Chapitre 2

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Émilia

« - J'en sais rien, je ne sais pas quoi faire. Je suis avec Émilia et mon fils, c'est vraiment pas le moment pour parler affaire. Écoute on se voit demain à 13h et on parlera de tout ça. »

Nate était au téléphone et avait l'aire plutôt préoccupé, je m'étais lever pour aller calmer Léo qui s'était réveiller et avait entendu Nate. Curieuse comme je l'étais je n'avais pu m'empêcher d'écouter d'une oreille.
Depuis la naissance de Léo nous avions évité de parler de son travail et je m'en mordais maintenant les doigts. Il était beaucoup plus préoccupé que d'habitude et je savais que quelque chose se passait.

« - Tout va bien ? Lui demandais-je Léo dans les bras.

- Oui, c'était juste le boulot. Il ne dort pas ? Demanda t-il en se retournant évitant mon regard. Il savait que je pouvais lire dans ses yeux comme dans un livre ouvert et que si jamais je m'y plongeais je ne le lâcherais pas jusqu'à qu'il crache le morceau. Malheureusement pour lui, cela ne suffit pas à calmer mon inquiétude.

- Non il avait faim, tu es sûr Nate ? Tu sais que tu peux tout me dire.

- On en parlera quand il se sera rendormi.

- Tu sais qu'il ne peut pas comprendre Nate, il a une semaine, rigolais-je

- Je sais, mais je préfère qu'il ne soit pas là quand je te parlerais de ça, c'est mieux.
Il venait de m'inquiéter encore plus, si il voulait que Léo ne soit pas là c'est que ma réaction risquait d'être loin d'être calme - Respire Émilia, ce n'est sûrement rien de grave, pas une mutation ou je ne sais quoi, il vient d'avoir un bébé, respire et va recoucher Léo - Et voilà que je me mettais à me parler à moi même maintenant, ma conscience était bien trop bavarde et je la fis taire comme possible.

Je m'empressai de recoucher Léo après qu'il ait finit de manger et sorti sur la pointe des pieds de ma chambre, il se réveillait déjà trois fois par nuit alors autant ne pas ajouter une quatrième fois en faisais craquer le parquet. C'est fou ce que les bébés ont l'ouïe fine.
De retour au salon, je ne pu m'empêcher de jouer avec mes doigts comme j'avais l'habitude de le faire quand j'étais stresser, et croyez moi c'était vraiment le cas. J'étais entrain de m'imaginer si j'avais au moins une fois dans ma vie passer une journée sans être inquiète mais n'en trouva aucune.

- Viens t'assoir, me dit Nate en me sortant de mes pensées. Il désigna le fauteuil en face du canapé et j'y prit place sans me faire désirer. Les jambes écartées et les bras accoudés sur celles-ci il regardait par terre. Il devait surmènent chercher par où commencer mais cela m'inquiétai encore plus.

- Soit tu m'expliques maintenant, soit tu n'en aura jamais l'occasion parce que le stress aura eu raison de moi et je trouve que Léo est beaucoup trop jeune pour vivre sans sa mère, qui plus est entouré de mafieux et ..

- Émilia, calme toi et arrête de débiter, je vais t'expliquer, me calma t-il avec un sourire en coin. Quand tu étais à l'hôpital cette semaine je n'ai pas été très présent, mentalement parlant. J'avais l'esprit ailleurs et j'en suis désolé. J'aurais dû être là après ce que tu as vécu. Il tendit légèrement la main pour prendre la mienne et dessina des cercles sur le haut de ma main avec son pouce, une tentative pour me rassurer.  On a de sacré ennuis au boulot, reprit-Il.  Gabano, un ancien membre de la mafia de Milan, qui nous a laissé tombé il y a quelques années a refait surface. Un éclair de colère passa dans ses yeux et je ne pu m'empêcher de me demander ce qui c'était passé entre eux. Il a monté sa propre affaire, créé son propre réseau de client et maintenant, il veut remplacer notre branche.

- Tu développes s'il te plaît ? Demandais-je.
Je tapotais du pied nerveusement, un réflexe qui attira l'œil de Nate qui posa sa main qui était dans la mienne sur ma cuisse pour l'empêcher de bouger. Il était entrain de m'annoncer quelque chose d'important et nous étions plus ensemble mais le contact de sa main sur ma peau me procura une dizaine de fourmillement dans le dos, son contact m'avait manqué et je ne m'en rendait compte que maintenant.

- On à perdu une vingtaine d'homme depuis le début de la semaine, tous tuer par ses hommes de mains. On est beaucoup plus nombreux, beaucoup plus formé dans cette ville. Mais il a l'élément de surprise pour lui, personne ne l'attendait. Il se leva d'un seul coup et fit les cents pas dans la pièce. Ce qu'il veut c'est réussir à récupérer le plus de nos hommes dans son camps et d'éliminer les autres. Il y arrive. On ne sait plus à qui faire confiance, qui croire. Avec le groupe nous sommes particulièrement visés, il va essayer de les récupérer parce qu'il sait qu'ils sont comme ma famille.
Il fit une pause et s'appuya de ses deux mains sur le dossier du canapé tout en me fixant droit dans les yeux. Mais maintenant j'ai une vrai famille, continua Nate. Pour l'instant il ne sait pas que j'ai un enfant et que tu es là, mais il finira par le savoir tôt ou tard et je n'ai pas envie qu'il vous arrive quelque chose. C'est pour ça que je voulais que tu viennes chez nous avec Léo. Je veux pouvoir garder un œil sur vous.

- Pourquoi est-ce qu'il fait ça ? A part pour le pouvoir bien sûr. Il c'est passé quelque chose entre vous pour qu'il vous en veuille personnellement ? Demandais-je en quête d'explications.

- On peut dire ça, sa soeur a été tué par la mafia de Florence il y a six ans et dans notre ville, près du bar de Deaclen d'ailleurs. La rue était pleine de membre de notre branche et aucuns n'a vu ce qu'il c'est passé et pourquoi un putain de mec de Florence osait venir tuer sur  notre territoire. Il dit qu'on aurait dû la protéger. Il n'a pas tort mais personne n'aurait pu rien faire, personne n'a rien vu. Il veut faire les choses à sa façon maintenant, une politique offensive, il veut déclencher une guerre entre les différents groupes d'Italie.

- Une guerre ? Les autres seraient prêt à se lancer là dedans ? Contre lui ? Mais comment ?

- Il suffit d'une arnaque Émilia, d'un proche du parrain qui est tuer ou même d'un vol pour que les mafias se déclare la guerre. Pour l'instant tout le monde est assez intelligent pour faire des affaires ensemble et rester cordiale dans la limites du possible et pour éviter ce genre de guerre insensée. Mais si Gabano est sur notre territoire, avec la moitié de nos hommes et qu'il déclare la guerre à Florence, à Venise où n'importe où, les conséquences ce seront à nous de les subir.

Et il a fallut que je mette au monde un petit garçon pour que ce foutu Gabano décidé de semer la pagaille dans notre ville et dans nos vies. Une journée normale, c'est tout ce dont je rêvais aujourd'hui. Une journée où on ne parlerait pas de mafia, de guerres et de conflits mais simplement de ce qu'on a pensé de tel ou tel film, de quand aller manger chez nos parents ou encore qui se lèvera pour Léo la prochaine fois qu'il se réveille la nuit. Mais j'avais eu un enfant avec Nate, son travail avait des conséquences et je ne le savais que trop bien. Pour l'instant rien était fait, nous allions vivre notre vie comme si de rien était et si jamais ce que Nate m'avait expliqué prenait vie, je partirais aussi loin que possible avec Léo le temps que les choses se calment. Nate me fixa du regard, sondant mes yeux pour voir le fond de ma pensée mais je ne laissa rien paraître.

- Je sais que ce n'est pas la vie dont tu rêvais pour toi ou pour lui et que ce serait beaucoup plus simple pour vous que je ne sois pas dans vos vies, mais la vérité c'est que je suis bien trop égoïste pour vous laisser tout les deux partir, je refuse de vivre loin de lui, je refuse de vivre loin de toi Émilia, dit-il tout en s'asseyant à nouveau sur le canapé, attendant une réaction de ma part. »

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