2 [Réécriture]

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                          Hayden

Je sors du bâtiment d’accueil, contente d’avoir enfin les clés de ma chambre et part dans la direction des dortoirs avec un sac de voyage sur l’épaule et ma valise qui suit. Je me passe la main sur ma nuque, toujours mal de ces kilomètres que ma voiture a avalés. Mon téléphone se met à sonner. La tête de mon frère faisant une grimace apparaît sur l’écran.
— Salut frangine, alors bien arrivée ?
— Salut frangin, oui enfin ! Je viens juste de récupérer mes clés.
— Super, c’est quoi le numéro ?
— 332.
— Je vais passer te voir, tu m’as trop manqué !
— Toi aussi tu m’as manqué.
— Alors à tout ' !
Il raccroche et je range mon téléphone quand je me fais bousculer par un garçon, ce qui me fait lâcher ma valise.
— Ho excuse-moi, je suis désolé. Ça va ? demande-t-il en ramassant ma valise.
— Oui ça va. Ce n’est pas grave.
— Tu es en première année pas vraie ?
— Oui, j’allais voir ma chambre.
— Cool, je suis en première aussi, je m’appelle Riley. Il me tend sa main.
— Hayden, réponds-je en la serrant.
— Donne ça, je vais t’aider. Il prend mon sac, puis me suit jusqu’à ma chambre. Alors, d’où tu viens ?
— De Bowie, dans le Maryland et toi ?
— Moi, je viens de Duplin dans l’Ohio. C’est quoi le numéro de ta chambre ?
— Ah oui, euh… 332.
— Là-bas.
Arrivée devant ma porte, je l’ouvre et entre suivie de Riley. Ma chambre est composée de deux lits, deux bureaux, deux armoires. Il n’y a aucune photo, aucune valise, rien qui traîne. Je dois être la première arrivée.
— Je vais te laisser, si tu as besoin, ma chambre c’est la 231.
— D’accord et merci de m’avoir aidé Riley.
— T’inquiète.
Il me fait un clin d’œil et s’en va.
  Je me laisse tomber sur mon lit en soupirant. Je suis à la fac. Je n’arrive pas à y croire. La petite voix est toujours là, à me dire que c’est une connerie, que je ferais mieux de rentrer chez moi. Mais les cris de ma sœur qui me pousse à avancer, à ne rien lâcher sont plus forts.
Après ce qui met arrivé j’ai eu énormément de mal a m’en remettre. Et je ne pence pas que l’on sent remet vraiment un jour. Mais j’ai étais entouré et j’ai sue me relever malgré la douleur, principalement grâce à ma sœur. Et la promesse que je lui est faite, je la tiendrais. Je vais vivre. 
Je défais ma valise, range mes vêtements dans l’armoire, les produits de toilette dans la salle de bain, une photo de ma famille sur ma table de nuit, et ça toque à la porte. J’ouvre et tombe sur la tête de mon frère, grand sourire aux lèvres.
— Ho salut microbe, il me tardait trop de te voir, dit-il en me soulevant du sol et me serrant contre lui.
Il me repose, saute sur mon lit et se couche en posant sa tête dans sa main.
— Alors comment ça va ? reprend-il
— Fatigué, la route a étais longue, et toi ?
— Fatigué aussi.
— De faire trop la fête, je suppose.
— Non, les révisions tard le soir, nous rions à l’unisson, sachant pertinemment que c’est totalement faux.
— Tu as laissé pousser tes cheveux, dis-je en passant mes mains dans sa tignasse brune.
— Ouais. T’aimes bien ? J’ai remarqué que les filles ici adoraient tirer dessus quand…
— Ne finit pas cette phrase ! il rit de me voir si gêné. Et ça tombe à pic que tu sois là, j’allais appeler les parents. Son rire s’arrête net et c’est à moi de sourire.
— Ils vont me passer un savon pas vrai ?
— Affirmatif. Ils sont assez énervés que tu ne les appelles pas et qu’en plus tu ne leur répondes jamais.
— Pfff ! Je sors mon ordinateur pour appeler mes parents, tout en riant de voir mon frère dans cet état.
— Ho salut chérie ! Tu es bien arrivé ? Me lance ma mère, heureuse de mon appel.
— Oui, je suis dans ma chambre là
— Ta coloc est sympa ? Demande ma sœur.
— Elle n’est pas encore arrivée, mais regardez qui est là ! Jess s’approche avec un sourire innocent.
— Ho toi, jeune homme ! Je peux savoir pourquoi tu ne réponds jamais ! Tu sais que je m’inquiète moi, tu y penses à ça ! le sermonne ma mère, énervée.
Mon frère se passe la main dans les cheveux.
— Je suis désolé, j’ai beaucoup de… trucs à faire.
— Beaucoup de filles à voir surtout, rajoute ma sœur en rigolant.
— Et toi la mioche n’en rajoutes pas, OK.
— D’où tu me traites de mioche, toi ?
