Guillaume entra dans la chambre d'Aurélien, un sourire sur les lèvres et un petit pincement d'appréhension dans le cœur.
« Tu as demandé après moi ? » demanda-t-il en apercevant Aurélien qui faisait les cent pas dans la chambre.
Aurélien s'arrêta en entendant sa voix et se dirigea vers lui avant de se figer devant lui et de plisser les yeux. Il le vit avancer une main afin de toucher son torse et de se rendre compte de la distance qui les séparait et, une seconde plus tard, Aurélien entoura sa taille de ses bras. Il le sentit enfouir son visage contre son torse et une fois l'instant de surprise passée, il lui rendit son étreinte, quoique confus.
« Et bien ? rit-il en caressant doucement ses cheveux. Que me vaut cet honneur ?
— C'est aujourd'hui, dit Aurélien d'une voix étouffée contre sa blouse.
— Quoi donc ? demanda Guillaume, surpris.
— L'opération. J'ai peur. »
Guillaume écarquilla les yeux en compréhension. C'était donc le grand jour. Aurélien allait être opéré officiellement des yeux. Comment avait-il pu ne pas être au courant ? Ils avaient assez travaillé sa vision pendant ces longues semaines et Aurélien était enfin prêt. Il allait être guéri et il allait partir d'ici.
« Tu n'as pas à avoir peur, Orel. Ça va bien se passer, tenta-t-il de le rassurer.
— Tu ne peux pas en être sûr, dit Aurélien tristement en se détachant lentement de lui.
— Non, c'est vrai. Mais tu es un garçon courageux. Je suis absolument sûr que ça marchera.
— Tu crois vraiment ? dit Aurélien en détournant le regard et Guillaume sourit au geste.
— Ouais, sourit tendrement Guillaume avant de laisser passer un petit silence. Je t'aime beaucoup, Orel. »
Aurélien rougit légèrement, devenant muet sous sa déclaration et Guillaume rit.
« Ça va aller ?
— M-moi aussi je t'aime beaucoup... bégaya Aurélien. Et pas seulement... comme mon infirmier préféré...
— Je te rassure, je t'aime pas seulement comme mon patient préféré non plus, hein. C'est une blague.
— Je suis triste de devoir te quitter, avoua Aurélien en le regardant tristement. J'aurais aimé t'avoir à mes côtés toute ma vie. »
Aurélien rougit légèrement en disant cela et Guillaume haussa les sourcils de surprise, se demandant ce qu'il voulait dire par là.
« J'ai rendez-vous dans 15 minutes au bloc opératoire, reprit Aurélien lorsqu'il ne répondit rien. Tu peux m'accompagner ?
— Euh... Oui, bien sûr. »
Guillaume sentait son cœur battre affreusement rapidement dans sa poitrine et Aurélien attrapa son bras délicatement avant de lui offrir un petit sourire. Il resta un instant silencieux à le regarder d'un air curieux avant qu'Aurélien ne lui adresse la parole de nouveau.
« On y va ?
— Oui, on est partis. »
Il sortit de la chambre, Aurélien à son bras et le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Lui aussi il aimerait rester toute sa vie avec lui. Et il aimerait avoir le courage de le lui dire.
***
Près de deux heures plus tard, il était assis à ses côtés sur une chaise pendant qu'Aurélien était allongé dans son lit avec des bandages sur les yeux. Il vérifia que la porte était bien fermée derrière lui avant de prendre délicatement sa main et de la porter à ses lèvres.
