Tout m'indiquait que c'était un jour comme les autres, mais, sans compter cette étrange lettre que j'ai eu reçu ce matin là.
J'habitais dans une petite maison en périphérie. Celle-ci devait dater des années 60. Elle avait les murs d'un blanc jauni par le temps et était composé d'un étage et d'un jardin avec terrasse au devant.
Il devait être aux alentours de 9 heures, 9 heures et demi, quand, depuis la terrasse de chez moi, j'eus entendu quelqu'un glisser quelques chose dans ma boîte aux lettres. A ce moment là j'étais en train de boire mon café avec un œil sur mon petit ordinateur portable et un autre sur un des mes nombreux bout de papier rempli de notes. Mon métier, c'était écrivain, et là, j'écrivais l'un de mes derniers livres, mais ça, je ne le savais pas encore.
Une fois que j'eus finis d'écrire mon paragraphe, je décidai, curieux, d'aller chercher ce mystérieux courrier. Pourquoi mystérieux ? Eh bien, mon facteur a pour habitude de passer aux alentours des 11 heures du matin, ce qui là, n'était pas le cas.
Je me souviens que des frissons ont parcouru tous mon corps lorsque j'ai attrapé la petite enveloppe que l'on m'avait déposé.
Elle était d'un blanc pur, si pur que cela en était presque étrange et malaisant, de plus, il n'y avait ni d'inscriptions, ni de timbre, au recto comme au verso du courrier.
J'en sortis une petite feuille carré, de la même forme que la lettre, mais je me souviens que quelque chose d'autre avait marqué mon esprit, quelque chose d'étrange, c'était ce qui était noté sur le papier.
Il était écrit noir sur blanc, ces six mots: "Vous allez mourir dans vingt-quatre heures." C'était écrit à l'encre, l'écriture était légère, on aurait dit ces écritures du temps d'avant en italique. Les lettres étaient d'un noir sombre et obscure à en donner la chère de poule. Tout cela pouvait paraître absurde, mais un étrange sentiment m'envahis. J'avais peur. Oui, peur ! Je tentais de me rassurer en me disant que cela était un des gosses du quartier qui n'avait rien d'autre à faire de ses vacances ormis des blagues d'une telle idiotie.
C'est ce que je me disais, pourtant, mes mains tremblaient.
Je me souviens avoir pensé toute la matinée à cette lettre. Je n'ai même plus réussi à écrire ne serais-ce qu'une seule ligne de mon livre. Tant de choses me passaient par la tête.
Lorsque arriva l'heure du repas, j'eus comme un coup de fatigue. J'ai donc pris la décision d'aller faire une petite sieste. Cette histoire de soit disant temps restant à vivre m'en avait même coupé l'appétit. C'était pour vous dire ! Pourtant, il n'y a rien de plus saugrenu. Depuis quand recevait-on une lettre nous disant que dans un jour nous allons mourir ? C'était insensé !
Un peut plus tard, finalement réveillé par la faim, j'allai me préparer de quoi me mettre sous la dent mais je n'arrivais pas à m'enlever de l'esprit cette histoire de courrier. C'était idiot ! Pourquoi je m'inquiétais autant ? Et si il s'avérait que c'était vrai ? Que ce n'était pas une blague...
Au final, les heures passaient mais aucunes réponse me venait à l'idée.
Pas à pas arrivait l'heure du soupé. Je stressais si c'était vrai ? J'allais alors manger, dormir puis mourir demain matin ?! Non, impossible. Finalement, je pris mon repas et réussi à me remettre à écrire mon livre. La soirée se passa sans encombres.
Je venais de me réveiller. J'avais encore mon ordinateur portable sur les genoux. J'avais dû m'endormir dans mon fauteuil en écrivant. Puis, la lettre et son message me revenait à l'esprit. Je me retournai brusquement en direction de l'horloge qui était accroché au mur juste derrière moi. Celle-ci m'indiquait neuf heures moins le quart. J'étais vivant.
Après avoir pris une bonne douche rafraichissante, je partis prendre mon petit-déjeuner tout en fixant l'heure d'un regard à la fois curieux et anxieux. Il était exactement neuf heures et vingts minutes. J'étais toujours vivant.
C'était donc une simple et idiote blague d'une nullité absolue qui avait quand même eu son petit effet. Comment avais-je pu croire à cela ? Surtout à mon âge ! Sur le coup, je me sentis bête et honteux.
Je débarrassa la table et alla chercher ce fameux papier. Je le regarda bêtement un petit moment avant de le jeter dans ma corbeille à papier. Quelle blague débile !
Ma montre indiquait neuf heures vingt-neuf. Et j'étais toujours bel et bien vivant ! Je sorti prendre l'air et décompresser dans mon jardin. Il faisait beau ce matin là.
Ma montre indiquait désormais neuf heures et trente minutes et j'étais là, heureux de vivre, peut-être trop, au soleil, allongé sur mon transat, sur ma terrasse. Bercé par le chant des oiseaux, un paisible soleil m'envahis petit à petit. J'allais enfin pourvoir dormir et tout simplement vivre tranquillement.
Je pouvais ressentir la douce chaleur des rayons du soleil sur mon visage et les coups de ce vent d'été fouettant tout mon corps. Plus besoins de stresser ou de paniquer à cause d'une quelconque lettre. J'avais du temps devant moi.
Enfin, c'était ce que je me disais...
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24/06/2018