— Stop ! Ne commencez pas vous deux ! gronde mon père.   
  Jess et Ellie s’adorent, mais ils ne se le montrent jamais, toujours à se chamailler ces deux. Des trois, je crois bien être là plus calme, pour le grand plaisir de mes parents.
— Allez, comment ça se passe alors là-bas ?
Mon frère leur parle de ce qu’il fait, en oubliant quelques détails à mon avis, puis je leur montre ma chambre, puis après une brève conversation je raccroche.
— Ça va, ce n’était pas si terrible.
— Non, je pensais que maman allait plus piquer une crise, répond mon frère.
La sonnerie de son téléphone résonne dans la chambre, il décroche.
— Ouais ? Non, je suis parti voir ma sœur. Hum hum. Pas de problème, on se retrouve là-bas, termine-t-il avant de se tourne vers moi. Bon frangine, je suis désolé, mais je ne vais pas pouvoir rester avec toi ce soir, mais promis, on se fait un tête-à-tête avant la reprise des cours.
— D’accord, réponds-je, un peu déçue.
   Il m’embrasse le front et s’en va.
  Qu’est-ce que je pourrais bien faire ? Je ne connais personne, ni les lieux. Je pense que je vais bouquiner… et commander une pizza, ouais.... Je vais faire ça. Je cherche une pizzeria dans le coin sur Google, quand des coups à la porte me surprennent. Riley ce tien devant moi, grand sourire aux lèvres.
— Salut, je me disais vu que l’on est seuls tous les
deux, on pourrait sortir manger un truc ou manger dans la chambre, comme tu veux.
Je le regarde sans savoir quoi répondre. Allé manger seule avec un garçon que je ne connais pas ? Et si c’est un psychopathe ? Un malade qui m’enlève et m’enferme dans une cave ? Non. Pas possible.
— Ça va ? il demande en voyant que je ne réponds pas.
— Euh oui, mais je suis pas…
La voix de ma sœur qui me répète d’aller de l’avant m’arrête.
Je le détaille encore une fois, visage d’ange avec des yeux verts et un petit sourire mignon, des fringues simples, tout à fait normal.
     Allée Hayden, s’il y a un problème tu appelles Jess tout simplement.
Je prends une inspiration et souris en lui répondant positivement.
— Super ! J’ai vu qu’il y avait une pizzeria pas loin. Ça te tente ?
— Ouais, je voulais justement m’en commander une !    
  Après avoir pris mon sac et mon téléphone, je suis Riley jusqu’au parking. Il s’arrête devant un 4×4 BMW aussi vieux que mon père, mais en bon état.
— Allez monte ! Dis Riley avant de monter derrière le voulant.
  J’en déduis donc que c’est sa voiture. J’hésite un instant, la boule au ventre.
  Non Hayden, ils ne sont pas tous comme lui baisse un peu ta garde.
  Alors je m’installe dans cette voiture grise dont je ne connais pas le propriétaire. Les sièges sont en cuir noir, et les finitions sont couleurs bois. J’aime beaucoup. Elle est plutôt propre pour une voiture de garçon et un désodorisant est accroché au rétroviseur.
— Hum, vanille ! Tu choisis bien tes parfums.
— Arg, c’est ma mère, elle ne voulait pas que je roule avec de mauvaises odeurs.
— Oh ! Tu as une mère poule aussi.
— Oh là, c’est encore plus fort qu’une mère poule que j’ai. Tu connais ça ?
— Assez oui.
À seulement cinq minutes du campus, il se gare devant une petite pizzeria.
La façade est toute illuminée avec écrit "Chez Tony". Typique des pizzerias. Nous nous asseyons face à face sur des banquettes. Riley sourit tellement que ça en est contagieux.
La soirée est agréable, je suis plus détendu. Il est toujours joyeux, à faire des blagues. Je suis heureuse d’avoir baissé ma garde. Il m’a raconté sa vie de famille avec ces trois sœurs, sa mère poule qui l’est encore plus que la mienne et son père qui n’est pas souvent à la maison. Pour ma part, je lui ai aussi raconté ma vie de famille, et nous nous sommes raconté quelques anecdotes de nos vies.
— J’ai passé une superbe soirée, je suis content de t’avoir bousculé.
— Ouais, moi aussi. Sinon j’aurais passé ma soirée à lire, pas terrible comme première soirée.
— Moi j’aurais sûrement passé ma soirée sur des jeux vidéo.
— Ce n’est pas mieux.
— Non, mais je pense que nous nous sommes bien trouvés, Hayden Keller.
— Je le pense aussi, Riley Storn.
Dans les rires nous nous souhaitons bonne nuit avant de retourner dans nos chambres respectives.

Hayden [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant