C'était un jour ensoleillé. C'était au mois de Juin. C'était un mardi. C'était un jour, un triste jour. Un jour qui paraissait si banal, mais ce jour là, le destin d'un collégien allait changer. Ce collégien, c'était lui, celui qui, la veille, s'était moqué et qui avait frappé une de ses camarades sous quelques moqueries. Mais ce jour là, il ne savait pas qu'il venait de signer son contrat de mort à l'encre de son propre sang. Il ne savait pas que le lendemain, le mardi, lors de la fin des cours, devant le collège, toute sa vie allait basculer. Son existence allait être touchée par une lame. Cette lame, c'est celle du Diable offerte à cette jeune collégienne.
Cette collégienne, c'est la jeune fille qui commençait à s'énerver face à ce collégien du même âge, le fameux garçon. La petite dispute commençait à attirer de plus en plus de petits spectateurs.
- La dernière fois, sais-tu ce que j'ai ressentie ? Non pas de la douleur mais une profonde humiliation de ta part. Aujourd'hui, c'est à ton tour.
Le garçon rétorqua avec un ton railleur.
- A mon tour de quoi au juste?
- Tu as fais naitre en moi une rage ardente, une profonde haine, que tu vas à ton tour ressentir. Tu ne ressentiras pas la douleur de ma lame planté dans ta chaire mais celle de la tempête que tu as fais naître en moi.
- Oh, tu me fais peur ! dit-il ironiquement. Et puis, de quelle lame parles-tu ?
- Ne cherche pas à cacher ta peur et ta nervosité par ce petit rire minable, mais si tu continus, tu verras de quelle lame je parle.
- Tu es tellement plus belle quand tu te mets en colère ! Et tes yeux, oui tes yeux, ils sont tellement plus beau comme ça. Tu me fais craquer!
Sa réflexion créa dans la foule une petite vague moqueuse de rire et lui aussi se mit à rire aux éclats.
- Tu as bien raison mon ami, rigoles tant que tu le peux car aujourd'hui, tu vas mourir, tu vas souffrir, tu vas couler tes dernières larmes rouges. Il est enfin temps, il est enfin l'heure.
- Oh, tu as raisons ! dit-il en continuant de se moquer, il est l'heure du goûter ! Il ne faudrait pas que tu loupes l'heure du bon gâteau au chocolat et ta briquette de jus d'orange bio que maman t'a mit dans ton petit sac à dos !
On pouvait voir de plus en plus de haine dans les yeux de la jeune fille. Elle reprit de plus belle:
- Non, c'est plutôt l'heure de ta fin, de ma vengeance. Tu vas crever, crever comme un de ces sale rat d'égouts écrasé par une voiture ne l'ayant même pas vu tellement qu'il est ridicule, ridiculement petit.
Il venait de se calmer et d'arrêter de rigoler.
- Oh ma pauvre, tu deviens folle ! Tu t'es vue au moins ?
Aussi tôt qu'il eu finit sa phrase, elle rétorqua sèchement sous quelque rires narquois de collégiens regardant la scène.
- Je ne ne suis pas folle, juste légèrement énervée, légèrement saoulée, légèrement blessée et légèrement humiliée. Seulement légèrement. Comprends-tu ? C'est tout, c'est simple, mais peut-être pas assez pour toi. Toi, le grand dont le cerveau n'a pas suivit sa croissance.
- . . .
- N'as tu rien à dire ?
- Si, m.. il n'eut même pas le temps de finir de parler qu'elle lui coupa la parole.
- Quelle lenteur ! Une vraie tortue dis donc ! Une tortue avec un petite cerveau, oula, je n'aimerai pas être à ta place mon vieux.
- Si tu me laissais parler, alors seulement là je pourrais en placer une !
- Ok ! Alors vas-y, je t'écoutes !
Il lui répondit aussi sec avec un léger ton moqueur dans la voix.
- Tu sais, tu n'as pas de raisons de t'énerver et puis, regardes, il fait beau dehors, tu ne voudrais pas aller te balader avec ta pute salle gouine ?
- . . .
- Oh ! Étrangement c'est toi qui n'a plus rien à dire ! Laisse moi rire !
On pouvait voir de plus en plus de colère naitre en la collégienne.
- Si tu continus je vais te faire vivre un enfer avant même que tu n'aies eu connu ta mort. Tu connaitras alors à ton tour cette humiliation profonde, celle qui te fera naitre une douleur encore plus amplifiée que de les coups que tu vas te prendre.
- A ouais ?
- Ne me cherche pas !!
- Sinon quoi ?
Une petite vague de rires éclata et se stoppa aussitôt dans le public. Le regard de l'adolescente avait changé. Le croiser donnait des frissons, nous glaçait le sang et nous calmait d'un coup.
- JE T'AI DIT DE NE PAS ME CHERCHER !!!
- Et moi je t'ai dit "sinon quoi ?" T'es sourde ?
Autour d'eux, la scène attirait de plus en plus de monde et à chaque fois les rires se faisaient de plus en plus forts et nombreux. Au même instant, la jeune adolescente ne pouvant plus se contenir, sortie de sa poche d'un vif geste un petit couteau au manche d'un noir d'une telle sombreur que l'on pourrait se noyer dedans et d'une fine lame argentée reflétant la haine de la collégienne visible dans ses yeux. En un même mouvement, elle se jeta sur lui.
- CRÈVES ! TU VAS CONNAITRE LE REGRET ET LA SOUFFRANCE COMME JAMAIS PERSONNE NE LES A CONNUS ! TU VAS PAYER !
Elle hurla à s'en arracher les poumons et un sombre silence régna aussi rapidement qu'un claquement de doigts. Ce brusque silence fut accompagné de quelques cris de douleurs de la victime. Jamais les collégiens n'avaient connu une atmosphère aussi lourde, jamais personne n'eut connu un si sombre moment et ce, accompagné d'un silence aussi macabre.
Tout c'était brièvement arrêté. Le temps, le chant des oiseaux, les rires des collégiens et la vie d'un adolescent. Ce fut tel un black-out. Le diable venait de donner l'ordre, la cloche venait de sonner et le sang venait de couler. Le mardi noir venait d'être nommé.
2019