Chapitre 1 : Le monde Humain

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Alors que je partais tout juste de chez moi, me rendant comme à mon habitude au lycée, je me rendis compte que j'avais, encore, oublié mon sac. Oublier son sac de cours alors qu'on va en cours c'est un peu bizarre. Je sais. Je suis comme ça, j'oublie toujours tout, je suis un peu tête en l'air. Mais un tout petit peu.

Un fois revenu chez moi, pris mon sac, et repris le chemin du lycée, j'enfonce alors mes écouteurs dans les oreilles et écoute ma playlist favorite. Rien de tel pour commencer une belle journée.

Je m'appelle Stéphanie, mais tout le monde m'appelle Stéphy. Et non je ne me surnomme pas Steph' comme toutes les Stéphanie de ce monde. Moi c'est Stéphy. J'ai seize ans, je suis censée être dans les meilleures années de ma vie : laissez moi rire. Je ne vois pas ce qu'il y a de merveilleux à se taper huit heures de cours par jour, enchainer avec les devoirs le soir, sans parler des exigences et des corvées que les parents nous rajoutent. On doit également entretenir un minimum notre vie sociale si on veux pas finir seule toute sa vie. Moi je vous dis : c'est H-o-r-r-i-b-l-e !! Et je parle au nom de tout les adolescents.

Bref, passons et le sujet, et la porte d'entrée. Je suis arrivé dans ma deuxième maison alias le lycée. Ou devrais-je dire deuxième cauchemars ? Deuxième prison ?

Je dis bonjour aux deux ou trois personnes que je connaisse, c'est-à-dire le gars qui est toujours devant le portail pour voir si t'as pas les seins à l'air ou la jupe trop courte, la femme de ménage : très intelligente mais un peu le souffre douleur de ... bah tout le monde, et enfin ma seule amie, l'unique et très spécial, porte 212. C'est ma porte préférée : elle est intelligente, plutôt belle, droite et verte comme on les aimes. Et elle tient bien la conversation !! Oui ... je parle aux portes et alors ? Je ne suis pas sociable. Point.

Bon en gros j'ai pas d'amis, en tout cas dans ce lycée. J'ai une ancienne amie de collège qui s'appelle Fleur qui est sympa mais on s'est perdues de vue. C'est dommage je l'aimais bien, on avait des bons délires.

Je m'assois au premier rang, contre ma porte chérie, dans l'ombre, à l'abri des regards. Je vois pas pourquoi les gens se mettent contre les vitres ! Ok le paysage c'est mieux que le cours, quelques fois, mais vous attirez le regard du prof !! C'est le meilleur moyen de vous faire interroger par surprise. Le prof va automatiquement regarder vers la fenêtre, généralement dans les rangs du milieu ou du fond et la BAM !!! Il vous interroge et vous savez pas. Si vous savez pas bah vous avez une mauvaise note. Si vous avez une mauvaise note vous avez pas de diplôme. Pas de diplôme, pas de travail. Pas de travail, pas de sous. Pas de sous, bah... jouez au loto. Comme quoi, vous mettez JAMAIS contre la vitre. Jamais. Conseil d'amie.

Le course passe à une vitesse d'escargot en béquille. Je le vois à ma tête, à celle du prof, pis à celle de mes chers camarades de classe. Tous dépités, endormis, ou même morts.

La sonnerie retentie enfin, nous libérant au moment que tout le monde aime : la pose midi. Cette pose devrait faire l'objet d'une vénération collective. Je l'aime, presque autant que la porte. Mais, la cantine, très peu pour moi, trop de gens, trop de bouffe. Je serais capable de manger les assiettes de tout le monde. J'ai donc un endroit isolé, dans un arbre. C'est peu commun je l'avoue de manger dans un arbre. Mais j'aime avoir la sensation de hauteur, la sensation de liberté. Et puis, personne n'aurait l'idée de me chercher ici. Parce que oui, mesdames et messieurs, des gens me cherchent. Bon c'est souvent, voir même tout le temps, à des fins que je qualifierais de flemmitude : ils veulent que je fasse leurs devoirs.

Et bah niet. Mais je les accepte. Sauf que je les brûle, ou les mange. Hehehe

La fin de journée arrive, je rentre chez moi. Mes parents ne sont pas la, d'ailleurs ils ne seront plus jamais la. Un jour ils m'ont dit " on part en vacances une semaine !! ", ils m'ont laissé cinquante euros et sont partis. Ils ne sont jamais revenus. J'appelle ça un abandon. Tout simplement. Au moins j'ai la maison, c'est déjà ça. Pas de frères pas de surs, juste moi.

Je me fais des pâtes-bolo et les mange devant la télé. Soirée au calme quoi. Le weekend commence à peine, et déjà je m'ennuie. La lumière provenant de la rue éclaire d'une lumière faible le paysage alentour. Je vois un arbre, et une montagne. J'aime faire des promenades nocturnes.

J'éteins alors la télé, j'enfile mon manteau, et sors dans le froid de la nuit. Armée d'une lampe de poche, je commence à marcher sans but précis. J'ai juste besoin de marcher. J'habite en périphérie d'une ville assez importante. Au sud de la maison j'ai la ville, au nord j'ai la nature. Je me dirige vers le sud. Souvenez vous, j'oublie vite, la nuit, la montagne, la forêt. C'est pas forcement un très bon plan.

Je me dirige donc vers les lumières de la ville. Je passe devant certains bars ou j'entends des disputes éclatées, je vois des gens pas vraiment sobre sortir du bar. Bref c'est pas vraiment la que je vais m'arrêter prendre un ice-tea.

Soudain, je sens un léger souffle dans ma nuque.
Or il n'y a pas de vent, et le souffle était chaud et avait une odeur de moisi. Que je sache, le vent n'a pas d'odeur.

Je commence à marcher un peu plus vite. C'est alors que je me rends compte que j'ai gardé mes chaussons. Comment faire, un vent qui pue me suit et j'ai mes chaussons. Je ne peux donc pas courir et en plus de ça, ma lampe de poche vient de s'éteindre. Et la lumière fut, tu parles. Mensonges !!

Bref, je marche de plus en plus vite. La je sens le vent qui pue me toucher. Ce n'est pas possible n'est-ce pas ? Hein ? Je suis alors entrainer par une force surhumaine dans une petite ruelle sombre. Un sourire diabolique fait face devant moi. Un homme dans la quarantaine, bien saoul m'attrape le bas du dos.

Dans ce genre de moment, tout le monde pense qu'il va mourir, pense a un moyen de s'échapper ou bien voit leur vie défiler devant leurs yeux tel un cinéma 3D. Bah pas moi, à cet instant précis, je me souviens avoir oublié d'éteindre le gaz après avoir fait cuire mes pâtes. Dans ce moment la, oui oui.

Et vu la tête que le gars affiche, j'ai du penser à voix haute.

" - Tu as quoi ?? " demande-t-il soudain.

"- bah... je... heu... ma gazinière est restée allumée. Répondis-je.

- T'es complètement folle ma jolie, j'aime ça. "

Ah. Ca pue, et pas que le vent moisi d'ailleurs.

Alors que l'homme approchait dangereusement sa tête de la mienne, et grâce à ma petite taille, je passa sous son bras et commença à courir.

Il pue vraiment des aisselles...

Je fit le chemin en sens inverse, passa devant ma maison. Je me demandas alors si je devais rentrer pour étendre le gaz. J'ai failli, mais j'avais pas le temps. La facture va être salée.

Je m'engouffrai alors dans la forêt, slalomant comme un guépard entre les arbres. Toujours en courant, je me retourna pour voir si mon agresseur me suivait toujours. La réponse était oui. Avant d'avoir le temps de remettre ma tête dans son axe naturel, je me pris quelque chose de dur. Dur, pas comme un bureau ou ma gazinière, plutôt dur comme un arbre.

La dernière chose que je vis fut cet arbre qui me regardais de haut et le sourire diabolique du vent qui pue.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 27, 2018 ⏰

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