Je n'avais pas réussi à me reconstruire, ni à faire mon deuil. Je n'avais pas tournée la page, et je la tournerais probablement jamais, pas tant que je serai prisonnière de ses mains, de ses mots. Je ne pourrais jamais arrêter de contempler son étoile brillait dans le ciel. Regarder à quel point la vie était injuste et mauvaise de m'avoir enlever la seule personne qui avait réussi à m'aimer. La vie m'avait enlever mon papa, l'homme qui faisait de ma vie sa priorité. Elle m'avait laissé seule avec ma mère.Ma mère avait réussi à faire son deuil de l'homme à qui elle était mariée. Elle avait fait son deuil tout en sombrant et en m'emportant avec elle dans sa chute. Ma mère avait soigné ses émotions par le déni de l'alcool et la violence. Depuis tout ce temps la culpabilité me rongeait jour et nuit. Impossible de guérir, et de me soigner.
Peut-importe où je me situais, ma vie était un cauchemar invivable. Le lycée pour qui j'avais longuement imaginé être mon échappatoire était devenu une deuxième angoisse. Je n'ai cessé de chercher un endroit auquel je pourrais associer le sentiment d'apaisement, mais je n'ai jamais trouvé.
Ne pouvant pas fuir les endroits les plus angoissant de ma vie, je me trouvais en cours de Français. Je n'arrivais plus à suivre les paroles de ma professeur dû à mon manque de sommeil. Je me retenais de ne pas sombrer dans un sommeil profond, mais en vain. Mes paupières étaient devenues bien trop lourdes pour pouvoir les maintenir ouvertes. Et mes pensées se mélangeaient entre elles.
Je me réveillais soudainement suite à une tape sur ma tête. Mon regard se posa directement sur la personne qui était responsable cet acte.
-Tu étais obligé de faire ça Kyle ?
-Non mais vu que c'est toi, oui.
-Lâche moi un peu.
-Jamais, pourriture. Me dit-il avec son sourire vicieux au coin de ses lèvres.
Il faisait partie de la deuxième angoisse.
(...)
Il était midi, l'heure où tous les étudiants allaient pour manger. Je partis en direction de la cafétéria et m'assis à une table à présent vide. Je me forçais à manger le midi en vue de ma situation à la maison. Je n'arrivais jamais à manger le soir, j'étais chaque soir bien trop affaiblie pour réussir à me nourrir.
-Arrête de manger si tu veux finir comme les belles filles de la classe. Me surprend une voix derrière moi.
-Merci Kyle pour ton intervention mais je me passerai de tes commentaires.
-Oh non, ma vie serait bien trop fade si je ne faisais pas de ta vie un enfer.
-Trop fade ?
-Je te laisse pourriture, ça devient rapidement la honte de rester avec toi.
Je ne répondis pas et je le laissais commenter une dernière fois sur mon physique. L'ignorance est le meilleur des répits, non ?
Les minutes défilaient, et je me rendis à mon prochain cours. Ma vie était devenue une routine infernale. Je ne me sentais jamais à ma place, peut-importe où je me trouvais. Peut de temps après m'être installée, la professeur fit son entrée.
-Bonjour à tous et à toutes. Je sais qu'il est treize heure, que vous avez envie de dormir, mais s'il vous plait, un petit effort.
Cette femme inspirait la confiance absolue. Elle enseignait sa matière à la perfection. Je l'admirait énormément, peut-être qu'un jour je serai comme elle ?
La porte s'ouvrit en grand après que quelqu'un ait toqué.
-Que me vaut ton retard, Kyle ?
-Bonjour madame Pons, j'étais au toilette.
-Dépêchez vous de vous installer. C'est la dernière fois.
Kyle regarda autour de lui, avant de m'apercevoir. Son sourire apparut et il se dirigea vers moi. Un sentiment d'angoisse s'installait en moi. On se détestait, et on le savait.
-Si ça, ce n'est pas un signe du destin. Dit Kyle.
Je ne répondis pas, prête à l'ignorer le restant du cours.
-Tu fais la tête ?
Je ne répliquai toujours pas.
-Ignore moi, tu sais très bien comment ça va finir de toute manière.
-J'en ai marre de tes menaces, lâche moi. Finis-je par répondre.
-J'en ai rien à foutre. Je te déteste toi et ta putain de mère.
-Ce n'est pas de ma faute si ton putain de père se tape ma mère.
Il me pinça si fort que je sortis malencontreusement un son de ma voix. Des frissons me parcoururent tout mon corps.
-Tu as de la chance d'être en cours, je te jure. Je ne suis pas complètement con, elle est là uniquement pour son argent.
-Je n'en sais rien, lâche moi avec ça.
-Je ne te lâcherai pas tant que ta mère ne lâchera mon père.
(...)
Il faisait nuit à présent et j'étais devant la porte de chez moi. Je ne voulais pas rentrée, j'étais trop effrayée pour l'ouvrir. Je savais ce qu'il m'attendait et pourtant je n'avais pas le choix que d'y entrer.
Je contemplais une dernière fois le ciel m'assurant que mon père veillerait une nouvelle fois sur moi durant ce moment. Je souris quand je vis l'étoile brillait au loin.
-Je t'aime papa. Murmurai-je.
Je soufflai avant de dévérouiller la porte la main tremblante. Sans surprise ma mère était présente, une bouteille à la main, une cigarette à la bouche. Son regard se posa automatiquement vers moi.
-Aléa, je t'attendais.
-Maman s'il te plait, pas ce soir.
Elle rigola tout en faisant tomber sa bouteille d'alcool à la main.
-Oh non, je venais à peine de la commencer. Ralla ma mère.
-Je vais tout nettoyer de t'inquiètes pas, va te reposer.
-Me reposer ? Me dit-elle en s'avançant vers moi.
-Maman je t'en supplie pas ce soir.
-Tait toi un peu.
Arrivée à ma hauteur, elle n'hésita pas une seule seconde avant de me donner une gifle. Les coups s'enchaînèrent très rapidement. Je luttais pour rester éveiller, et je priais interieurement pour ne pas laisser ma vie sur ce carrelage froid. Je fermai les yeux pour apercevoir l'étoile qui me donnait espoir de croire au miracle.
Papa aide moi.
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BadSad
RomanceDepuis la mort de son père, Aléa n'avait que l'espoir pour résister à la vie. L'espoir de survivre à cet enfer qu'elle subissait depuis trop longtemps. Plus son étoile brillait, plus elle gardait espoir d'être sauvée. Son espoir c'était en lui qu'e...