Chapitre II

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Les jours passaient inlassablement, et rien ne changeaient. Stiles ne trouvait strictement rien d'intéressant, et son espoir se faisait de plus en plus rare. Depuis cette fameuse nuit sous la pluie à traquer le Monster et Derek, le policier ne dormait que très peu. Constamment, il se rongeait les ongles avec anxiété, et son pauvre cœur pulsait beaucoup trop vite. Stiles avait peur de ce qu'il pouvait ressentir. De plus, en ce moment, il avait beaucoup de mal à supporter toutes ses responsabilités vis à vis de son boulot. Ses épaules s'affaissaient et surtout, elles se fatiguaient atrocement. Son corps musclé commençait à ne plus suivre.

Ce boulot était terriblement angoissant, et mine de rien, il commençait à comprendre son pauvre père. À l'époque, ce dernier rentrait relativement tard le soir. Il buvait son verre de whisky devant son journal télévisé pour essayer de se détendre. Ses cernes étaient immense, et son moral inexistant. Intérieurement, il essayait sans cesse de se vider la tête, Stiles le savait. Or, ceci ne marchait pas du tout pour Noah Stilinski.

Le jeune adulte avait toujours aimé son père plus que tout au monde. Étant enfant, il n'avait pas eu cette chance de grandir avec sa mère. De plus, il n'avait pas eu la possibilité de connaître ce qu'était pour lui une famille unie. Stiles n'avait que lui et pourtant, il y a dix ans de cela, l'hyperactif avait tout de même tout quitté.

Aujourd'hui, l'agent espérait vivre un jour meilleur. Il était en route pour l'hôpital le plus réputé de Los Angeles, mais aussi le plus proche de son boulot. Derek s'était réveillé ce matin, et il espérait recevoir des réponses à ses nombreuses questions. Le loup était en quelque sorte la première victime du Monster encore vivante aujourd'hui. Il avait forcément vu quelque chose. L'oméga devait confirmer, et approuver une de ses hypothèses.

Stiles pensait sérieusement que le Monster était contrôlé par un complice. Par conséquent, cela pouvait confirmer la présence du loup terrifiant. Elle gérait les choix du monstre, et elle gérait également ses victimes. Tous les cadavres du Monster pour l'instant recensées, avaient moins de quarante ans. Elles étaient toutes brunes aux yeux verts, sans aucunes exceptions. Derek n'échappait pas à cette triste règle.

Stiles gara sa voiture devant l'entrée de l'hôpital en faisant en sorte de ne gêner personne. Il se présenta en vitesse à l'accueil avant de se diriger vers les ascenseurs destinés aux visiteurs. Le pauvre posa alors une main sur sa poitrine. Son cœur tambourinait anormalement vite contre sa main glacée, et il suffoquait étrangement. C'était un début de crise d'angoisse, il en avait l'habitude. Stiles stoppa l'ascenseur, et se laissa glisser contre cette paroi grise et froide.

Ce putain de Stress allait finir par le tuer un jour. Stiles allait revoir Derek après ses dix longues années, et il paniquait. Le jeune homme allait revoir une des personnes les plus importantes de son enfance. L'incertitude, la peur, les regrets et les remords vont remonter en flèche dans son cerveau déjà tourmenté. Le policier avait faillit envoyer Malone faire cette interrogatoire, mais son caractère impulsif avait reprit le dessus. Sans savoir pourquoi, il voulait le voir malgré la peur que cela pouvait engendrer sur lui.

Derek... Ce loup arrogant et froid. Cet homme tout aussi séduisant que taciturne. À l'époque, les deux jeunes avaient une relation déjà assez particulière. C'était un peu comme dans Tom & Jerry. Ils se cherchaient et se rabaisser sans arrêts par habitude. Ils ne l'avoueront jamais, mais inconsciemment les deux hommes avaient besoin l'un de l'autre. C'était une évidence. La séparation, avait été totalement brutale. Le cœur du policier ne pensait pas qu'il pouvait ressentir un manque évident pour Derek Hale. Il ne s'y attendait pas du tout. En même temps, ils étaient deux personnes complètement différentes, et comme on le dit si bien, les opposés s'attirent toujours. C'était tout aussi chimique qu'avec un simple aimant. En tout cas, les choses avaient bien changé depuis, de l'eau avait coulé sous les ponts.

Stiles inspira et expira doucement, en fermant les yeux. Peu à peu, sa respiration redevenait à peu près normale. Un léger rictus se dessina alors sur ses lèvres tandis qu'il se releva pour relancer l'ascenseur. Les portes s'ouvrirent moins d'une minute plus tard, et le policier referma sa carapace en entrant dans le service de soins intensifs. Il se présenta à l'office, se situant tout juste à côté de la salle de soin comme si de rien n'était. Le loup était dans la chambre 222. Derek n'allait pas si bien que ça, d'après les dires de l'infirmière du secteur.

« - Il est très comateux encore... Commença-t-elle alors d'une voix grave et enrouée, on voit du progrès mais je sais pas si vous allez en tirer beaucoup de lui vous savez... Il est fatigué et...

The Monster [STEREK] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant