depuis que je l'ai embrassé pour mon anniversaire, on n'a jamais reparlé de ce moment et j'ai l'impression que ça nous manque. Moi, en tout cas, ça me manque. On a besoin de faire une mise au point entre nous parce que je crois que moi, tout seul, j'en suis incapable. J'ai besoin de savoir où elle veut aller pour que je puisse marcher droit... Ou au moins savoir où poser mes pas.

On s'installe dans la villa. On est le trente-et-un, on reste là pour une semaine avant de reprendre l'avion pour Los Angeles. J'espère que tout se passera bien durant ces sept jours. Je sais que ce soir, il y a un feu d'artifice tiré sur la plage, on pourra en profiter en allant se fondre dans la foule. Qui me reconnaîtrait dans la nuit ? Puis ça sera tellement beau de voir ça au-dessus de l'océan.

Il fait bon ici, c'est dingue. J'aime être en tee-shirt alors qu'on va passer le nouvel an. Il y a même une piscine dans la villa et Lady n'attend pas plus longtemps pour en profiter en admirant la vue de l'océan au loin. C'est sûr que la vue est magnifique d'ici, on se sent seul au monde, dans un endroit paradisiaque. Je lui ai pourtant dit qu'on allait partir bientôt à la plage profiter du paysage, de l'endroit et dîner en ville mais ça ne fait rien, elle veut se jeter à l'eau. Je reste sur la terrasse, une cigarette au bout des doigts et le portable dans une main pour prévenir Tom que tout va bien. Il sait que je veux profiter de cette semaine seul avec Juliet pour faire un peu le point sur ma vie avec la sienne et même s'il m'a donné ses encouragements, il m'a quand même rappelé qu'elle n'était que mon ex, que je ne devais pas me laisser flouer par le fait qu'elle soit la mère de ma fille. Je sais tout ça seulement c'est plus facile à dire qu'à faire. J'ai un attachement à elle grâce à ça, reste à savoir si ça peut devenir plus ou si ce n'est qu'un lien familial inaltérable. Avec ce qui s'est passé depuis les derniers mois, j'ai un peu du mal à y croire. Je suis paumé, tout simplement.

Juliet arrive sur la terrasse alors que j'écrase mon mégot dans le cendrier. Elle ne regarde que Melody qui essaie de faire des pirouettes dans l'eau. Moi, je la regarde elle. Son profil se détache sur le ciel qui se transforme grâce au coucher de soleil. Je suis sur le point de me griller une deuxième clope tant j'ai besoin de courage pour engager la conversation. Il faut que je lui parle, qu'on mette les choses au clair. J'inspire profondément et crispe mes doigts sur mes cuisses.

« Juliet ? Me lancé-je.

- Hum ?

- On peut parler... Sérieusement ?

- Ça veut dire quoi, ça ? Rétorque-t-elle en se retournant vers moi. D'habitude, on ne discute pas sérieusement ? »

Je lève les yeux au ciel. Si ça commence comme ça, c'est mal barré.

« Je veux qu'on parle de ce qui s'est passé pour mon anniversaire. » Balancé-je afin de m'en débarrasser.

Elle ouvre de grands yeux tandis que je baisse les miens. Je ne suis pas à l'aise, j'ai l'impression de me retrouver aussi intimidé qu'à seize ans, quand je lui ai adressé la parole pour la première fois dans ce café à Berlin. Comment je peux être le même gamin maintenant, à vingt-huit ans ? Cette fille me fait un effet monstre, je ne connais personne qui est capable de me faire autant vriller d'un état d'esprit à l'autre. Elle est capable de me contrôler en un rien de temps.